Conjecture de Hanna Neumann

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En mathématiques la conjecture de Hanna Neumann est aujourd'hui un théorème de la théorie des groupes, conjecturé par Hanna Neumann en 1957[1] et récemment démontré par Igor Mineyev[2]Modèle:,[3]Modèle:,[4] dans sa version renforcée formulée par Walter Neumann en 1990[5]. Ce théorème concerne le rang (c'est-à-dire le nombre minimal de générateurs) de l'intersection de deux sous-groupes de type fini d'un groupe libre.

Histoire

La conjecture était motivée par un théorème de 1956 dû à Howson[6], selon lequel l'intersection de deux sous-groupes de type fini H et K d'un groupe libre est un groupe libre de type fini. Plus précisément, on savait déjà que H∩K est libre (théorème de Nielsen-Schreier) et Howson montra que si H et K sont de rangs m, n > 0 alors le rang s de H∩K vérifie :

s – 1 ≤ 2mn – m – n = 2(m – 1)(n – 1) + m + n – 2.

La même année[7] et la suivante[1], Hanna Neumann améliora cette majoration en montrant que

s – 1 ≤ 2(m – 1)(n – 1),

conjecturant que ce facteur 2 était même superflu, c'est-à-dire que

s – 1 ≤ (m – 1)(n – 1).

Cet énoncé devint connu sous le nom de « conjecture de Hanna Neumann ».

Si H ou K est d'indice fini, on a égalité[5]Modèle:,[8].

Conjecture de Hanna Neumann renforcée

Si H et K sont deux sous-groupes d'un groupe G, a un élément de G et b un élément de sa double classe HaK, c'est-à-dire un élément de la forme hak avec h∈H et k∈K, alors le sous-groupe H ∩ bKbModèle:Exp est conjugué par h de H ∩ aKaModèle:Exp, donc de même rang. On sait par ailleurs que si G est libre et si H et K sont de rangs m et n finis et > 0, il n'existe qu'un nombre fini de classes doubles Modèle:Nobr pour lesquelles ce rang est non nul. Si H∩K est de rang s > 0, on a alors[8] :

s1i=1t[rang(HaiKai1)1]2(m1)(n1),

ce qui rend naturelle la « conjecture de Hanna Neumann renforcée » formulée par Walter Neumann[5] (l'un de ses trois fils) :

i=1t[rang(HaiKai1)1](m1)(n1).

Résultats partiels et autres généralisations

  • En 1971, Burns affina la majoration de Hanna Neumann de 1957 en[9]Modèle:,[10]
    s – 1 ≤ 2(m – 1)(n – 1) – min(m – 1, n – 1).
  • En 1990, Walter Neumann[5] précisa le résultat de Burns en démontrant que (avec les notations ci-dessus)
    i=1t[rang(HaiKai1)1]2(m1)(n1)min(m1,n1)
    et formula la conjecture renforcée (voir ci-dessus).
  • En 1992, Gábor Tardos[11] établit cette conjecture renforcée dans le cas où m ou n est égal à 2. Comme dans la plupart des approches de cette conjecture[12], il utilisait une technique de théorie géométrique des groupes : celle des graphes de sous-groupes de Stallings[13].
  • En 1994, Warren Dicks[14] reformula la conjecture renforcée en termes de théorie des graphes.
  • En 2000, Goulnara Arzhantseva[15] démontra que si H est un sous-groupe de type fini et d'indice infini d'un groupe libre G alors, pour une classe « générique » – en un certain sens statistique – de sous-groupes K de G de type fini, tous les H ∩ aKaModèle:Exp sont triviaux. Ainsi, pour tout sous-groupe de type fini H de G, la conjecture renforcée est vérifiée pour des K génériques.
  • En 2001, Dicks et Modèle:Lien[16] utilisèrent l'équivalence établie par Dicks en 1994 pour prouver la conjecture renforcée dans le cas où m ou n est inférieur ou égal à 3.
  • En 2002, Bilal Khan[17] et, indépendamment, John Meakin et Pascal Weil[18] prouvèrent la conjecture renforcée dans le cas où l'un des deux sous-groupes H ou K du groupe libre G est « positivement engendré », c'est-à-dire engendré par un ensemble fini d'éléments qui sont produits seulement de générateurs de G, et pas de leurs inverses.
  • Sergei Ivanov[19]Modèle:,[20], puis Dicks et Ivanov[21], ont obtenu des analogues et des généralisations des résultats de Hanna Neumann pour des intersections de deux sous-groupes d'un produit libre de plusieurs groupes.
  • En 2005 – donc avant que la conjecture de Hanna Neumann renforcée soit démontrée – Daniel Wise[22] a prouvé qu'elle implique une autre conjecture[23] en théorie des groupes qui résistait depuis longtemps, selon laquelle tout groupe à un relateuraModèle:Ind, aModèle:Ind, … | WModèle:Exp 〉 avec n ≥ 2 est « cohérent », c'est-à-dire que tous ses sous-groupes de type fini sont de présentation finie.

Références

Modèle:Reflist Modèle:Traduction/Référence

Modèle:Portail

  1. 1,0 et 1,1 Modèle:Article
  2. Modèle:Article
  3. Modèle:Article : nouvelle preuve plus courte, grâce à une suggestion de Warren Dicks – cf Modèle:En Mineyev and the Hanna Neumann Conjecture sur le site Low Dimensional Topology
  4. Modèle:En Joel Friedman, Modèle:Lang, 30 avril 2012, UBC, a annoncé une autre méthode.
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 Modèle:Chapitre
  6. Modèle:Article
  7. Modèle:Article
  8. 8,0 et 8,1 Modèle:Article, preprint de W. Imrich
  9. Modèle:Article
  10. La preuve de Burns est simplifiée dans Modèle:Article et Modèle:Article, et sa majoration est améliorée en s – 1 ≤ 2(m – 1)(n – 1) – min(j(m – 1), i(n – 1)), où j et i désignent les indices respectifs de H et K, dans Modèle:Article.
  11. Modèle:Article
  12. Voir par exemple Modèle:Article, Modèle:Arxiv et sa bibliographie.
  13. Modèle:Article
  14. Modèle:Article
  15. Modèle:Article
  16. Modèle:Article
  17. Modèle:Chapitre
  18. Modèle:Article
  19. Modèle:Article
  20. Modèle:Article
  21. Modèle:Article. Modèle:Arxiv
  22. Modèle:Article
  23. Modèle:Chapitre, Modèle:Doi