En mathématiques, l'usage du terme modulo est différent même s'il est lié : il ne désigne pas une opération mais intervient pour caractériser une relation de congruence sur les entiers (et plus généralement pour d'autres congruences) ; le mot clef mod associé n'est le plus souvent utilisé que pour noter cette congruence, même si un ouvrage comme Concrete Mathematics l'utilise également pour désigner l'opération binaire[6].
c'est-à-dire que 2 est le reste de la division euclidienne de 12 par 10.
Usage
En mathématique le modulo est couramment utilisé pour définir des relations de congruence sur les entiers. C'est-à-dire des relations de comparaison circulaire typique, par exemple, des calculs calendaires.
En informatique, le modulo est classiquement utilisé dans le même esprit.
Exemple simple
Les opérations sur les horloges sont modulo 12. C'est un cas d'usage classique de l'opération modulo appliqué aux entiers naturels, en mathématique comme en informatique.
Un exemple classique utilisé en mathématique et également représentatif de son usage en informatique, est le calcul sur une horloge.
En effet, sur une horloge, l'addition des heures est circulaire : s'il est 9h et que je rajoute 4h alors il est 13h, mais, sur une horloge qui repasse à 0 après le passage à 12, alors il est noté 1h.
On dit que les opérations sur l'horloge sont alors « modulo 12 ».
1 et 13 sont alors dit « congrus modulo 12 », ou encore :
1 ≡ 13 (mod 12).
En considérant le modulo comme une opération, comme c'est le cas en informatique, on écrirait :
Heure_finale = ( Heure_initiale + x ) mod 12
De manière générale, en informatique, l'opération modulo est utilisée pour toute opération circulaire similaire (calcul calendaire, certains parcours de tableau etc.)
Exemple avec des décalages circulaires
L'opération modulo permet d'effectuer un décalage circulaire d'indices. En effet, si l'on considère la suite des entiers contigus de 1 à n, u = (1, 2, 3…, n − 1, n), alors on peut décaler de p rangs avec :
Divergence des définitions dans les cas autres que les entiers naturels
Représentations graphiques des fonctions «reste» (en vert ) et «quotient» (en rouge) dans la division euclidienne par un entier n, à gauche pour un entier n positif et à droite pour un entier n négatif.Le reste de la division euclidienne reste positif dans tous les cas.
L'analogie avec la définition du reste de la division euclidienne est brisée une fois qu'on l'étend aux entiers négatifs ou aux réels. Le comportement du modulo diffère alors en fonction des langages de programmation et ne respecte en général plus la définition mathématique du reste de la division euclidienne.
En effet, le reste de la division reste positif dans tous les cas (voir schéma ci-contre), contrairement à de nombreuses autres définitions utilisées en informatique (voir sections ci-après).
On décrit ci-dessous quelques-unes des définitions courantes dans les langages informatiques.
Les différentes définitions en informatique
Définition utilisant la partie entière (inférieure)
Évolution du quotient et du reste (résultat du modulo) en fonction des éléments a et b et du signe du diviseur dans le cas où on utilise la définition utilisant la partie entière.
Soit la notation définissant le plus grand entier inférieur ou égal à x.
Alors on peut poser une définition du modulo tel que :
L'opérateur mod retourne alors un modulo toujours compris entre 0 (inclus) et le diviseur n (exclu) et qui a le même signe que le diviseur n. Ce qui le distingue du reste de la division euclidienne puisque le modulo peut alors être négatif quand le quotient est négatif.
Exemple :
Dividende
Diviseur
Quotient
Reste
117
17
6
15
−117
17
−7
2
−117
−17
6
−15
117
−17
−7
−2
12,7
3,5
3
2,2
Cette définition vérifie les lois de l'arithmétique modulo, plus : x mod −y = −((−x) mod y). Elle convient pour les calculs cycliques. La valeur modulaire retournée est toujours du signe du diviseur (le diviseur étant positif dans la plupart des calculs cycliques).
Définition utilisant la troncature de la partie décimale
Évolution du quotient et du reste (résultat du modulo) en fonction des éléments a et b et du signe du diviseur dans le cas où on utilise la définition utilisant la troncature.
Cette définition vérifie la loi: x mod −y = x mod y. Elle viole la loi (x+n) mod n = x mod n.
Définition utilisant l'arrondi
Évolution du quotient et du reste (résultat du modulo) en fonction des éléments a et b et du signe du diviseur dans le cas où on utilise la définition utilisant l'arrondi.
On peut également utiliser l'arrondi en définissant le quotient tel que :
Le reste, résultat du modulo, est alors défini par :
Cette définition est notamment utilisée dans le langage LISP.
Définition utilisant la partie entière supérieure
Évolution du quotient et du reste (résultat du modulo) en fonction des éléments a et b et du signe du diviseur dans le cas où on utilise la définition utilisant l'arrondi.
Soit la notation définissant le plus petit entier supérieur ou égal à x.
Alors on peut poser une définition du quotient ainsi :
Et la définition du modulo tel que :
Le comportement est proche de celui de la partie entière inférieure.
D'un point de vue strictement mathématique, il n'existe pas d'équivalent strict au modulo dans l'espace des réels. Il peut exister des équivalences partielles mais certaines opérations ne sont alors plus valables.
Toutefois, du strict point de vue des définitions utilisées dans les langages informatiques, les deux définitions informatiques précédentes du modulo restent valide et permettent donc à x et y d'être des nombres rationnels (ou réels en mathématiques, bien que les systèmes informatiques de calcul numérique ne sachent travailler que sur un sous-ensemble des nombres rationnels, du fait de limites de précision).
Cependant, par analogie avec la fonction mathématique, en C, C++, PHP et de nombreux langages, l'opérateur mod ou % n'opère que sur les types entiers. A contrario : dans certains cas l'opérateur modulo est étendu aux réels. Attention, parce que suivant le langage, les types numériques sont parfois convertis implicitement en entiers (par coercition) ce qui peut donner l'impression que l'opérateur est étendu aux réels quand ce n'est pas le cas.
Comportement des langages de programmation
Tableau récapitulatif des différents opérateurs et de leur définition en fonction du langage informatique
Quelques détails concernant certains langages suivants la définition utilisant la troncature
Free Pascal et Delphi n'autorisent que des opérandes entiers, et la définition du langage[53] précise : « Le signe du résultat est le signe de l'opérande gauche » ;
Si l'on souhaite utiliser le modulo dans sa définition partie entière inférieure pour l'un de ces langages on peut utiliser l'expression :
(a % n + n) % n
Valeur d'un modulo 0 (valeur 'zéro')
Dans la plupart des langages, l'opération modulo ne donne aucun résultat si le diviseur est nul, mais lance une exception arithmétique de division par zéro.
Équivalence
Les opérations sur les modulos peuvent être réduites ou étendues de la même manière que les autres opérations mathématiques.
↑Modèle:Harvsp, pour l'opération binaire, Modèle:P. pour la congruence. Les auteurs n'utilisent le terme modulo que pour la relation de congruence, mais nomment « mod » l'opération binaire.