Théorème de Zeckendorf
| Représentation de Zeckendorf des 89 premiers entiers. Les largeurs des rectangles sont des nombres de Fibonacci Modèle:Mvar, et les hauteurs correspondantes ont pour valeur Modèle:Math. Les rectangles de même couleur ont mêmes dimensions. |
Le théorème de Zeckendorf, dénommé ainsi en référence au mathématicien belge Édouard Zeckendorf, est un théorème de théorie additive des nombres qui garantit que tout entier naturel Modèle:Mvar peut être représenté, de manière unique, comme somme de nombres de Fibonacci distincts et non consécutifs. Cette représentation est appelée la représentation de Zeckendorf de Modèle:Mvar.
Énoncé et exemple
Modèle:Théorème Par exemple, Modèle:Math est représenté par la somme vide. La représentation de Zeckendorf du nombre Modèle:Math est
- .
Le nombre Modèle:Math possède d'autres représentations comme somme de nombres de Fibonacci. Ainsi :
mais ces représentations contiennent des nombres de Fibonacci consécutifs. À toute représentation d'un entier Modèle:Mvar, on associe un mot binaire, dont la Modèle:Mvar-ième lettre en partant de la droite est Modèle:Math si figure dans la représentation de Modèle:Mvar et Modèle:Math sinon. Ainsi, aux représentations de Modèle:Math ci-dessus sont associés les mots :
- .
Les entiers de 0 à 4 ont pour représentations de Zeckendorf : .
Les mots binaires de Zeckendorf associés aux entiers successifs, lus en base 10 : 0, 1, 10, 100, 101, 1000, 1001, etc forment la Modèle:OEIS.
L'ensemble de ces mots binaires forme un langage rationnel : ce sont le mot vide et les mots commençant par Modèle:Math et ne contenant pas deux Modèle:Math consécutifs. Une expression rationnelle de ce langage est
- .
Le codage de Fibonacci d'un entier est, par définition, le mot binaire associé à sa représentation, retourné et suivi d'un symbole Modèle:Math. Ainsi, le codage de Fibonacci du nombre Modèle:Math est Modèle:Math.
Note historique
Zeckendorf a publié sa démonstration du théorème en 1972[1], alors que l'énoncé était connu, sous le nom de « théorème de Zeckendorf », depuis longtemps. Ce paradoxe est expliqué dans l'introduction de l'article de Zeckendorf : un autre mathématicien, Modèle:Lien, a rédigé la preuve du théorème (et d'autres résultats) à la suite d'un exposé de Zeckendorf, et l'a publié[2] en 1952, tout en en attribuant la paternité à Zeckendorf. D'après Clark Kimberling[3], c'est un article de David E. Daykin[4], publié dans un journal prestigieux, qui a contribué à faire connaître le résultat et son auteur.
Démonstration
La démonstration du théorème est en deux parties :
1. Existence : L'existence de la représentation se démontre par l'emploi de l'algorithme glouton[5] ou par récurrence sur Modèle:Mvar, ce qui revient strictement au même. Modèle:Démonstration
2. Unicité : Pour cette partie, on utilise le lemme suivant : Modèle:Théorème Modèle:Démonstration Modèle:Démonstration
Représentation des premiers entiers
Dans la table, Modèle:Math dénote la représentation de Modèle:Mvar sous forme de mot binaire.
| Modèle:Mvar | Modèle:Math |
|---|---|
| 0 | 0 |
| 1 | 1 |
| 2 | 10 |
| 3 | 100 |
| 4 | 101 |
| 5 | 1000 |
| 6 | 1001 |
| 7 | 1010 |
| 8 | 10000 |
| 9 | 10001 |
| 10 | 10010 |
| 11 | 10100 |
L'alternance des 0 et 1 dans chacune des colonnes correspond à l'absence ou la présence d'un rectangle dans la figure en tête de la page. La suite des derniers chiffres est
C'est le début du mot de Fibonacci. En effet, le N-ième symbole du mot de Fibonacci est 0 ou 1 selon que est « Fibonacci pair » (Modèle:Math se termine par 0) ou « Fibonacci impair ».
Addition et multiplication en numération de Zeckendorf
Christiane Frougny, de l’Institut de recherche en informatique fondamentale, à Paris, a découvert en 1991 un algorithme permettant d’additionner deux nombres en numération de Zeckendorf sans passer par une autre représentation[6]Modèle:,[7]Modèle:,[8].
De même, Tomasz Idziaszek a proposé un algorithme similaire pour la multiplication[9]Modèle:,[8].
Variations
Représentation par des nombres de Fibonacci d'indices négatifs
La suite des nombres de Fibonacci peut être étendue aux indices négatifs, puisque la relation
permet de calculer à partir de Modèle:Mvar et de . On a (voir la section correspondante de l'article sur les nombres de Fibonacci) :
La suite complète est Donald Knuth a remarqué[10] que tout entier relatif est somme de nombres de Fibonacci d'indices strictement négatifs qu'il appelle « Negafibonacci », la représentation étant unique si deux nombres utilisés ne sont pas consécutifs. Par exemple :
- ;
- ;
- ;
Comme plus haut, on associe à la représentation d'un entier Modèle:Mvar un mot binaire, dont la Modèle:Mvar-ième lettre est Modèle:Math si Modèle:Mvar figure dans la représentation de Modèle:Mvar et Modèle:Math sinon. Ainsi, Modèle:Math est représenté par le mot Modèle:Math. On observe que l'entier Modèle:Mvar est positif si et seulement si la longueur du mot associé est impaire.
Multiplication de Fibonacci
Donald Knuth[11] considère une opération de multiplication d'entiers naturels et définie comme suit : étant donné les représentations et le produit de Fibonacci est l'entier
Par exemple, comme Modèle:Math et Modèle:Math, on a .
Knuth a prouvé le fait surprenant que cette opération est associative.
Autres suites
Zeckendorf prouve l'existence et l'unicité, sous condition, pour la représentation par les nombres de Lucas[1].
Knuth mentionne que le théorème de Zeckendorf reste vrai pour les suites de k-bonacci, sous réserve que l'on n'utilise pas Modèle:Mvar nombres consécutifs d'une telle suite[12].
Aviezri Fraenkel a donné un énoncé général qui étend les théorèmes précédents[13] : Soit une suite d'entiers. Tout entier naturel Modèle:Mvar a exactement une représentation de la forme
où sont des entiers naturels, pourvu que
pour
Système d'Ostrowski
Modèle:Article lié Tout nombre irrationnel Modèle:Mvar admet un développement en fraction continue . Si l'on pose , , , et , , on a . La suite forme une base pour un système de numération : Modèle:Théorème Pour le nombre d'or, les Modèle:Mvar valent tous 1, les Modèle:Mvar sont les nombres de Fibonacci et les trois conditions signifient que les termes de la somme sont distincts et non consécutifs.
Notes et références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Modèle:MathWorld
- Modèle:MathWorld
- Une réciproque du théorème de Zeckendorf : Zeckendorf's theorem sur le site cut-the-knot
- Modèle:EncycloMath
- La Modèle:OEIS décrit la multiplication de Fibonacci
- Un tour de magie mathématique basé sur le théorème de Zeckendorf, sur Blogdemaths
- ↑ 1,0 et 1,1 Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesZeck - ↑ Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesLekkerkerker - ↑ Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesKimberling - ↑ Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesDaykin - ↑ Modèle:Ouvrage
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:Article
- ↑ 8,0 et 8,1 Modèle:Article
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Modèle:En Donald Knuth, « Negafibonacci Numbers and the Hyperbolic Plane », Paper presented at the annual meeting of the MAA, The Fairmont Hotel, San Jose, CA. 2008-12-11 Modèle:Présentation en ligne.
- ↑ Modèle:Article
- ↑ Exercice 5.4.2-10 dans Modèle:Knuth-TAOCPVol3.
- ↑ Erreur de référence : Balise
<ref>incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesFraenkel85