Finesse (aérodynamique)

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Modèle:Voir homonymes La finesse est une caractéristique aérodynamique définie comme le rapport entre la portance et la traînée.

Elle est parfois désignée par le terme de langue anglaise Modèle:Citation signifiant Modèle:Citation étrangère, c'est-à-dire rapport portance/traînée en français.

On peut aussi définir de manière équivalente la finesse comme le rapport des coefficients de portance et de traînée CzCx, à condition que ces deux coefficients soient rapportés à la même surface.

Définition

Schéma définissant assiette, incidence et pente.

La finesse d'un aérodyne à voilure fixe est le rapport entre sa portance et sa traînée aérodynamique. En vol plané (sans force de traction/propulsion) à vitesse vraie (vitesse de l'aéronef par rapport à la masse d'air dans laquelle il se déplace) constante, et donc à pente constante, elle est égale au rapport entre la distance horizontale parcourue et la hauteur de chute ou encore au rapport entre la vitesse horizontale et la vitesse verticale (taux de chute). Bien sûr, cette définition est à adapter suivant l'objet étudié : voile de bateau, profil de carène

finesse=PT=distancehorizontaleparcouruehauteur perdue=vhorizontalevverticale

Pour un aérodyne donné, la finesse varie en fonction de l'incidence de l'aile. Cependant, comme le coefficient de portance varie aussi avec l'angle d'incidence, pour obtenir une portance équivalente au poids, il faut adapter la vitesse. C'est pourquoi la finesse varie avec la vitesse.

Dans le cas d'un planeur, la finesse varie en fonction de la vitesse sur trajectoire en suivant une courbe qu'on appelle la polaire des vitesses.
Cette courbe représente le taux de chute en fonction de la vitesse sur trajectoire (ou « vitesse indiquée »). Elle est croissante entre la valeur de la vitesse de décrochage jusqu'à la valeur de la vitesse correspondant au taux de chute minimal, puis décroissante au-delà.

À vitesse constante, la |pente|=arctan(1finesse)

Par exemple, une finesse de 7 correspond à un angle de plané de ~8Modèle:Unité.

Valeurs typiques

Les avions ont généralement des finesses comprises entre 8 et 20 : les avions de ligne ont des finesses comprises entre 16 et 18, l'Airbus A320 a une finesse de 17, le Boeing 747 de 17,7[1]. Le Concorde avait une finesse de 4 au décollage, 12 à Mach 0,95 et 7,5 à Mach 2[2]

Les derniers prototypes de « wingsuit » permettent d'atteindre une finesse de 3. Les parapentes modernes ont une finesse comprise entre 9 et 13[3]. Les deltaplanes « souples » modernes ont une finesse comprise entre 14 et 16, et les deltaplanes « rigides » modernes ont une finesse comprise entre 18 et 22. Les planeurs de construction en bois et toile de 27 à 32 et les planeurs plastiques ont commencé à 30 et sont à plus de 60 actuellement.

Typiquement, sur un planeur moderne :

Un avion à propulsion humaine permettant de voler en pédalant a un meilleur rapport portance/traînée de 30[6].

Équivalence entre les définitions

Forces en vol plané

Système : avion

Référentiel : terrestre supposé galiléen

Bilan des forces extérieures au système :

  • Portance Fz perpendiculaire à la vitesse de déplacement de l'avion
  • Traînée Fx opposée à la vitesse de déplacement de l'avion
  • Poids mg

D'après la deuxième loi de Newton on a :

mdVdt=Fx+Fz+mg

On suppose que l'aéronef est en mouvement non accéléré et l'on a donc :

0=mdVdt=Fx+Fz+mg

Soient Cz le coefficient de portance et Cx le coefficient de traînée. On note que le coefficient de portance est en première approximation proportionnel à l'angle d'incidence.

Cela se traduit donc en projetant sur chacun des axes par :

  • sur Ox : 0=12ρV2SCx+mgsinγ
  • sur Oz : 0=12ρV2SCzmgcosγ

Et donc, pour un vol plané à vitesse vraie constante :

finesse=1tan|γ|=distancehorizontaleparcouruehauteurperdue=vhorizontalevverticale

Et donc :

f=1tanγ=CzCx

Pour un planeur, on pourra aisément écrire que tanγγ (si γ est exprimé en radians). Cependant cela ne sera pas correct pour un wingsuit qu'on pourrait presque assimiler à un « fer à repasser ».

Finesse air et finesse sol

La finesse air d'un aéronef est donnée par rapport à la masse d'air dans laquelle il se déplace. C'est souvent celle que le constructeur annonce car elle est indépendante du vent.

La finesse sol, elle, est calculée par rapport au sol. C'est souvent la plus intéressante car c'est celle qui détermine si un parcours jusqu'à un but est possible ou non. Cette finesse doit tenir compte du déplacement de l'air (du vent) par rapport au sol.

Quand l'aéronef se déplace dans la direction et le sens du vent, la finesse sol augmente, et inversement s'il se déplace dans le sens inverse. Par vent fort de face, l'aéronef peut avoir une vitesse sol et une finesse sol faibles ou négatives, ce qui sera d'ailleurs souvent une raison suffisante pour annuler le vol.

La finesse air et la finesse sol sont égales lorsque l'air est calme et ne subit aucun mouvement vertical ni horizontal.

Calcul de la finesse maximale

Relation entre la traînée induite et la traînée parasite

Courbes montrant les trainée induite, parasite ainsi que la trainée combinée par rapport à la vitesse de l'air

On va montrer qu'un aéronef atteint sa finesse maximale lorsque la traînée induite est égale à la traînée parasite.

La traînée parasite Rp causée par la résistance de l'air peut s'écrire sous la forme

Rp=qSCx,p

Cxp est le coefficient de traînée parasite et on a Cxp=cte. Soit b l'envergure de l'aile et c sa corde moyenne (~ largeur moyenne de l'aile). q=12ρV2 est la pression dynamique.

On pose λ=bc l'allongement de l'aile. On rappelle que S=b2λ

On note ρ la masse volumique de l'air. On obtient :

Rp=12ρV2SCx,p=12ρb2V2Cx,pλ

La traînée induite Ri s'exprime comme suit :

Ri=2Fz2b2ρV2πe=12ρV2SCx,i avec Cx,i=Cz2λπe

Fz est la portance, V est la vitesse de l'aéronef et e est le coefficient d'Oswald. Cette dernière formule provient de la théorie des profils minces.

Lorsqu'un avion ou planeur est en vol, la traînée induite Ri(V) et la traînée parasite Rp(V) s'ajoutent et constituent la traînée totale :

R(V)=12ρV2SCx avec Cx=Cx,p+Cx,i

Pour ne pas alourdir les calculs avec des racines carrés dans la suite on exprimera non pas la finesse f, mais la finesse au carré et on a alors :

f2=Cz2Cx2=λπeCx,iCx2=λπeCxCx,pCx2

On dérive par rapport à Cx :

2fdfdCx=λπeCx2+2Cx,pCxCx4

Pour que f soit maximale il faut que dfdCx=0 ce qui revient ici à déterminer les racines d'un polynôme du second degré en Cx.

On obtient donc que fmax est atteinte quand Cx=2Cx,p c'est-à-dire :

Cx,p=Cx,i et donc Rp=Ri

Ce qui signifie que la traînée induite est égale à la traînée parasite.

Démonstration simplifiée pour un planeur

Tout ce qui suit appliqué aux planeurs a été présenté dans l'ouvrage de Frank Irving The Paths of Soaring Flight[7].

Dans les cours d'aérodynamique pour pilotes, il est souvent affirmé sans justification que la traînée induite est proportionnelle à 1/VModèle:2 et que la traînée parasite est proportionnelle à VModèle:2. Dans ces conditions, la démonstration du théorème ci-dessus devient triviale qui est alors un simple corollaire des postulats énoncés ci-dessus. Dans ce qui suit, les postulats vont être démontrés et l'on va en conclure le théorème ci-dessus.

Les planeurs ont des angles de plané qui sont très petits et l'on peut donc supposer que Fz=mg

La traînée induite Ri s'exprime comme suit :

Ri=2Fz2b2ρV2πe=2m2g2b2ρV2πe

La traînée parasite Rp causée par la résistance de l'air peut s'écrire sous la forme

Rp=12ρV2SCx,p=12ρb2V2Cx,pλ

Lorsqu'un planeur est en vol, la traînée induite Ri(V) et la traînée parasite Rp(V) s'ajoutent et constituent la traînée totale R(V). La finesse d'un planeur sera optimale lorsque la traînée totale R(V) est minimale. On résout donc l'équation

dR(V)dV=0

On définit α et β tels que α=12ρb2Cx,pλ et β=2m2g2b2ρπe. On peut écrire symboliquement :

Rp(V)=αV2Ri(V)=βV2

Après avoir calculé la dérivée de R(V), on résout donc :

2αV2βV3=0

Et donc en multipliant la relation ci-dessus par V, on obtient :

αV2=βV2

ce qui signifie que la traînée induite est égale à la traînée parasite.

Vitesse optimale

On pose α=12ρb2Cx,pλ et β=2Fz2b2ρπe. On a alors :

Rp(V)=αV2Ri(V)=βV2

Le planeur atteindra sa finesse maximale en air calme lorsque la traînée induite sera égale à la traînée parasite, c'est-à-dire[8] :

αV2=βV2

Vf=(βα)14=2(πe)14b×Fzρ×(λCx,p)14

Détermination des coefficients de traînée et d'Oswald

Si l'on connaît la vitesse à laquelle la finesse maximale est connue, on peut en déduire le coefficient de traînée parasite et le coefficient d'Oswald. Ces coefficients valent :

Cx,p=PfρVf2
e=4fPπλρVf2

P est la charge alaire et λ est l'allongement de l'aile. Modèle:Boîte déroulante

Calcul de la finesse maximale (d'un planeur)

Schéma des forces appliquées sur un planeur en vol rectiligne uniforme.

Un planeur n'a pas de moteur ; il est « propulsé » par la composante sur trajectoire de son propre poids[Note 1] (voir le schéma ci-contre).

Soit f(V) la finesse du planeur défini par le rapport de la vitesse horizontale à la vitesse verticale. Soit γ l'angle de plané en radians. Comme γ est petit, on peut écrire que γtanγ et donc que :

γ1f(V)

Quand le planeur est en équilibre, en mouvement non accéléré, on a :

R(V)=tan(γFz)γFz

De plus, la finesse maximale est une caractéristique de l'aéronef et est donc constante (tant que les caractéristiques de l'aéronef sont inchangées).

Dans ce qui suit, on démontre cette assertion qui ne semble pas évidente. On rappelle que lorsque la planeur atteint sa finesse maximale la traînée induite est égale à la traînée parasite. On obtient donc :

γ=Ri(V)+Rp(V)Fz=2Rp(V)Fz=ρCx,pb2V2λFz=ρCx,pb2λFz×(2(πe)14b×Fzρ×(λCx,p)14)2

Et donc :

γ=2Cx,pλπe

Et donc :

1γ=f=12λπeCx,p

Comme annoncé ci-dessus, la finesse maximale ne dépend pas de la masse du planeur et ni de la densité de l'air environnant. Elle dépend uniquement de l'aérodynamisme du planeur et de sa géométrie (allongement) : la finesse maximale est une caractéristique de l'aéronef et est donc constante. Ceci justifie a posteriori que la vitesse de chute du planeur augmentera en même temps que sa masse. Donc, lorsque les conditions aérologiques sont moins favorables[Note 2], il est préférable de minimiser la masse du planeur pour minimiser la vitesse de chute et donc de ne pas ajouter d'eau dans les ailes ou, si l'on est déjà en vol, de vidanger les ailes.

De plus, plus λ est grand, plus γtanγ sera petit. Donc, les planeurs ayant des grandes ailes, pour une surface alaire équivalente, aura un plus petit angle de plané et donc une plus grande finesse. Ceci est la raison pour laquelle certains planeurs de compétition en classe libre peuvent avoir jusqu'à Modèle:Unité d'envergure.

Effet de la masse sur la vitesse optimale

Cette section suppose que l'aéronef a une finesse suffisante pour que l'on puisse supposer que γtanγ.

On considère un planeur de masse m volant à sa vitesse de finesse maximale V1. Le poids du planeur est donné par cosγFz=mg. Pour simplifier la discussion, on suppose que cosγ1. On a donc :

Cx,p=4λπem2g2ρ2S2V14

On considère maintenant le même planeur auquel on a ajouté de l'eau et qui a une masse M et une vitesse de finesse maximale V2. On a alors :

4λπem2g2ρ2S2V14=Cx,p=4λπeM2g2ρ2S2V24

Donc,

m2V14=M2V24

Donc,

(V2V1)4=(Mm)2

et donc :

V2V1=Mm.

On constate que la vitesse optimale varie donc comme la racine carrée de la masse du planeur.

En augmentant la masse, on augmente donc aussi la vitesse de finesse maximale mais la valeur de la finesse maximale elle reste constante. La finesse maximale étant indépendante de la masse de l'aéronef, ceci signifie que le même planeur auquel on ajoute de l'eau aura la même portée, mais volera plus vite pour maintenir la même portée. C'est pourquoi lorsque les conditions météorologiques sont très favorables (puissantes ascendances), les planeurs de compétition sont remplis d'eau dans les ailes.

Polaire des vitesses

La polaire des vitesses peut se mettre sous la forme[9] :

Vz=AV3+B1V

A et B sont des constantes à déterminer[Note 3].

On évalue maintenant la vitesse de chute en fonction de la vitesse horizontale pour n'importe quelle vitesse. On a :

tanγ=Ri(V)+Rp(V)Fz=2Fzb2ρV2πe+ρCx,pb2V22λFz

La polaire des vitesses exprime la vitesse de chute Vz en fonction de la vitesse horizontale. Etant donné que γ est très petit, on a : tanγγ

On peut donc considérer que Vz=γV. Donc,

Vz=(2Fzb2ρV2πe+ρCx,pb2V22λFz)V

Cette formule exprime la polaire des vitesses. On constate que pour V grand, la finesse décroît comme le carré de la vitesse horizontale.

On notera que Fzλb2 est la charge alaire qui est souvent exprimée en Modèle:Nb ou plus incorrectement en Modèle:Nb. Si l'on appelle P cette charge alaire (qui est homogène à une pression), on obtient :

Vz=(PρV2λπe+ρCx,pV22P)V

et donc :

A=ρCx,p2PB=Pρλπe

Vitesse de chute à finesse maximale

On a :

Vz,f=(αVf2+βVf2)VfFz

Comme α/V2=βV2 à finesse maximale, on obtient donc :

Vz,f=2βVf2VfFz

En substituant β, on obtient

Vz,f=ρCx,pλb2Vf3Fz

On remplace Vf et donc,

Vz,f=ρCx,pλb2Fz[2(πe)14b×Fzρ×(λCx,p)14]3=(Cx,pλ)1422(πe)341bFzρ

On note que :

Cx,p=λπe4f2

En substituant, on obtient :

Vz,f=(πe4f2)1422(πe)341bFzρ=2bFzfπeρ

Vitesse de chute minimum

En reprenant les notations ci-dessus, on a :

Vz=αFzV+βV3Fz

On appelle vitesse minimale Vm la vitesse horizontale pour laquelle le taux de chute minimal est atteint. Elle est atteinte lorsque dVzdV=0. On obtient donc :

αFzVm2+3βVm2Fz=0

Soit Vf la vitesse à finesse maximale. Donc[11],

Vm=(α3β)14=(13)14Vf

On obtient donc :

Vm0.76×Vf

On a :

Vz,m=(αVm2+βVm2)VmFz

On a Vm=(α3β)14 et donc Vm2=α3β que l'on substitue et donc,

Vz,m=VmFz(αα3β+βα3β)=VmFzαβ(3+13)

On substitue Vm et donc,

Vz,m=1Fz(α3β)14αβ43=α34β14314×1Fz×43

On substitue maintenant α et β et donc,

Vz,m=(2Fz2b2ρπe)34(12ρb2Cx,pλ)141314×1Fz×43

On obtient donc[11] :

Vz,m=423341(πe)34(Cx,pλ)141bFzρ

Le rapport entre la vitesse de chute minimale et la vitesse de chute à finesse maximale est :

Vz,mVz,f=423b1(πe)34(Cx,pλ)141bFzρ(Cx,pλ)1422(πe)341bFzρ=42334×122=23340.88

On constate donc que la vitesse de chute minimale n'est que 12 % inférieure à la vitesse de chute à finesse maximale.

Application au planeur ASW 27

On considère le planeur Alexander Schleicher ASW 27[12].

Le constructeur affirme que son planeur a une finesse de 48. Les chiffres officiels sont les suivants :

  • λ = 25 ;
  • e = 0,85 ;
  • b = Modèle:Unité ;
  • Cx,p = 0,0072 (ajusté pour satisfaire la finesse déclarée).

On obtient alors :

1γ=1225×π×0,850,0072=48,1

La masse à vide du planeur est 245 kilogrammes. On considère un pilote de masse 65 kilogrammes volant aux conditions normales de température et de pression. On a alors :

La vitesse à laquelle la finesse maximale est atteinte est

Vm=2(π×0,85)14×15×310×9,81,225×(250,0072)14=28,19m/s=101,5km/h

Le constructeur affirme que la finesse maximale est atteinte à Modèle:Unité ce qui fait que le modèle n'engendre une erreur que de moins de 2 %.

Donc, la vitesse horizontale de chute minimale sera[12].

Vm=98,7×0,76=77km/h

En examinant la polaire des vitesses, on constate que la vitesse de chute minimum est à Modèle:Unité ce qui correspond donc à la formule ci-dessus.

Le taux de chute minimal est

Vz,m=28,1948×0,88=0,52

Le constructeur affirme que le taux de chute minimal est Modèle:Unité.

On constate que dans le cas du planeur ASW-27, la théorie des profils minces peut représenter la polaire des vitesses et les caractéristiques du planeur à moins de 2 % près.

Autres domaines

  • Une voile est aussi un profil. La notion de finesse s'applique donc aussi à ce profil, mais de plusieurs façons. Voir finesse d'une voile de bateau.
  • Une hélice aquatique est composée de plusieurs pales, chacune ayant un profil. La définition de finesse est identique à la finesse aérodynamique, le fluide étant de l'eau.

Généralisation de la notion de finesse à tous les modes de transport

Mise à jour 2004 du diagramme de Gabrielli-von Karman donnant la finesse « totale » des différents modes de transport.

Plus généralement, la notion de finesse peut s'appliquer avantageusement à tous les modes de transport (de marchandise ou de passagers) pour permettre l'évaluation de leur rendement énergétique. En effet, le rendement de chaque véhicule est le quotient du poids de ce véhicule sur les forces de traînée qui le freinent (diagramme de Gabrielli-von Kármán[13] ci-contre). En dressant ce diagramme[14], après avoir pris acte de l'impossibilité de mesurer la valeur que chaque homme accorde à la vitesse de ses déplacements, Karman et Gabrielli ont posé les fondations d'un système de mesure de l'économie des déplacements (de marchandise ou d'humains), ce système de mesure demeurant valide plus de 70 ans après sa création[15].

Pour un vélo, par exemple, dont le coefficient de résistance au roulement va de 0,0022 à 0,005, la finesse à basse vitesse ira de 10,0022 (soit 454) à 200 (si la traînée aérodynamique est négligée). Autre exemple : Pour une berline la traînée est la somme de sa traînée aérodynamique et de sa résistance au roulement)[16]Modèle:,[17]. Le coefficient de résistance au roulement des meilleurs pneumatiques pour berlines s'abaisse jusqu'à 0,006. La finesse d'une telle berline en ville est donc plus faible[18] que 10,006, soit 166. Cependant, il suffit de pousser un tel véhicule pour constater que, malgré cette excellente finesse, la traînée de roulement est très forte (donc la perte d'énergie par roulement très forte également). Cela suffit à suggérer que la finesse ne soit plus définie comme le quotient du poids du véhicule sur sa force de traînée mais comme le quotient du poids de ses passagers sur la force de traînée que le déplacement suscite (la traînée du véhicule), soit pour deux passagers (Modèle:Unité avec les bagages) dans l'exemple ci-dessus (c.-à-d. à basse vitesse) une finesse de simplement 33,3 (et 16,7 pour le conducteur seul)[19].
Il manque donc au travail de collecte de données par Gabrielli et von Karman une évaluation efficace de l'énergie nécessaire pour déplacer le véhicule lui-même et de l'énergie nécessaire pour déplacer la charge utile[20]. En effet, les deux auteurs n’ont pu recueillir la charge utile ni la vitesse de croisière des véhicules étudiés[21]. De fait, ce graphe n’accorde pas d’avantage à l’emport accru de fret ou de passagers en ceci qu’un véhicule mal conçu dont la structure serait Modèle:Unité trop lourde et qui, pour compenser ce surpoids, emporterait 10 passagers de moins (avec leur bagages) aurait la même finesse généralisée sur le graphe ci-contre qu’un véhicule mieux conçu et emportant 10 passagers de plus (sur ce point, le diagramme de la finesse commerciale, d’après Papanikolaou[22], pourrait constituer un progrès).

Articles connexes

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Modèle:Palette Modèle:Portail

  1. Modèle:Lien web.
  2. Modèle:Lien web.
  3. Modèle:Lien web.
  4. Cumulus Soaring Polar Data.
  5. AWS28-18 polars.
  6. Modèle:Lien web.
  7. Modèle:Harvsp.
  8. Modèle:Harvsp.
  9. 9,0 et 9,1 Modèle:Harvsp.
  10. Modèle:Ouvrage.
  11. 11,0 et 11,1 Modèle:Harvsp.
  12. 12,0 et 12,1 Modèle:En Modèle:Lien web.
  13. Gabrielli, G., von Kármán, Th: What price speed? Mechanical Engineering, 72, 775–781 (1950)
  14. L’intitulé de ce diagramme est souvent abrégé en « Diagramme de G-K ».
  15. LOCOMOTION: DEALING WITH FRICTION, V. RADHAKRISHNAN, Raman Research Institute, Bangalore, India, 1998 [1]
  16. En palier (et à vitesse stabilisée), on peut écrire que la force propulsive vaut F=MgCrr+(1/2)ρV2SCx.
  17. Modèle:Harvsp
  18. du fait de la traînée aérodynamique qui viendra abaisser progressivement ce chiffre dès les 20 ou Modèle:Unité.
  19. Avec cette définition de la finesse, plus le véhicule est lourd et plus sa finesse se dégrade, ce qui correspond bien aux impératifs climatiques actuels.
  20. WHAT PRICE OF SPEED? A CRITICAL REVISION THROUGH CONSTRUCTAL OPTIMIZATION OF TRANSPORT MODES, Michele TRANCOSSI, [2]
  21. “exact information regarding the useful load of vehicles was not available to the authors.” [3]
  22. SHIP DESIGN : METHODOLOGIES OF PRELIMINARY DESIGN, d'Apostolos Papanikolaou


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