Majorisation

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En mathématiques, on désigne par majorisation un certain préordre sur les éléments de l'espace vectoriel d de dimension Modèle:Math sur les nombres réels. Ce préordre a de nombreuses applications dans diverses branches des mathématiques.

Définition

Pour un vecteur yd, on note y le vecteur de d qui a les mêmes composantes, mais rangées en ordre décroissant. Par exemple, (2,5,3,2)=(5,3,2,2).

Soient Modèle:Math et Modèle:Math deux vecteurs de d. On dit que Modèle:Math majorise ou domine Modèle:Math, et l'on note yx, ou encore xy, si

i=1kyii=1kxi

pour k=1,,d1 et de plus

i=1dyi=i=1dxi.

Par définition, la majorisation ne dépend pas de l’ordre des composantes des deux vecteurs, et ce n'est donc pas une relation d'ordre, puisque yx et xy n'implique pas que Modèle:Math, mais seulement que y=x[1].

Une fonction f:d est dite convexe au sens de Schur si yx implique f(y)f(x).

La majorisation, comme définie ici, peut être étendue en un ordre appelé ordre de Lorenz, qui est un ordre partiel sur des fonctions de répartition.

Exemples

  • Comme l'ordre des entrées n'influe par sur la majorisation, on a (1,2)(0,3) tout comme (2,1)(3,0).
  • De même, (1,2,3)(0,3,3)(0,0,6).
  • Plus intéressante est la séquence suivante de vecteurs de d :Modèle:Indente

Conditions équivalentes

Figure 1. Exemple de majorisation dans le plan.
Figure 2. Exemple de majorisation dans l'espace.

Pour x,yd, les propriétés suivantes sont équivalentes à yx.

Modèle:Démonstration/début Notons (0) la condition yx et (1), (2) et (3) les trois premières conditions ci-dessus. Nous éviterons d'utiliser le théorème de Birkhoff-von Neumann, car il est justement démontré dans l'article « Matrice bistochastique » à partir de l'équivalence entre les conditions (2) et (3).

(0) ⇒ (1)[4] : Supposons xy et montrons qu'on peut passer de y à x par une suite finie de transferts. Puisque les transpositions sont des cas particuliers de transferts et qu'elles engendrent le groupe symétrique, on peut supposer que x et y sont à coordonnées décroissantes et xy. Procédons par récurrence sur le nombre d'indices i tels que xModèle:IndyModèle:Ind (ce nombre est > 1 — car Modèle:Nobr — donc ceci montrera même que d – 1 transferts suffisent). Il suffit de savoir construire, par un transfert sur y, un vecteur z ayant avec x au moins une coordonnée commune de plus que y, et qui soit encore à coordonnées décroissantes et majorisant x. Soit j le plus grand indice tel que xModèle:Ind < yModèle:Ind (il en existe, d'après les hypothèses). Puis, soit, parmi les indices supérieurs à j, k le plus petit tel que xModèle:Ind > yModèle:Ind (il en existe car pour i égal au plus grand indice tel que xModèle:IndyModèle:Ind, on a xModèle:Ind > yModèle:Ind). On vérifie que pour δ = min(yModèle:Ind – xModèle:Ind, xModèle:Ind – yModèle:Ind), le vecteur z déduit de y en retranchant δ de la j-ème coordonnée et en ajoutant δ à la k-ième convient.

(1) ⇒ (2) : Notons Γ(a) l'enveloppe convexe des permutés d'un vecteur a. Pour tout vecteur b déduit de a par un transfert, Γ(a) contient b donc (puisque cet ensemble est convexe et stable par permutations) il contient Γ(b). Donc si x se déduit de y par une suite finie de transferts alors il appartient à Γ(y).

(2) ⇒ (3) : Toute matrice de permutation est bistochastique et toute combinaison convexe de matrices bistochastiques est bistochastique.

(3) ⇒ (0) : Supposons que x = Ay pour une certaine matrice bistochastique A=(ai,j) et montrons que yx. D'abord, Modèle:Retrait Ensuite, sans perte de généralité, x et y sont à coordonnées décroissantes (car tout produit de A, à gauche ou à droite, par des matrices de permutation, est bistochastique). Alors, pour tout k, Modèle:Retrait Modèle:Démonstration/fin

Emploi du terme dans d'autres contextes

Voir aussi

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Références

Liens externes

Modèle:Portail

  1. Pour ajouter de la confusion, certaines sources utilisent une notation opposée, c'est-à-dire au lieu de . Il en est ainsi dans des livres anciens en anglais, notamment dans Modèle:Harvsp. Ultérieurement, ces auteurs, dans Modèle:Harvsp utilisent la notation qui est adoptée ici.
  2. Modèle:Harvsp
  3. Modèle:Harvsp.
  4. Modèle:Harvsp.