Système de numération

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Table d'équivalence entre le système de numération de Kaktovik (utilisant une base 20) et le système décimal.

Un système de numération est un ensemble de règles qui régissent une, voire plusieurs numérations données. De façon plus explicite, c'est un ensemble de règles d'utilisation des signes, des mots ou des gestes permettant d'écrire, d'énoncer ou de mimer les nombres, ces derniers étant nés, sous leur forme écrite, en même temps que l'écriture, de la nécessité d'organiser les récoltes, le commerce et la datation. Le système de numération indo-arabe est aujourd’hui le plus répandu dans le monde.

Principe de base

Modèle:Article détaillé Le système de numération le plus ancien, dit unaire (base 1), s'avère peu pratique lorsqu'il s'agit de manier des quantités importantesModèle:Sfn. La solution découverte par de nombreuses civilisations anciennes consiste à grouper les unités par paquets chaque fois qu'est atteinte une même valeur, qu'on appelle base de numération. Puis, on regroupe ces paquets en paquets d'ordre supérieur, et ainsi de suite[1]. Généralement, le nombre d'éléments de chaque paquet est identique et donne la base de la numération. Cependant, certains systèmes sont irréguliers, comme la numération maya, de caractère de base vigésimale, irrégulière afin d'être plus compatible avec un calendrier de Modèle:NobrModèle:Sfn ou la numération babylonienne, initialement de caractère sexagésimal, qui se transforme tardivement en une combinaison sexagésimale et décimaleModèle:Sfn. Le comptage usuel des durées est également irrégulier : soixante secondes pour une minute, soixante minutes pour une heure, vingt-quatre heures pour un jour, vingt-huit à trente-et-un jours pour un mois.

De nombreux systèmes ont été inventés et utilisés à des époques variées :

Chiffres et nombres romains.
Les chiffres et nombres mésopotamiens de 1 à 59 : base 60 avec sous bases 5 et 10.

Certaines bases de numération sont plus particulièrement utilisées dans des domaines scientifiques, notamment en électronique numérique et en informatique. Consulter l'article Base (arithmétique) pour plus de détails.

Systèmes d'énonciation

Modèle:Article détaillé Certains nombres bénéficient exclusivement d'un nom simple, comme mille en français. Dans le cas contraire, plusieurs principes permettent de les composer :

  • l'addition : en français dix-sept (10+7), soixante-dix (60+10); en anglais twenty two (20+2) ;
  • la multiplication : quatre-vingts (4x20), deux cents (2x100) en français ; en anglais two thousand (2x1000) ;
  • la soustraction : dix-huit se dit Modèle:Lang en latin classique (deux-de-vingt, 20-2)[18] ;
  • la division : cinquante se dit Modèle:Lang en breton (moitié [de] cent, 100/2)[19] ;
  • la protraction (terme introduit par Claude Hagège) : trente-cinq se disait holhu ca kal en yucatèque (cinq-dix deux vingts, 15 2×20, soit 15 vers 2×20 ou 15 à partir de la vingtaine précédant 2×20, soit 15+20). Dans l'expression de 35 (comme dans celle de trente) il convient de restituer un relateur sous-entendu (ou effacé) qui était tu (en réalité ti+u avec ti = locatif 'vers' et u = indice personnel de Modèle:3e 'son' qui, dans ce contexte, servait à dériver l’ordinal depuis le cardinal; si bien que l'expression de 35 doit s'analyser comme étant « 15 vers la deuxième vingtaine »[20]Modèle:,[21].

Un système auxiliaire est parfois utilisé. Par rapport au système principal, celui-ci peut-être :

  • inférieur : la numération wolof est décimale mais utilise un système quinaire auxiliaire, vingt-six se dit ñaar fukk ak juroom benn en wolof (deux dix et cinq un, 2×10+5+1)[2] ;
  • supérieur : la numération basque est décimale mais utilise un système vicésimal auxiliaire, cent cinquante-deux se dit Modèle:Lang en basque (cent-et deux-vingts-et dix-deux, 100+2×20+10+2)[12]. De même, en français de France et en français Canadien (Québec) persistent quatre-vingt et quatre-vingt-dix (au lieu de huitante, ou anciennement, octante[22], utilisé dans certains cantons en Suisse, et nonante en Suisse et en Belgique), qui proviennent du système vicésimal médiéval, utilisé de façon auxiliaire au système principal décimal d'origine latine.

Enfin, certains nombres bénéficient d’une construction indépendante de la base employée. Ainsi, en breton, dix-huit se dit Modèle:Lang (trois-six, 3×6)[23]. Et on trouve d’autres exemples en vieux breton, dans certaines formes de nombres qui n’ont pas survécu : Modèle:Lang (deux-neuf, 2×9) pour dix-huit, Modèle:Lang (cinq neuf, 5×9) pour quarante-cinq, Modèle:Lang (sept sept, 7×7) pour quarante-neuf et Modèle:Lang (trois trente, 3×30) pour quatre-vingt-dix[24].

Systèmes de mime

Plusieurs peuples se servent, ou se sont servis, traditionnellement des parties de leur corps pour compterModèle:Sfn. Pour un compte décimal ou quinaire, les doigts sont généralement mis à contributionModèle:Sfn. Les Yukis, qui emploient un système octal, utilisent des espaces entre les doigts pour compter. Le peuple chepang, qui emploie un système duodécimal, se sert du pouce pour compter sur les phalanges des doigts. Bien d'autres procédés encore ont été employés.

Systèmes de notation

Les symboles utilisés pour écrire les nombres sont les chiffres. Les règles d'utilisations de ces chiffres permettent de distinguer schématiquement trois principales familles de système de notation : les systèmes additifs, hybrides et positionnelsModèle:Sfn.

Les systèmes additifs

Modèle:Article détaillé Ces systèmes utilisent des chiffres pour représenter les puissances de la base, et éventuellement des sous-multiples de ces puissancesModèle:Sfn. Les autres nombres s'obtiennent par juxtaposition de ces symboles. Le lecteur a alors la charge d'additionner les valeurs des symboles pour connaitre le nombre. C'est le cas des systèmes de numération égyptien, grec, romain, gotique, ou plus simplement du système unaire ou de la numération forestière.

Il existe également des systèmes à la fois additifs et soustractifs. Ainsi, la numération romaine, additive, connait une variante additive et soustractive plus tardive.

Exemple de nombre romain en écriture additive : MMCCCXXVII vaut 2327=(1000+1000)+(100+100+100)+(10+10)+5+(1+1).

Exemple de nombre romain en écriture additive et soustractive: CMXCIV vaut 994 (100 ôté de 1000+10 ôté de 100+1 ôté de 5).

Les systèmes hybrides

Ces systèmes utilisent des chiffres pour les unités et pour les puissances de la baseModèle:Sfn. Les chiffres représentant une puissance de la base utilisés sont, au besoin, combinés avec un chiffre représentant une unité, et les nombres sont ainsi représentés par addition de multiples de puissances de la base. C'est le cas des systèmes de numération chinois et japonais. On peut remarquer qu'un tel système de notation comporte une forte analogie avec le système d'énonciation des nombres dans une majorité de langues. (Par exemple, en français, le nombre deux-mille-huit-cent-dix-sept, est aussi formé par addition de multiples de puissances de la base 10 : 2×10³+8×10²+1×10¹+7.)

Exemple : en numération japonaise le nombre 1975 s'écrit 千九百七十五. En effet 千 est le chiffre 1000, 百 le chiffre 100, 十 le chiffre 10, 九 le chiffre 9, 七 le chiffre 7, et 五 le chiffre 5. 千九百七十五 vaut donc : 1000+9x100+7x10+5=1975.

Les systèmes positionnels

Modèle:Article détaillé Ces systèmes utilisent des chiffres, dont la place dans l'écriture du nombre indique le poids qui leur est affecté (poids Modèle:Mvar0=1, poids Modèle:Mvar1=Modèle:Mvar, poids Modèle:Mvar2… pour une base Modèle:Mvar)Modèle:Sfn. C'est le cas des systèmes de numération maya et babylonien, ainsi que les systèmes de numération indien et arabe à l'origine des mathématiques modernes. Ils permettent d'écrire les nombres simplement quelle qu'en soit la base, en utilisant le zéro positionnel.

Dans un tel système, une base β nécessite β chiffres pour représenter tous les entiers, et chaque entier a alors une représentation unique[25]. La valeur généralement utilisée de ces chiffres va de 0 à β-1.

Exemples :

  • Base 2: les chiffres sont 0 et 1. Le nombre 17 (en système décimal) s'écrit "10001" en base 2, soit : 1x2⁴+0x2³+0x2²+0x2+1 donc 1x16+0x8+0x4+0x2+1.
  • Base 5 : les chiffres sont 0,1, 2, 3 et 4. Le nombre 17 (en système décimal) s'écrit "32" en base 5, soit : 3x5+2.
  • Base 36 : les chiffres sont les chiffres du système décimal et les lettres de l'alphabet. Le nombre 17 (en système décimal) s'écrit "H" en base 36 car H est le Modèle:18e chiffre en base 36 (le premier étant 0).

Il existe aussi des types de représentations différents :

  • des systèmes k-adiques, sans 0, utilisant, pour une base β, des chiffres de 1 à β (ce sont des systèmes bijectifs) ;
  • des systèmes balancés utilisant, pour une base β impaire, des chiffres de -(β-1)/2 à (β-1)/2 ;
  • des systèmes redondants, utilisant pour une base β un nombre de chiffres strictement supérieur à β.

Un système sera dit incomplet[26], s'il ne permet pas de représenter tous les nombres. C'est le cas, par exemple, des systèmes de base β utilisant un nombre de chiffres strictement inférieur à β.

Plusieurs systèmes connaissent des applications en électronique et en informatique. Ces systèmes ont la particularité de représenter les nombres sur un nombre défini de positions, et ne peuvent donc représenter les entiers que jusqu’à une certaine borne. Par exemple,

Autres systèmes

Il existe aussi des systèmes alternatifs de représentations des nombres, soit dérivés du système positionnel, soit indépendants du concept de base tel qu'il a été défini plus haut. En voici quelques exemples,

Mathématiques

Définitions

  • Un système de numération est[27] un triplet (X,I,ϕ), où X est l'ensemble à énumérer, I est un ensemble fini ou dénombrable de chiffres et ϕ est une application injective de X vers l'ensemble des suites de chiffres :ϕ : XI , et on écrit : ϕ(x)=(ak(x))k0. L’application ϕ est appelée l'application de représentation, et ϕ(x) la représentation de x. Les suites admissibles sont définies comme les représentations images ϕ(x), pour tout xX. Exemple : pour la numération décimale usuelle, on choisit I={0,1,2,3,4,5,6,7,8,9}, et X=, ensemble des entiers naturels, et on associe à tout nombre entier naturel la suite de ses chiffres décimaux. On a donc ainsi ϕ(1950)=(0,5,9,1,0,0,), et les suites admissibles sont les suites d'entiers de 0 à 9 nulles à partir d'un certain rang.
  • Aviezri S. Fraenkel[26] donne une définition générale de système de numération et décrit des cas d'unicité et de complétude : un système de numération est complet s'il permet de représenter tous les entiers.
  • L'étude systématique a été reprise dans le cadre des langages formels et de la combinatoire par Michel Rigo[27].
  • Le problème de la propagation du report a été étudié part Valérie Berthé, Christiane Frougny, Michel Rigo et Jacques Sakarovitch[28].

Exemples de systèmes de numération

Numérations à bases entières

Numération à base unique

Modèle:Article détailléDans la numération en base Modèle:Mvar, entier 2, tout entier naturel Modèle:Mvar non nul s'écrit de manière unique sous la forme n=k=0Nakbk=a0+a1b+aNbN, avec les chiffres ak vérifiant 0akb1 et aN=0. Le nombre N=ln(n)ln(b)+1=logbn+1 est le nombre de chiffres de Modèle:Mvar en base Modèle:Mvar[29] (voir Logarithme#Nombre de chiffres avant la virgule). De plus, tout réel x peut s'écrire, de manière unique si son développement est propre (autrement dit ne se termine pas par une suite infinie de "b1" comme 0,999... qui s'écrit aussi 1,000...), sous la forme x=k=Nakbk (voir Non_unicité_de_représentation_de_certains_nombres).

Numération à bases mixtes

La numération à bases mixtes b1,b2,, entiers 2, généralise la précédente : tout entier naturel Modèle:Mvar non nul s'écrit de manière unique sous la forme n=a0+a1b1+a2b1b2++aNb1bN, où les chiffres ak vérifient 0akbk+11 et aN=0. La représentation est dite factorielle lorsque bk=k+1.

Numération de Fibonacci, ou de Zeckendorf

La numération de Fibonacci[30], obtenue par le théorème de Zeckendorf utilise la suite de Fibonacci définie par F0=0, F1=1, Fn+2=Fn+1+Fn permettant d'écrire tout entier naturel Modèle:Mvar non nul de manière unique sous la forme n=k=2NεkFk, où les chiffres εk{0,1} vérifient εN=0, et εkεk+1=0 pour 2kN1.

Numération de base une suite d'entiers

Georg Cantor[31] définit ce système de numération généralisant les trois précédents par la donnée d'une suite strictement croissante d'entiers strictement positifs (xk)k0 et pour chaque xk, d'une valeur maximum mk du coefficient par lequel on s'autorise à le multiplier. Il appelle représentation d'un entier naturel n toute suite nulle à partir d'un certain rang(ak)k0 de coefficients, chaque ak étant un entier naturel au plus égal à mk, telle que la somme des akxk soit égale à n : n=k=0akxk.

Il démontre qu'un tel système est «complet et simple », c'est-à-dire représente chaque entier naturel n de façon unique, si et seulement si x0=1 et, pour tout k0, mk+1=xk+1xk.

On obtient [32]:

Les coefficients peuvent s'obtenir par algorithme glouton ; N étant défini par xNn<xN+1, on effectue la division euclidienne de n par xN dont le quotient fournit aN, et on recommence avec la division du reste rN1 par xN1, ainsi de suite jusqu'à obtenir n=k=0Nakxk[32].

Cantor étend les représentations d'entiers aux représentations de réels (positifs), en ajoutant aux représentations d'entiers des séries infinies de la forme : Modèle:Retrait

Autres systèmes

  • La numération en base non entière[33], utilisant notamment la base d'or, la base 2 ou encore la base e.
  • Le système binaire alternant où tout entier s'écrit de façon unique sous la forme n=i=1kai2pi où les pi sont des entiers vérifiant p1>p2>>pk1>1+pk et où les ai valent alternativement 1 ou -1[34]Modèle:,[32] . Ainsi 1=12alt,2=102alt,3=1012alt,4=1002alt,5=84+1=11¯012alt,

6=82=101¯02alt,7=1001¯2alt,8=10002alt,9=11¯0012alt,10=11¯0102alt.

  • La représentation en fraction continue : tout nombre réel s'écrit de manière unique sous la forme x=a0+1a1+1a2+1a3+ avec a0 et ak* pour k1, la suite des ak étant finie pour un nombre rationnel, infinie pour un nombre irrationnel.
  • La représentation en série de Engel : tout nombre réel strictement positif s'écrit de manière unique sous la forme x=1a1+1a1a2+1a1a2a3+ où les ak forment une suite croissante d'entiers strictement positifs, la suite étant constante à partir d'un certain rang ssi le nombre est rationnel.

Système de numération fibré

Les chiffres proviennent d'une transformation non injective T:XXModèle:Référence nécessaire.

  • En représentation q-adique, le "chiffre des unités" est donné par ε(n)=n(modq) et la suite des chiffres par εk(n)=ε(Tk(n))T est l'application T(n)=(nε(n))/q.
  • La suite des chiffres de la représentation en fractions continues provient de ε(x)=1/x et l'application de Gauss T(x)=1/xϵ(x).

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail

  1. Modèle:Lien web
  2. 2,0 et 2,1 Modèle:Lien web
  3. Modèle:Lien web
  4. Modèle:Lien web
  5. Modèle:Lien web
  6. Modèle:Lien web
  7. Modèle:Article
  8. Modèle:Lien web
  9. Dans le système anglosaxon de mesure des longueurs, un pied (Modèle:Unité) vaut Modèle:Nobr, et un pouce vaut Modèle:Nobr.
  10. 10,0 10,1 et 10,2 Modèle:Lien web.
  11. Modèle:Lien web
  12. 12,0 et 12,1 Modèle:Lien web
  13. Soit 15*20 patients.
  14. Modèle:Lien web
  15. Modèle:Lien web
  16. Une heure vaut Modèle:Nobr, et une minute vaut Modèle:Nobr.
  17. Mesuré en degrés, un tour complet vaut Modèle:Unité. Attention, il existe d'autres mesures d'angle comme le grade, le tour complet valant Modèle:Unité, ou le radian, le tour complet valant Modèle:Unité.
  18. Modèle:Lien web
  19. Modèle:Lien web
  20. A. Cauty, Des spécificités des numérations mayas précolombiennes, Mémoire de la Société de Linguistique de Paris, Nouvelle Série, tome XII, 2002, Leuven (Belgique), Peters, Modèle:P.
  21. A. Cauty, Le type protractif des numérations de l’aire maya, Faits de Langues, Modèle:Numéro, 2002 : Méso-Amérique, Caraïbes, Amazonie, Vol. 1, Paris, Ophrys, Modèle:P..
  22. Modèle:Lien web
  23. Poisard, Caroline ; Kervran, Martine ; Surget, Elodie ; Moumin, Estelle : 2018. « Étudier des numérations orales en classe : quels savoirs mathématiques et langagiers ? ». Au fil des maths.
  24. Fleuriot, Léon : 1964. Le vieux breton : Éléments d’une grammaire. Paris : Librairie C. Klincksieck. P. 255-256.
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  26. 26,0 et 26,1 Modèle:Article.
  27. 27,0 et 27,1 Modèle:Ouvrage.
  28. Modèle:Article.
  29. Modèle:Lien web
  30. Modèle:Ouvrage
  31. Modèle:Article.
  32. 32,0 32,1 et 32,2 Modèle:Article
  33. Modèle:Article.
  34. Modèle:Article
  35. John Gribbin, La physique quantique, Modèle:2e éd., Pearson Education, 2007 Modèle:ISBN, Modèle:P..