Molécule d'eau

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Article général Modèle:Infobox Chimie

La molécule d’eauModèle:Note, de formule Modèle:H2O, est le constituant essentiel de l’eau pure. Celle-ci contient également des ions résultant de l’autoprotolyse de l’eau selon l’équation d'équilibre : Modèle:H2O    HModèle:Exp + OHModèle:Exp (ou 2 Modèle:H2O    HModèle:IndOModèle:Exp + OHModèle:Exp). L’eau pure n’est pas présente dans la nature et doit être obtenue par des processus physiques.

L’eau à pression ambiante (environ un bar) est gazeuse au-dessus de Modèle:Tmp, solide en dessous de Modèle:Tmp et liquide entre les deux[alpha 1] ; les autres composés proches ou apparentés (sulfure d’hydrogène, ammoniac et méthane) sont tous gazeux même à des températures bien plus basses.

Physique

Propriétés générales

Modèle:Article détaillé Modèle:Article connexe

Diagramme de phase de l’eau, montrant l’état de l’eau pure en fonction de la température et de la pression.

L’état solide de l’eau est la glace ; l’état gazeux est la vapeur d'eau.

L’état de l’eau dépend des conditions de pression Modèle:Mvar et de température Modèle:Mvar. Il existe une situation unique (Modèle:Mvar,Modèle:Mvar) dans laquelle l’eau coexiste sous les trois formes solide, liquide, et gazeux ; cette situation est appelée « point triple de l’eau », elle a lieu à une température de Modèle:Nb (Modèle:Tmp) et une pression de Modèle:Nb.

Les unités de température (degrés Celsius, kelvin) sont définies en prenant ce point triple de l’eau comme référence.

La vitesse du son dans l’eau est de Modèle:Nb dans les conditions normales de température et de pression.

La conductivité électrique de l'eau pure à Modèle:Tmp est très faible : Modèle:Nb. L'eau pure est donc considérée comme un isolant électrique[1].

La masse d’un litre d’eau à la température de Modèle:Tmp était la première définition du kilogramme. Par approximation, on prend pour masse volumique de l’eau dans les conditions normales la valeur de Modèle:Nb, une tonne par mètre cube ou encore un kilogramme par litre (Modèle:Nb).

La capacité thermique massique[alpha 2] de l’eau est de Modèle:Nb dans les conditions normales de température et de pression. L’eau était utilisée comme étalon de chaleur dans d’anciens systèmes d’unités : la calorie (et la frigorie) quantifiait la chaleur à apporter pour augmenter d’un degré Celsius la température d’un gramme d’eau : soit Modèle:Nb.

L’eau est pratiquement considérée comme un fluide incompressible dans la plupart des applications. Son coefficient de compressibilité est de Modèle:Nb.

Modèle:Clr

Quelques propriétés de l’eau en fonction de la température
Modèle:Abbr
(Modèle:Unité)
Masse
volumique
(Modèle:Unité)
Capacité
thermique
massique
(Modèle:Unité)
Viscosité
(Modèle:Unité)
Pression de
vapeur
saturante
(bar)
Enthalpie de
vaporisation
(Modèle:Unité)
Conductivité
thermique
(Modèle:Unité)
0 Modèle:Nb Modèle:Nb 1 793 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,569
10 Modèle:Nb Modèle:Nb 1 307 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,587
20 Modèle:Nb Modèle:Nb 1 002 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,604
30 Modèle:Nb Modèle:Nb 797,7 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,618
40 Modèle:Nb Modèle:Nb 653,2 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,632
50 Modèle:Nb Modèle:Nb 547,0 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,643
60 Modèle:Nb Modèle:Nb 466,5 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,654
70 Modèle:Nb Modèle:Nb 404,0 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,662
80 Modèle:Nb Modèle:Nb 354,4 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,670
90 Modèle:Nb Modèle:Nb 314,5 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,676
100 Modèle:Nb Modèle:Nb 281,8 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,681
Température d’ébullition de l’eau en fonction de l’altitude
Altitude (m) Pression (atm)[2] Modèle:Abbr (°C)
0 1,00 100
Modèle:Nb (Mont Blanc) 0,547 83,9
Modèle:Nb (Everest) 0,311 70,2
Modèle:Nb 0,063 36,8

À Modèle:Nb environ, l’eau entre en ébullition à la température du corps humain : c’est une barrière infranchissable pour l’humain sans dispositif de pressurisation (vêtement à pressurisation partielle, scaphandre, ou cabine pressurisée).

L'eau comme fluide thermodynamique

L'eau est un fluide thermodynamique d'usage courant, efficace et économique[3].

Caractéristiques thermodynamiques de l'eau, commentées[3]
Grandeur
physique
Commentaire Corrélation
Masse
volumique

Modèle:Mvar
La masse volumique de l'eau diminue avec la température et augmente un peu avec la pression. Une modélisation linéaire donne de bons résultats, dès lors qu'on ne se trouve pas au voisinage de la saturation. Boite
déroulante
et Infobox
Viscosité
dynamique

Modèle:Mvar
La viscosité dynamique de l'eau varie fortement dans la gamme de température Modèle:Tmp (plus d'un facteur 6). Toute modélisation ou essai doit tenir compte de ce phénomène comme les maquettes testées en analogie de Reynolds. Boite
déroulante
Conductivité
thermique

Modèle:Mvar
La conductivité thermique de l'eau augmente avec la température jusque vers Modèle:Tmp et diminue ensuite. Elle augmente avec la pression. Elle varie cependant assez peu et une interpolation linéaire sur des plages de température et pression d'une centaine de degrés Celsius et de bars donne des résultats corrects. Boite
déroulante
Capacité
thermique
à pression
constante

Modèle:Mvar
La capacité thermique massique de l'eau est de Modèle:Unité, à pression normale[4]. Elle est largement constante aux basses températures et proche de Modèle:Unité, elle augmente régulièrement avec la température et baisse un peu avec la pression. Il est possible de modéliser correctement l'enthalpie de l'eau liquide de façon linéaire dans de larges plages de température et pression dès lors qu'on ne s'approche pas à moins de Modèle:Tmp des conditions de saturation. Modèle:Mvar augmente au voisinage de la saturation et prend une valeur très grande (théoriquement infinie) au point critique de l'eau. Boite
déroulante
et Infobox
Pression
de vapeur
saturante

Modèle:Mvarsat
La formule de Duperray fournit une bonne approximation dans la gamme de température entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp. Il est commode d'améliorer un peu cette formule, la boite déroulante donne une corrélation de ce type. Boite
déroulante
et Infobox
Masse
volumique

de la vapeur
Modèle:MvarModèle:Ind
Des conditions normales jusqu'à Modèle:Tmp - Modèle:Nb, la masse volumique de la vapeur saturée n'est guère plus élevée que celle du gaz parfait (moins de 5 %). Au-delà de Modèle:Unité et jusqu'à Modèle:Unité, la relation simpliste empirique : Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Mvarsat/2 donne un résultat par valeurs inférieures à mieux que 4 % (Modèle:MvarModèle:Ind en Modèle:Nb et Modèle:Mvarsat en bar).
En dehors du voisinage du point critique, la vapeur surchauffée se comporte comme un gaz parfait triatomique dès une vingtaine de degrés Celsius de surchauffe.
Boite
déroulante
Enthalpie
de la vapeur
saturée
Modèle:MvarModèle:Ind
Dans une large gamme de pressions (de Modèle:Nb), l'enthalpie de la vapeur saturée est constante au Modèle:1er, soit environ Modèle:Unité. Boite
déroulante

Propriétés nucléaires L'eau légère présente une section efficace microscopique totale (2 ⋅ hydrogènes + 1 ⋅ oxygène) de Modèle:Unité aux neutrons thermiques. L'eau est plus capturante que l'eau lourde car le tritium formé par capture d'un neutron par le deutérium est un nucléide instable tandis que le deutérium formé par capture d'un neutron par le protium est stable.

Formulation des caractéristiques thermodynamiques de l'eau[3]
Grandeur
physique
Corrélation Commentaire
Capacité
thermique
à pression
constante
Modèle:Mvar
Cp=4,1213+2,2544×103×t4,2994×105×t2+3,2044×107×t36,3667×1010×t4+c1+c2

c1=6,5068×105×e(3,2391×102×t)

c2=(150p)×e(7,7055×105×t21,5765×102×t7,6591)

avec Modèle:Mvar en Modèle:Nb, Modèle:Mvar en °C et Modèle:Mvar en bars absolus ; applicable de 1 à Modèle:Unité et de Modèle:Tmp.

Test : à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb ; à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb (valeurs calculées).

Non aisément intégrable.
Masse
volumique
de l'eau
liquide
Modèle:Mvar
ρsat=315,50,256(1t+273,15647,3)α+(p221,2)×eβ

α=1,6949×1016×t62,6273×1013×t5+1,6468×1010×t45,4767×108×t3+1,0792×105×t21,2674×103×t+0,2862

β=9,8206×1010×t46,0273×107×t3+1,3954×104×t29,9578×103×t2,9656

avec Modèle:Mvar en Modèle:Nb, Modèle:Mvar en °C et Modèle:Mvar en bars absolus ; applicable de Modèle:Nb et de Modèle:Tmp.

Test : à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb ; à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb, valeurs calculées.

Rassemble les trois corrélations données dans l'Infobox. Le Modèle:1er représente la masse volumique à Modèle:Nb ; le Modèle:2e est un correctif de pression.
Conductivité
thermique
de l'eau
liquide
Modèle:Mvar
λ=5,7991×106×t2+1,6594×103×t+0,58812+l

l=(p221,2)×e(3,21395×105×t26,4543×103×t9,3021)

avec Modèle:Mvar en Modèle:Nb, Modèle:Mvar en °C et Modèle:Mvar en bars absolus ; applicable de Modèle:Nb et de Modèle:Tmp.

Le Modèle:1er donne la conductivité à Modèle:Nb ; le Modèle:2e (noté « Modèle:Mvar ») est un correctif fonction de la pression.
Viscosité
dynamique de
l'eau liquide
Modèle:Mvar
μ=1000M+m×(1+α)

M=4,7468×1014×t64,1517×1011×t5+1,4322×108×t42,6507×106×t3+3,0869×104×t2+1,4606×102×t+0,58873

m=(0,002×t0,014)×1,001216×e(2,9781×103×t2+3,1058×102×t)

α=(1,0714297,1429×103×p)×(1,3262×104×t+4,4961×104)

avec Modèle:Mvar en °C, Modèle:Mvar en bar et Modèle:Mvar en Modèle:Nb ; applicable de Modèle:Tmp et de Modèle:Nb.

Test : à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb ; à Modèle:Tmp et Modèle:Nb, Modèle:Mvar = Modèle:Nb (valeurs calculées).

1/Modèle:Mvar évolue au Modèle:1er linéairement avec la température. Modèle:Mvar est un correctif fonction de la pression. Modèle:Mvar améliore le résultat entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp où la viscosité varie fortement.
Pression
de vapeur
saturante
Modèle:Mvarsat
psat(tsat)=(tsat104,39)4,223

avec Modèle:Mvarsat en °C et Modèle:Mvarsat en bar ; applicable de Modèle:Tmp.
Corrélation dérivée de la formule de Duperray, donne un résultat à moins de 1 %.
Pression de vapeur
saturante
Modèle:Mvarsat
psat=e73,6497258,2(tsat+273,15)7,3037×ln(tsat+273,15)+4,1653×106×(tsat+273,15)2

avec Modèle:Mvarsat en °C et Modèle:Mvarsat en Pa ; applicable de Modèle:Tmp.
Corrélation dérivée de la formule de Dupré. Non aisément inversable.
Température de vapeur
saturante
Modèle:Mvarsat
tsat=0,024283x4+0,21999x3+2,3663x2+27,930x+99,643

x=ln(psat)

avec Modèle:Mvarsat en °C et Modèle:Mvarsat en bar ; applicable de Modèle:Nb.

Corrélation pratique, non aisément inversable.
Masse volumique
de la vapeur
saturante
Modèle:MvarModèle:Ind
ρsat=p2+315,46×e(7,7804×1012×p65,8422×109×p5+1,7195×106×p42,4833×104×p3+0,017724×p20,49343×p4,8331)

avec Modèle:MvarModèle:Ind en Modèle:Nb et Modèle:Mvar en bar ; applicable de 5 à Modèle:Unité.

Test : à Modèle:Nb, Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Nb ; à Modèle:Nb, Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Nb (valeurs calculées).

ρsat=e(3,8969×1014×t63,8412×1011×t5+1,3648×108×t41,8504×106×t35,7406×105×t2+0,062032×t5,2921)

avec Modèle:MvarModèle:Ind en Modèle:Nb et Modèle:Mvar en °C ; applicable de Modèle:Tmp.

Test : à Modèle:Tmp, Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Nb ; à Modèle:Tmp, Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Nb (valeurs calculées).

Rappelle la relation empirique simple Modèle:MvarModèle:Ind = Modèle:Mvar/2 applicable entre Modèle:Nb.
Enthalpie
de la vapeur
saturée
Modèle:MvarModèle:Ind
hsat=2799,90,009424×(tsat219,5)2

avec Modèle:MvarModèle:Ind en Modèle:Nb et Modèle:Mvarsat en °C ; applicable de Modèle:Tmp.

Valeurs des caractéristiques thermodynamiques de l'eau[3]
Cond.
Temp.
et Press.
Masse
volumiq.
(Modèle:Nb)
Viscos.
dynam.
(Modèle:Nb
Modèle:Nb)
Conduc.
therm.
(Modèle:Nb)
Capac.
therm.
à press.
const.
(Modèle:Nb)
Press.
de vap.
satur.
(bar)
Enthalp.
du liq.
(Modèle:Nb)
Enthalp.
de la
vap.
(Modèle:Nb)
Chaleur
latente
d'évap.
(Modèle:Nb)
Nb de
Prandtl
Commentaire
Modèle:Tmp
1 bar
999,80 1,750 0,569 4,217 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 12,97
Modèle:Tmp
1 bar
999,80 1,750 0,569 4,217 Modèle:Nb 0,00 Modèle:Nb Modèle:Nb 12,97 Point triple
de l'eau.
Modèle:Tmp
500 bar
Modèle:Nb 1,544 Modèle:Nb 4,001 s. o. 65,4 s. o. s. o. 10,074 Le fond
des océans.
Modèle:Tmp
1 bar
999,975 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 16,716 Modèle:Nb Modèle:Nb 11,49 La densité maximale
aux conditions ordinaires.
Modèle:Tmp
1 bar
998,30 1,000 0,604 4,203 Modèle:Nb 84,0 Modèle:Nb Modèle:Nb 6,959 Eau à température
et pression ordinaires.
Modèle:Tmp
1 bar
988,04 0,544 0,643 4,181 Modèle:Nb 209,3 Modèle:Nb Modèle:Nb 3,537
Modèle:Tmp
1 bar
958,13 0,279 0,681 4,210 Modèle:Nb 419,06 Modèle:Nb Modèle:Nb 1,725 L'eau bout à Modèle:Tmp
sous une atmosphère.
Modèle:Tmp
75 bar
869,19 Modèle:Nb 0,670 4,463 15,549 854,85 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,903
Modèle:Tmp
72 bar
832,18 Modèle:Nb 0,644 4,648 27,72 988,89 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,849 Eau alimentaire des
GV d'un REP.
Modèle:Tmp
155 bar
781,49 0,102 0,607 Modèle:Nb 70,218 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 0,833
Modèle:Tmp
155 bar
753,65 Modèle:Nb 0,644 5,191 70,218 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 0,777 Eau à l'entrée
du cœur d'un REP.
Modèle:Tmp
155 bar
726,69 Modèle:Nb 0,559 5,483 85,927 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 0,789
Modèle:Tmp
155 bar
716,66 Modèle:Nb Modèle:Nb 5,626 91,509 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 0,921 Eau dans le cœur
d'un REP.
Modèle:Tmp
155 bar
671,11 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 117,44 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 1,052 Eau à la sortie
du cœur d'un REP.
Modèle:Tmp
155 bar
651,17 Modèle:Nb 0,491 7,147 128,63 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb 1,173
Modèle:Tmp
155 bar
594,036 Modèle:Nb Modèle:Nb s. o. 128,63 Modèle:Nb Modèle:Nb 969,55 s. o. Eau dans le
pressuriseur d'un REP.
Modèle:Tmp
221,20 bar
315,5 0,045 0,238 221,20 Modèle:Nb Modèle:Nb 0,0 Point critique
de l'eau.

Propriétés liées à la vie terrestre

Certaines des caractéristiques de l’eau font d’elle une molécule remarquable, aux particularités qui ont permis à la vie sur Terre de se développer. Ces caractéristiques, surtout liées à sa nature dipolaire, sont explicitées dans les chapitres qui suivent.

  • Dans les phases condensées (solide, liquide) de l’eau, ses molécules ont une forte cohésion entre elles de par les liaisons hydrogène, ce qui fait que ses phases condensées sont « difficiles » à évaporer ; l'eau a une température d’ébullition particulièrement élevée pour une molécule de cette masse molaire. Cela permet à une importante phase liquide d’exister aux températures connues sur Terre, phase liquide indispensable à la vie telle que nous la connaissons.
  • De même, ses propriétés de solvant « doux » permettent à un très grand nombre de réactions biochimiques de se produire.
  • Le fait que la densité de l’eau soit plus grande à l’état liquide que solide, propriété rare partagée qu'avec quelques autres substances (voir chapitre suivant), a une conséquence remarquable : la glace flotte sur l’eau liquide. De surcroît, le fait que la densité de l’eau douce soit maximale à Modèle:Tmp fait que la température au fond d’un lac ne descend pas en dessous de Modèle:Tmp (sauf cas extrêmes). Cela permet à la vie aquatique de survivre aux périodes glacées, car l’eau reste liquide sous son manteau de glace isolant (pour la plupart des espèces chimiques, la densité à l’état liquide est plus faible qu’à l’état solide).
  • Par ailleurs, sa tension superficielle particulièrement élevée permet le phénomène de capillarité (qui permet, entre autres, à la sève des végétaux de monter) et à de nombreux êtres vivants de se déplacer sur la surface de l’eau.

Formes

L’eau peut prendre différentes formes :

Diagramme de phase de l’eau, montrant ses différents états en fonction de la température et de la pression, y compris les différents polymorphes de son état solide.

L'explication physique du fait que l’eau solide soit moins dense que l’eau liquide vient de la structure cristalline de la glace, connue sous le nom de glace IModèle:Ind (« h » pour hexagonale). L’eau, comme quelques (rares) matériaux, comme le silicium, le gallium, le germanium, l’antimoine, le bismuth, et le plutonium, se dilatent en passant de la forme liquide au solide ; la plupart des autres matériaux se contractent à la solidification.

Il faut toutefois noter que toutes les formes de glace ne sont pas moins denses que l’eau liquide. Par exemple la glace HDA et la glace VHDA sont toutes les deux plus denses que l’eau liquide pure. Dans ce cas, la raison pour laquelle la forme commune de la glace est moins dense est un peu moins intuitive, elle dépend fortement des propriétés intrinsèques peu communes des liaisons hydrogène.

Indice de réfraction

Eau claire et transparente.
Indice de réfraction de l’eau en fonction
de sa température et de la
longueur d’onde de la lumière
Longueur d’onde
Modèle:Mvar (Modèle:Nb)
T = Modèle:Tmp T = Modèle:Tmp T = Modèle:Tmp
706,5 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb
589,3 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb
501,6 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb
404,7 Modèle:Nb Modèle:Nb Modèle:Nb

Tous les milieux transparents sont dispersifs, ce qui signifie que la vitesse de la lumière change avec sa longueur d'onde Modèle:Mvar. Plus précisément, dans la partie visible du spectre électromagnétique (approximativement Modèle:Nb) l’indice de réfraction est généralement une fonction décroissante de la longueur d’onde : la lumière bleue est plus déviée que le rouge. En outre, le taux de changement de l’indice de réfraction augmente lorsque la longueur d’onde diminue. L’indice de réfraction augmente habituellement avec la densité du milieu.

L’eau présente toutes ces caractéristiques.

Le tableau précédent montre les résultats de quelques mesures[7] de l’indice de réfraction de l’eau par rapport à de l’air sec de même température Modèle:Mvar que l’eau et à la pression de une atmosphère (Modèle:Nb ou Modèle:Nb).

Pour convertir les valeurs sous forme de tableaux relatifs à l’indice du vide, il faut ajouter 4 à la quatrième position décimale. Notons que l’indice de réfraction augmente lorsque la température de l’eau diminue. Ces résultats sont conformes aux attentes, puisque la densité de l’eau liquide augmente lorsqu’elle se refroidit. Cependant, si les mesures sont faites à de plus basses températures l’indice ne montre pas d’extremum à Modèle:Tmp, bien que la densité de l’eau y soit maximale.

L’indice de réfraction est également une fonction de la pression de l’eau, mais la dépendance est faible en raison de l’incompressibilité relative de l’eau (comme tous les liquides). En fait, sur les gammes normales des températures (Modèle:Tmp), l’augmentation approximative de l’indice de réfraction est de Modèle:Nb quand la pression de l’eau augmente d’une atmosphère.

Les facteurs les plus significatifs affectant l’indice de réfraction sont la longueur d’onde de la lumière et la salinité de l’eau. Néanmoins, l’indice de réfraction excède de moins de 1 % la gamme indiquée des valeurs de ces variables[8].

Propriétés quantiques

Un nouvel « état quantique » de l’eau a été observé alors que des chercheurs ont introduit des molécules d’eau dans un nanotube de carbone de Modèle:Nb de diamètre et l'ont exposée à une diffusion de neutrons. Les protons des atomes d’hydrogène et d’oxygène possèdent alors une énergie supérieure à celle de l’eau libre, en raison d’un état quantique singulier. Ceci pourrait expliquer le caractère exceptionnellement conducteur de l’eau au travers des « canaux » qui traversent les membranes cellulaires biologiques[9].

Chimie

Nature dipolaire

Dipôle de la molécule d’eau.

Une propriété très importante de l’eau est sa nature polaire. La molécule d’eau forme un angle de 104,45° au niveau de l’atome d’oxygène entre les deux liaisons avec les atomes d’hydrogène. Puisque l’oxygène a une électronégativité plus forte que l’hydrogène, l’atome d’oxygène a une charge partielle négative Modèle:SerifModèle:Exp, alors que les atomes d’hydrogène ont une charge partielle positive Modèle:SerifModèle:Exp. Une molécule avec une telle différence de charge est appelée un dipôle (molécule polaire). Ainsi, l’eau a un moment dipolaire de Modèle:Nobr. Cette polarité fait que les molécules d’eau s’attirent les unes les autres, le côté positif de l’une attirant le côté négatif d’une autre. Un tel lien électrique entre deux molécules s’appelle une liaison hydrogène.

Cette polarisation permet aussi à la molécule d’eau de dissoudre les corps ioniques, en particulier les sels, en entourant chaque ion d’une coque de molécules d’eau par un phénomène de solvatation.

Cette force d’attraction, relativement faible par rapport aux liaisons covalentes de la molécule elle-même, explique certaines propriétés comme le point d'ébullition élevé (quantité d’énergie calorifique nécessaire pour briser les liaisons hydrogène), ainsi qu’une capacité thermique élevée.

À cause des liaisons hydrogène également, la densité de l’eau liquide est supérieure à la densité de la glace.

Autoprotolyse

L’eau se dissocie naturellement en ion oxonium Modèle:Fchim (aussi appelé hydronium) et ion hydroxyde OHModèle:Exp : Modèle:Retrait

La réaction est dite d’autodissociation ou d’autoprotolyse.

Dans cette réaction, l’eau joue à la fois le rôle d’acide et de base : comme acide, elle perd un proton HModèle:Exp et devient l’ion hydroxyde OHModèle:Exp ; comme base elle gagne un proton HModèle:Exp et devient l’ion oxonium HModèle:SubOModèle:Exp. On dit donc que c’est une espèce amphotère ou un ampholyte.

La constante d'équilibre de cette réaction est très faible (Modèle:Nb à Modèle:Tmp) ; le nombre d’ions oxonium et hydroxyde formés est donc très minoritaire devant le nombre de molécules d’eau.

Du fait de l’équilibre, à une température donnée, le produit des concentrations de ces ions est constant, égal à la constante de dissociation. À Modèle:Tmp, il vaut : Modèle:Retrait

Dans l’eau pure, les ions Modèle:Fchim et OHModèle:Exp sont issus uniquement de l’autoprotolyse de l’eau, ils sont donc présents en concentrations égales, donc : Modèle:Retrait

Le pH étant défini à partir de la concentration en ions oxonium (pH = −logModèle:Sub [[[:Modèle:Fchim]]]), à Modèle:Tmp, le pH de l’eau pure vaut donc 7, il est dit neutre.

Cet équilibre acide/base est d’une importance capitale en chimie inorganique comme en chimie organique.

Comme solvant

L’eau froide s’oxygène naturellement mieux, alors que l’eau tiède perd son oxygène et absorbe plus de Modèle:Fchim, en s’acidifiant.

Grâce à sa polarité, l’eau est un excellent solvant. Quand un composé ionique ou polaire pénètre dans l’eau, il est entouré de molécules d’eau. La relative petite taille de ces molécules d’eau fait que plusieurs d’entre elles entourent la molécule de soluté. Les dipôles négatifs de l’eau attirent les régions positivement chargées du soluté, et vice versa pour les dipôles positifs. L’eau fait un excellent écran aux interactions électriques (la permittivité électrique Modèle:MvarModèle:Sub de l’eau vaut 78,5 à Modèle:Tmp), il dissocie donc facilement les ions.

En général, les substances ioniques et polaires comme les acides, alcools, et sels se dissolvent facilement dans l’eau, et les substances non polaires comme les huiles et les graisses se dissolvent difficilement. Ces substances non polaires restent ensemble dans l’eau car il est énergétiquement plus facile pour les molécules d’eau de former des liaisons hydrogène entre elles que de s’engager dans des interactions de van der Waals avec les molécules non polaires.

Un exemple de soluté ionique est le sel de cuisine alias chlorure de sodium, NaCl, qui se sépare en cations NaModèle:Exp et anions ClModèle:Exp, chacun entouré de molécules d’eau. Les ions sont alors facilement transportés loin de leur matrice cristalline. Un exemple de soluté non ionique est le sucre de table. Les dipôles des molécules d’eau forment des liaisons hydrogène avec les régions dipolaires de la molécule de sucre.

Cette faculté de solvant de l’eau est vitale en biologie, parce que certaines réactions biochimiques n’ont lieu qu’en solution (par exemple, réactions dans le cytoplasme ou le sang).
C’est pourquoi, pour le moment, l’eau liquide est considérée comme indispensable à la vie et est activement recherchée sur les divers astres du système solaire, notamment sur Mars et Europe, une lune de Jupiter.

Tension superficielle

Les liaisons hydrogène confèrent à l’eau une grande tension superficielle et une grande cohésion. Cela se voit quand de petites quantités d’eau sont posées sur une surface non poreuse et que l’eau reste ensemble sous forme de gouttes. Cette propriété qui se manifeste par la capillarité est utile dans le transport vertical de l’eau chez les végétaux (sève) et nuisible avec la remontée capillaire d’humidité dans les murs de maisons à partir du sol.

Conductivité

L’eau pure est un mauvais conducteur d’électricité[1]. Mais puisque l’eau est un bon solvant, elle contient souvent une grande quantité de solutés dissous, le plus souvent des ions. Si l’eau contient de telles impuretés, elle peut conduire l’électricité plus facilement. Le stator des très gros alternateurs est refroidi par circulation d’eau désionisée dans les conducteurs creux de l’enroulement. Malgré les différences de potentiel de plusieurs dizaines de milliers de volts entre le circuit de refroidissement et les conducteurs électriques, il n’y a pas de problèmes de fuite de courant. Voir conductivité électrique (mesure).

La pureté de l’eau peut être mesurée par sa résistance à un courant électrique.

Décomposition (thermolyse et électrolyse)

Ondes de surface sur de l’eau : l’expansion d’une perturbation. On observe une perturbation réaliste (due à un bâton) et son expansion sous la forme d’ondes interférentes et grossièrement concentriques.

La première décomposition de l’eau fut faite par Lavoisier, en faisant passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffé au rouge (thermolyse)[10]. Ce faisant, il établit que l’eau n’était pas un élément mais un corps chimique composé de plusieurs éléments.

La thermolyse (décomposition thermique) de l'eau pure produit du dioxygène et du dihydrogène : Modèle:Retrait

Elle requiert une température très élevée, de l'ordre de Modèle:Tmp, et n'est totale que vers Modèle:Tmp[11].

Il est plus aisé de décomposer l’eau par électrolyse. Sous l’effet d’une tension appliquée entre deux électrodes plongées dans de l’eau, l’eau peut être décomposée en dihydrogène et dioxygène. Les molécules d’eau se dissocient naturellement en ions HModèle:SubOModèle:Exp et OHModèle:Exp, qui sont attirés par la cathode et l’anode respectivement, mais comme cette dissociation est faible, dans la pratique on a recours à des catalyseurs comme l’acide sulfurique ou l’hydroxyde de sodium. À l’anode, quatre ions OHModèle:Exp se combinent pour former des molécules de dioxygène Modèle:O2, deux molécules d’eau, et libérer quatre électrons. Les molécules de dioxygène ainsi produites s’échappent sous forme de bulles de gaz vers la surface, où elles peuvent être collectées. Dans le même temps, à la cathode, il y a une libération de deux molécules de dihydrogène Modèle:H2 avec utilisation de quatre électrons.

Modèle:Retrait

Modèle:Retrait

Production d'eau pure

Modèle:Article détaillé L’eau pure est un excellent solvant et absorbe facilement les gaz qui entrent à son contact. Par conséquent, l’eau pure est pratiquement introuvable. Les laboratoires d’analyses ont néanmoins besoin de cette eau pure pour réaliser des analyses fiables. Ils vont donc faire appel, au cours du temps, à des techniques de purification de plus en plus sophistiquées.

Après l’eau distillée, bidistillée, déminéralisée, déionisée, la technique progresse vers une eau de plus en plus pure, donc coûteuse à produire et de plus en plus instable.

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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  1. 1,0 et 1,1 Modèle:Lien web.
  2. De combien la pression diminue-t-elle avec l’altitude ?, sur exergie.free.fr.
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Properties of Water and Steam in SI-Units », 1969, prepared by Ernst Schmidt, Springer, Verlag Berlin Heidelberg New York, R. Oldenburg München.
  4. Pierre Rapin et Patrick Jacquard, « Aide-mémoire formulaire du froid », Modèle:14eModèle:Éd., Dunod, 2010, Modèle:P..
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  7. L. W. Tilton et J. K. Taylor, stand national de bureau de recherche de J., 20, 419 (RP1085), 1938.
  8. E. Dorsey, « Propriétés d’Eau-Substance ordinaire », Modèle:Lang, 1940.
  9. La Recherche, Modèle:N°, avril 2011.
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