« Holomorphe d'un groupe » : différence entre les versions

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En mathématiques, et plus particulièrement en théorie des groupes, l'holomorphe d'un groupe G, noté  Hol(G), est un certain groupe qui contient à la fois G et le groupe des automorphismes de G, ou du moins des copies de ces deux groupes. Il permet notamment de démontrer les réciproques de certains théorèmes sur les groupes complets et sur les groupes caractéristiquement simples. Il en existe deux versions, l'une comme produit semi-direct, l'autre comme groupe de permutations.

Hol(G) comme produit semi-direct

Si Aut(G) désigne le groupe des automorphismes de G, on pose

 Hol(G)=GAut(G)

où le produit semi-direct (externe) correspond à l'opération naturelle de Aut(G) sur G. Donc  Hol(G) a pour ensemble sous-jacent le produit cartésien de G par Aut(G) et sa loi de groupe est définie par

(g,α)(h,β)=(gα(h),αβ).

Hol(G) comme groupe de permutations

Un groupe G opère naturellement (à gauche) sur lui-même, ou plus exactement sur son ensemble sous-jacent, par multiplication à gauche et par multiplication à droite. L'opération (à gauche) par multiplication à gauche correspond à l'homomorphisme

λ:GSG:gλg:h:gh

de  G dans  SG,  SG étant muni de la loi de groupe (f,g)fg:xf(g(x)). L'opération (à gauche) par multiplication à droite correspond à l'homomorphisme

ρ:GSG:gρg:h:hg1.

(Dans cette seconde opération, il est nécessaire d'inverser g pour obtenir une opération à gauche, c'est-à-dire un homomorphisme de  G dans  SG tel que nous l'avons défini.)

Ces deux homomorphismes sont injectifs et définissent donc des isomorphismes de G sur les sous-groupes  λ(G) et ρ(G) (d'où le théorème de Cayley). Pour un élément g donné, la permutation λg:xgx de G est souvent appelée[1] la translation à gauche par g.

Définissons maintenant  Hol(G) comme le sous-groupe de  SG engendré par  λ(G) et  Aut(G). On vérifie facilement que si σ est un élément de Aut(G), alors

(1)σλgσ1=λσ(g),

ce qui montre que Aut(G) normalise  λ(G). Donc, puisque  λ(G) et Aut(G) engendrent  Hol(G),  λ(G) est un sous-groupe normal de  Hol(G). (On peut même montrer que  Hol(G) est le normalisateur de  λ(G) dans  SG.)

On a de plus  λ(G) Aut(G)=1 (car si une translation est un automorphisme, sa valeur en 1 doit être égale à 1). Ainsi,  Hol(G) est produit semi-direct (interne) de  λ(G) par  Aut(G). Il résulte dès lors de la relation (1) que l'application (g,σ)λgσ définit un isomorphisme du produit semi-direct externe  GAut(G) (correspondant à l'opération naturelle de  Aut(G) sur G) sur  Hol(G). Les deux versions de  Hol(G) que nous avons définies sont donc des groupes isomorphes.

On montre[2] facilement que  Hol(G) (défini comme groupe de permutations) est aussi le sous-groupe de  SG engendré par ρ(G) et Aut(G). (Noter que  ρg=λg1γg, où γg désigne l'automorphisme intérieur xgxg1.)

Puisque gλg définit un isomorphisme de  G sur  λ(G), tout automorphisme de λ(G) est de la forme λgλσ(g) pour un certain automorphisme σ de G. La relation (1) montre donc que

Puisque  λ(G) est isomorphe à G, il en résulte que

  • tout groupe G peut être plongé dans un groupe H tel que tout automorphisme de G soit la restriction à G d'un automorphisme intérieur de H.

Il en résulte aussi[3] qu'

  • un sous-groupe de  λ(G) est caractéristique dans  λ(G) si et seulement s'il est normal dans  Hol(G).

(Rappel : un sous-groupe caractéristique d'un sous-groupe normal d'un groupe H est normal dans H.)

Deux exemples d'usage du groupe holomorphe

  • Rappelons qu'un groupe est dit complet si son centre est réduit à l'élément neutre et si tous ses automorphismes sont intérieurs. On démontre[4] que si un groupe complet G est sous-groupe normal d'un groupe H, alors G est facteur direct de H. On prouve[2] réciproquement que si un groupe G est facteur direct de tout groupe dont il est sous-groupe normal, G est complet. Pour cela, on utilise le fait que, dans ces hypothèses, λ(G) est facteur direct de Hol(G).
  • Rappelons qu'un groupe G est appelé[5] un groupe caractéristiquement simple si ses seuls sous-groupes caractéristiques sont 1 et G lui-même. On montre facilement[6] que tout sous-groupe normal minimal d'un groupe est caractéristiquement simple. Prouvons que, réciproquement, tout groupe caractéristiquement simple G non réduit à l'élément neutre peut être plongé dans un groupe dont il est sous-groupe normal minimal. Puisque λ(G) est isomorphe à G, il suffit de prouver que λ(G) est un sous-groupe normal minimal de Hol(G). Cela se tire facilement du fait, noté plus haut, qu'un sous-groupe de λ(G) est caractéristique dans λ(G) si et seulement s'il est normal dans Hol(G).

Histoire

Le mot anglais « holomorph », pour désigner l'holomorphe d'un groupe, fut introduit en 1897 par William Burnside. La notion avait cependant déjà apparu antérieurement chez d'autres auteurs[7].

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

  1. Voir par exemple Modèle:Rotman1, Modèle:4e éd., tirage de 1999, Modèle:P..
  2. 2,0 et 2,1 Voir par exemple Modèle:Harvsp.
  3. Voir par exemple Modèle:Ouvrage.
  4. Voir par exemple Modèle:Harvsp, ou encore Modèle:Harvsp.
  5. Modèle:Ouvrage, suppose G non réduit à l'élément neutre. Modèle:Harvsp ne le suppose pas.
  6. Voir par exemple Modèle:Harvsp (début de la démonstration du théorème 5.24) ou encore Modèle:Harvsp, exerc. 3.
  7. Modèle:En Modèle:Lien, Modèle:Lien et L. E. Dickson, Theory and Applications of Finite Groups, New York, 1916, réimpr. Applewood Books, 2012, p. 46, consultable sur Google Livres. Le passage de Burnside est : W. Burnside, Theory of groups of finite order, 1Modèle:E éd., Cambridge, 1897, p. 228, consultable sur le site du projet Gutenberg ou encore sur le site archive.org.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Modèle:Portail