Fonction harmonique

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Modèle:Ébauche Modèle:Autre4

En mathématiques, une fonction harmonique est une fonction qui satisfait l'équation de Laplace.

Un problème classique concernant les fonctions harmoniques est le problème de Dirichlet : étant donné une fonction continue définie sur la frontière d'un ouvert, peut-on la prolonger par une fonction qui soit harmonique en tout point de l'ouvert ?

Définition

Modèle:Théorème L'équation Δf=0 est appelée équation de Laplace. Une fonction harmonique est donc, par définition, une solution de cette équation.

Exemples

  • Les fonctions constantes sont harmoniques sur n.
  • Les fonctions coordonnées, fi:(x1,,xn)xi, sont toutes harmoniques sur nModèle:Sfn.
  • La fonction f:(x1,x2,x3)x12+x222x32x2 est harmonique sur 3.
  • La fonction f:x|x|2n est harmonique sur n{0} pour tout n3|| désigne la norme euclidienneModèle:Sfn.
  • La fonction f:xln|x| est harmonique sur 2{0}Modèle:Sfn.
  • La fonction f:xx1|x|n est harmonique sur n{0} pour tout n1Modèle:Sfn.
  • Les fonctions harmoniques sur les intervalles ouverts de sont exactement les fonctions affines.

Propriétés

Stabilité

  • Puisque l'opérateur laplacien est linéaire, l'ensemble des fonctions harmoniques sur un ouvert fixé est un espace vectoriel. Les fonctions harmoniques sont donc stables par addition et multiplication par un réel.
  • Si f est harmonique sur U alors xf(xx0) est harmonique sur U+x0. En somme les fonctions harmoniques sont stables par translationModèle:Sfn.
  • Si f est harmonique sur U alors xf(rx) est harmonique sur r1U. Ainsi les fonctions harmoniques sont stables par dilatationModèle:Sfn.
  • Si f est harmonique sur U et si T est une application orthogonale alors fT est harmonique sur T1(U). Cela découle du fait que, de manière générale, pour toute fonction fC2(U) on a que Δ(fT)=(Δf)T. Les fonctions harmoniques sont donc stables par transformation orthogonaleModèle:Sfn.

Régularité

Une fonction harmonique est nécessairement infiniment différentiable. En fait elle est même développable en série entièreModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmePrécisons qu'un multi-indice est un n-uplet α=(α1,,αn) et que pour x=(x1,,xn)n on note xα:=x1α1xnαn. Pour que la somme apparaissant dans le résultat précédent fasse sens, il est implicitement supposé que la famille (cα(xa)α)α est sommable.

Convergence

Une limite uniforme sur tout compact d'une suite de fonctions harmoniques est harmonique, de plus les différentielles convergent aussi. Plus précisémentModèle:SfnModèle:Théorème

Propriété de la moyenne

La boule ouverte de centre an et de rayon r>0 sera notée B(a,r). La boule fermée sera notée Bf(a,r)=B(a,r) et la sphère sera notée S(a,r)=B(a,r). Le principe de la moyenne dit qu'une fonction harmonique est égale en tout point à sa moyenne prise sur une boule centrée en ce point. En réalité on peut voir l'équation de Laplace comme une propriété locale de la moyenne. Cette propriété locale devient globale grâce à l'identité de GreenModèle:Sfn. Modèle:Théorème Il existe aussi une autre version de la propriété de la moyenne, où cette fois, la moyenne est prise sur la sphèreModèle:Sfn. Modèle:Théorème Précisons ce qu'est la mesure de Lebesgue normalisée sur la sphère. Pour tout A=BS(0,1) avec B un borélien de n, on a

σ(A):=λ({ra|aA,r[0,1]})λ(B(0,1)).

Réciproque de la propriété de la moyenne

La propriété de la moyenne caractérise en réalité les fonctions harmoniques dans le sens où, si une fonction satisfait la propriété de la moyenne, alors elle est harmoniqueModèle:Sfn. Modèle:ThéorèmeEncore une fois il existe une autre version pour la sphèreModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmeA noter que dans la première réciproque, la fonction est seulement supposée localement intégrable, alors que dans la seconde elle est supposée continue.

Principe du maximum

Le principe du maximum est une conséquence importante de la propriété de la moyenneModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmeLe corollaire suivant est une conséquence directe du principe du maximumModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmeLe principe du maximum donne une preuve simple de l'unicité d'un problème de Dirichlet sur un ouvert borné U. En effet, si deux fonctions continues fet g sur U sont harmoniques sur U et égales sur U alors leur différence fg est aussi harmonique sur U. Par le principe du maximum, ou plutôt par son corollaire ci-dessus, le maximum et le minimum de fg sont atteints sur U, donc valent 0, ce qui implique que f=g.

Il existe une version locale du principe du maximumModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmePuisqu'un extremum est, a fortiori, un extremum local, ce dernier théorème est en fait une généralisation du principe du maximum global. Le principe du maximum local se déduit du global en utilisant en plus le fait que les fonctions harmoniques sont développables en série entière. En effet cela permet de montrer que la constance locale induit la constance globale.

Théorème de Liouville

Modèle:ThéorèmeLe théorème de LiouvilleModèle:Sfn peut donner une preuve de l'unicité d'un problème de Dirichlet sur un domaine non borné, à condition de se restreindre aux solutions bornées. Il complète, en ce sens, le principe du maximum. Par exemple le théorème de Liouville implique l'unicité des solutions bornées sur le demi-espace :

Hn:={(x1,,xn)n|xn>0}.

Plus précisémentModèle:SfnModèle:ThéorèmeIl existe une version plus forte du théorème de LiouvilleModèle:Sfn.Modèle:ThéorèmeCette version généralisée implique la première version du théorème pour les fonctions bornées. Elle implique aussi qu'une fonction harmonique positive sur l'espace entier est nécessairement constanteModèle:Sfn. Cette dernière propriété permet de montrer qu'une fonction harmonique positive f sur 2{0} est constanteModèle:Sfn (il suffit de considérer la fonction zf(ez) qui est harmonique et positive sur , que l'on identifie à 2).

Principe de Dirichlet

Le principe de Dirichlet dit que la solution d'un problème de Dirichlet (c'est-à-dire une solution de l'équation de Laplace avec une condition au bord en plus) est la fonction qui minimise une certaine énergie, appelée énergie de Dirichlet. Plus précisément, soit U un ouvert borné non vide de n avec une frontière U de classe C1. Soit b:U une fonction continue. Notons 𝒜(b):={gC2(U)|g|U=b} l'ensemble des fonctions admissibles et E(g):=12U|g|2dλ l'énergie de Dirichlet d'un élément admissible g𝒜(b). Le problème de Dirichlet associé à U et b consiste alors à trouver une fonction f continue sur U, harmonique sur U et égale à b sur la frontière U.Modèle:Théorème

Fonction harmonique en dimension 2

En identifiant ℂ à ℝModèle:2, on va voir que les fonctions harmoniques sont très liées aux fonctions holomorphesModèle:Sfn. Modèle:Théorème La réciproque de cette propriété est fausse. En effet une fonction harmonique n'est pas forcément la partie réelle d'une fonction holomorphe définie sur tout le domaine. En revanche elle est localement la partie réelle d'une fonction holomorphe. Plus précisémentModèle:Sfn Modèle:ThéorèmeUne telle caractérisation des fonctions harmoniques n'existe pas en dimension supérieure à deux.

Articles connexes

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Portail