Gibbsite

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Modèle:Infobox Minéral

La gibbsite est une espèce minérale de formule chimique Al(OH)Modèle:Ind avec des traces de Fe et Ga. C'est un important minerai d'aluminium et l'un des trois minéraux qui constituent la bauxite avec la boehmite AlO(OH) et le diaspore AlO(OH). Les rares cristaux pseudohexagonaux peuvent atteindre Modèle:Unité/2[1].

Inventeur et étymologie

Initialement décrite par Dewey en 1820 sous le nom de wavellite, c'est la description faite par le minéralogiste américain Torrey en 1822 qui fait référence ; il l'a dédiée à George Gibbs (1776-1833), collectionneur américain de minéraux, dont la collection a été rachetée au cours du Modèle:XIXe siècle par l'université Yale[2].

Topotype

Richmond, Comté de Berkshire, Massachusetts, États-Unis.

Cristallographie

La gibbsite est le plus commun des quatre polymorphes connus de l'hydroxyde d'aluminium, les trois autres étant la bayérite, la doyleite et la nordstrandite. La gibbsite et la bayérite sont monocliniques (groupe d'espace P 2/m), tandis que la doyleite et la nordstrandite sont tricliniques.

Structure moléculaire de la gibbsite

La structure de la gibbsite est analogue à la structure de base des micas. Elle est formée d'empilements de feuillets d'octaèdres d'hydroxyde d'aluminium. Les octaèdres sont constitués d'un ion central aluminium au degré d'oxydation +III lié en coordination octaédrique à six ions hydroxydes de charge formelle -I. Chaque hydroxyde n'est lié qu'à deux ions aluminium et un tiers des octaèdres ne possède pas d'ion aluminium en leur centre. Le feuillet qui en résulte est neutre électriquement +3/6 + -1/2 = 0 (charge +III pour les atomes d'aluminium qui se répartissent sur trois liaisons avec les hydroxydes, charge -I pour les hydroxydes liés à deux aluminium). L'absence de charge sur les feuillets fait qu'il n'y a pas d'ions entre eux pour faire office de « glu » et les maintenir liés par des liaisons ioniques. Ils ne sont liés que par des liaisons faibles ce qui fait que la gibbsite est un minéral très facilement clivable.

La structure de la gibbsite est proche de celle de la brucite Mg(OH)Modèle:Ind. Cependant, les ions magnésium sont dans un état d'oxydation +II, plus faible que celui des ions aluminium dans la gibbsite, et l'électroneutralité des feuillets n'implique plus la présence de sites vacants au centre des octaèdres. La différence de structure et de symétrie entre la gibbsite et la brucite provient de différences dans l'empilement des feuillets.

La couche de type gibbsite constitue également le « plan de base » de la structure du corindon Al2O3. La structure de base est la même, les ions hydroxydes étant remplacés par des oxygènes. L'oxygène portant une charge +II, les feuillets ne remplissent plus la condition d'électroneutralité, ce qui induit la présence d'ions aluminium entre eux comme compensateurs de charge.

Enfin, la gibbsite est intéressante parce qu'elle est souvent rencontrée comme sous-partie de la structure d'autres minéraux. Ainsi les feuillets neutres d'hydroxyde d'aluminium se rencontrent entre des feuillets de silice dans des minéraux argileux comme l'illite, la kaolinite, la montmorillonite. Ils sont identiques aux feuillets rencontrés dans la gibbsite.

Synonymie

  • beta-kliachite;
  • claussénite (Dufrénoy 1845[3]) probablement en l’honneur du collectionneur et naturaliste danois Peter Modèle:Pc[4];
  • gibbsitogelite (Tučan 1913[5]);
  • hydrargyllite (G. Rose 1839[6]);
  • wavellite (Dewey 1820[7]) : il existe bien une espèce minérale à ce nom qui est un phosphate;
  • zirlite (Pichler 1871[8]) : le nom provient du gisement topotype Zirl, dans le Tyrol autrichien.

Gîtologie

  • En altération des minéraux alumineux, commun dans les sols latéritiques et de la bauxite.
  • Formée à basse température dans les environnements hydrothermaux et métamorphiques.

Minéraux associés

boehmite, corindon, diaspore, goethite, kaolinite.

Gisements remarquables

  • Autriche
Zirler Klamm, Zirl, Innsbruck, Inntal, Nord Tyrol[9].
  • Canada
Carrière Francon, Montréal, Québec[10].
  • France
Mas Rouge, Les Baux-de-Provence, Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur [11].

Modèle:Autres projets

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Portail

  1. Modèle:Handbook of Mineralogy III 1997
  2. Torrey (1822), New York. Med. Phys. Journal: 1, no. 1: 68.
  3. Armand Modèle:Pc, Traité de minéralogie, tome ii, 1845, p. 349
  4. Albert Huntington Modèle:Pc, A Dictionary of the Names of Minerals, John Wiley and Sons, New York (NY), 1896, p. 60
  5. Fran Modèle:Pc, Centralblatt für Mineralogie, Geologie und Paleontologie, Stuttgart, 1913, p. 768
  6. Gustav Modèle:Pc, Annalen der Physik, vol. 48, Halle, Leipzig, 1839, p. 564
  7. Chester Modèle:Pc, American Journal of Science, vol. 2, 1820, p. 249
  8. Adolf Modèle:Pc, "Beiträge zur Mineralogie Tirols", in Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paläontologie, Stuttgart, 1871, p. 52–57
  9. R. Exel: Die Mineralien und Erzlagerstätten Österreichs (1993)
  10. Mineralogical Record (2006): 37: 5-60.
  11. Simone Caillère and Th. Pobeguin : "Quelques Aspects Microscopiques de la Gibbsite dans les Bauxites du Mas Rouge (Région des Baux)", Bull. Soc. Fr. Minéral. Cristallogr., 1967, XC, Modèle:Numéro avec majuscule, 414-416