Formule sommatoire d'Abel

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Modèle:Confusion Modèle:Autre En mathématiques, la formule sommatoire d'Abel, nommée d'après son auteur Niels Henrik Abel, est une formule utilisée intensivement en théorie analytique des nombres. Elle sert à calculer des séries numériques.

Énoncé

Soient (an)n* une suite de nombres réels ou complexes et φ une fonction réelle ou complexe de [[Classe de régularité|classe Modèle:Math]].

On pose

A(x)=1nxan.

Alors, pour tout réel Modèle:Math,

1nxanφ(n)=A(x)φ(x)1xA(u)φ(u)du.

Démonstration

Il s'agit d'une intégration par parties dans une intégrale de Stieltjes, mais ce cas particulier peut se démontrer directement.

La fonction Modèle:Math est nulle sur Modèle:Math donc si Modèle:Math, l'équation se résume à 0 = 0.

Supposons désormais Modèle:Math et notons Modèle:Math sa partie entière (donc Modèle:Math). La formule de sommation par parties donne :

1nxanφ(n)A(x)φ(x)=A(N)φ(N)n=1N1A(n)(φ(n+1)φ(n))A(x)φ(x)=n=1N1A(n)(φ(n+1)φ(n)))A(N)(φ(x)φ(N))=n=1N1nn+1A(u)φ(u)duNxA(u)φ(u)du=1xA(u)φ(u)du.

Exemples

Série des entiers

En utilisant astucieusement la formule, on peut calculer des sommes et retrouver des résultats usuels. Par exemple, pour an=1 et φ(u)=u, en prenant Modèle:Math entier, on trouve (pour tout réel Modèle:Math, ou même Modèle:Math > 0) : 1nNn=NN1Nudu=N21Nudu=N2(N1)×12=N(N+1)2=N21N(u{u})du=N21Nudu+1N{u}du=N2N212+(N1)×12=N(N+1)2.

On reconnait ici la formule des nombres triangulaires.

Constante d'Euler-Mascheroni

Pour an=1 et φ(u)=1/u, en notant x la partie entière de Modèle:Math, on trouve (pour tout réel Modèle:Math ≥ 1, ou même Modèle:Math > 0) :

1nx1n=xx+1xuu2du

dont on déduit une expression intégrale de la constante d'Euler-Mascheroni :

γ=11 xxx2dx.

Séries de Dirichlet

Pour toute série de Dirichlet classique

f(s)=n=1+anns,

la formule sommatoire d'Abel, appliquée à φ(u)=us, montre que pour tout nombre complexe s de partie réelle strictement supérieure à 0 et à l'abscisse de convergence de la série[1] :

f(s)=s1A(u)u1+sdu.

Ci-dessous, deux exemples. On en trouvera un autre dans l'article « Fonction de von Mangoldt ».

Fonction zêta de Riemann

Pour an=1 on obtient :

n=11ns=s1uu1+sdu=ss1s1{u}u1+sdu.

Cette formule est valable pour [[Partie réelle|Modèle:Math(s)]] > 1. On en déduit notamment le théorème de Dirichlet selon lequel la fonction zêta de Riemann Modèle:Math(s) admet un pôle simple de résidu 1 en s = 1.

Inverse de la fonction zêta de Riemann

Pour an=μ(n) (la fonction de Möbius) :

1μ(n)ns=s1M(u)u1+sdu.

Cette formule est valable pour Modèle:Math(s) > 1. Le symbole Modèle:Math désigne la fonction de Mertens, définie par

M(u)=1nuμ(n).

Note

Modèle:Références

Modèle:Portail

  1. C'est un cas particulier d'une propriété des séries de Dirichlet générales qui se démontre de la même façon.