Polarisabilité

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Modèle:Infobox Grandeur physique La polarisabilité (notée α) est la facilité d’un édifice à se déformer sous l’action d’un champ électrique. Elle a les dimensions d'un volume[1]Modèle:,[2]Modèle:,[3].

Définition de la polarisabilité

Un édifice atomique, moléculaire ou ionique qui ne possède pas un moment dipolaire permanent peut en acquérir sous l’action d’un champ électrique. Notons que la réponse d’un édifice à un champ électrique E s’exprime par le vecteur polarisation P, défini comme le moment dipolaire volumique.

Si le champ électrique E appliqué est suffisamment faible, le lien entre p et E est linéaire[4]:

p=αE

α étant la polarisabilité d’un édifice. Dans le cas le plus général, il s’agit d’un tenseur du second ordre ; sauf exception nous nous limitons ici aux milieux isotropes, auquel cas nous pouvons traiter la polarisabilité comme scalaire.

  • La polarisabilité s’exprime en Modèle:Nb ou en Modèle:Nb.
  • La polarisabilité est toujours positive.
  • La polarisabilité est un phénomène dynamique.

Type de la polarisabilité

Polarisabilité électronique

Polarisation d'un atome sous l'action d'un champ électrique E

Définition

Sous l’effet d’un champ électrique, un atome ou une molécule peuvent mettre en mouvement son noyau par rapport au centre du nuage électronique, conduisant un déplacement des barycentres des charges négatives de celui des charges positives. Il acquiert un moment dipolaire induit qui est parallèle au champ électrique appliqué. Dans l’approximation linéaire, on peut définir la polarisabilité électronique αe comme un coefficient de proportionnalité entre cause (champ électrique) et conséquence (moment dipolaire induit), tel que :

p=Ze.d=αeE

Un raisonnement théorique a été fait, basé sur une estimation du déplacement du noyau de charge Ze par rapport aux nuages électroniques assimilant l’atome à une sphère de densité de charge constante. En appliquant le théorème de Gauss à une sphère de rayon d :

SE.dS=Qintε04πd2E=43ε0πd3ρ

4πε0a3E=Ze.d

puisque

Ze=43πa3ρ

d’où l’expression de la polarisabilité électronique :

αe=4πε0a3

Cette modélisation permet de prévoir une valeur unique de la polarisabilité électronique qui dépend uniquement du rayon de l’atome.

Polarisabilité électronique des atomes

Le tableau 1 donne les valeurs de la polarisabilité électronique αe de quelques atomes[5].

Tableau 1
Atomes Li Na K Be C O Ne Al Si P Cl Ar
Z 3 11 19 4 6 8 10 13 14 15 17 18
αe× Modèle:Nb 13,6 30 37,8 10 1,7 0,8 0,15 9,8 6,12 3,9 2,7 1,7

On peut remarquer que la polarisabilité électronique αe diminue lorsqu’on escalade une colonne du tableau périodique et qu’elle augmente lorsqu’on se déplace, sur une ligne, vers les métaux alcalins.

Polarisabilité électronique des ions

Le tableau 2 donne les valeurs de la polarisabilité électronique αe de quelques ions[5].

Tableau 2
Atomes LiModèle:Exp NaModèle:Exp KModèle:Exp OModèle:Exp ClModèle:Exp TeModèle:Exp SiModèle:Exp TiModèle:Exp BaModèle:Exp
αe× Modèle:Nb 0,03 0,19 0,92 4,32 4,07 15,6 0,07 0,2 1,72

On peut constater d'abord que la polarisabilité électronique αe des anions est plus grande à celle des cations et qu'elle augmente avec la taille de l'ion.

Polarisabilité électronique des molécules

Le tableau 3 donne les valeurs de la polarisabilité électronique αe de quelques molécules[2].

Tableau 3
Molécules HF HCl HBr HI
d(nm) 0,09 0,128 0,141 0,161
αe × Modèle:Nb 0,75 2,93 4,01 6,06

On constate que, pour une molécule diatomique, la polarisabilité électronique αe dépend fortement de la longueur de liaison. Elle augmente avec ce facteur.

polarisation du cristal sous l'effet d'un champ extérieur

Polarisabilité ionique (ou atomique)

Cette polarisabilité est associée à la mise en mouvement des ions (ou atomes) par rapport au cristal auquel appartient. Il se crée deux moments dipolaires[5] ;

p1=q(ad)

p2=q(a+d)

Nous obtenons le moment dipolaire total en sommant sur tous les dipolaires :

p=i=12pi=Nq.d

A l’équilibre des forces électriques et de rappel :

qE=Kdd=qEK

d'où :

p=Nq2Kd

puisque

p=NαiE

On déduit alors l’expression de la polarisabilité ionique :

αi=q2K

où :

K est la constante de rappel.

Polarisabilité d'orientation (ou dipolaire)

Pour une molécule polaire, en absence de champ électrique, un moment dipolaire permanent p0 existe. Si on applique un champ électrique E, les dipôles moléculaires vont s’orienter suivant ce champ. Il faut donc déterminer la valeur moyenne p0,z de la composante de p0 suivant la direction du champ E=Eez. On définit dans l’approximation linéaire la polarisabilité d’orientation par αori selon[5] :

p0,z=αoriε0E

FIG. 1.

Le calcul de p0,z a été effectué par Debye, dans le cadre de la distribution de Maxwell- Boltzmann. La probabilité pour qu’un dipôle, de moment dipolaire p0 s’oriente dans la direction définie par θ et φ (FIG.1) s’écrit,

dP=Ce(EpkBT)dΩ

Où :

Ep=p0E est énergie potentielle électrostatique du dipolaire,
C est la constante de normalisation,
kB est constante de Boltzmann,
T est la température en kelvin (Modèle:Nb),
dΩ est l'angle solide.

Calculons la valeur moyenne p0,z :

p0,z=CΩp0,ze(EpkBT)dΩ=p0cosθe(p0EcosθkBT) sinθdφdθ

en introduisant x=p0EkBT, on obtient :

p0,z=p002πdφ0πcosθsinθe(xcosθ)dθ02πdφ0πsinθe(xcosθ)dθ

soit,

h(x)=0πsinθe(xcosθ)dθ=2sinhxx

On obtient encore :

p0,z=p01hdh(x)dx=p0xsinhx(xcoshxsinhxx2)

d’où:

p0,z=p0L(x)

avec :

L(x)=cothx1x

La fonction L(x), est appelée la fonction de Langevin.

  • A haute température (x1) :
L(x)=1+x22x+x361xx3
  • A basse température (x1) :
L(x)1

On en déduit, le moment dipolaire moyen suivant l'axe Oz :

p0,z=p0y3=p023kBTE

d’où la polarisabilité d’orientation :

αori=p023ε0kBT

On voit que la polarisabilité d’orientation αori varie en fonction de T1; on dit qu'elle suit une loi de Curie.

Polarisabilité totale

Dans le cas d’un solide diélectrique, la polarisabilité totale se décompose en trois parties : une polarisabilité électronique, une polarisabilité ionique (ou atomique) et une polarisabilité d’orientation (dipolaire),

α=αe+αi+αori

Rappelons que chaque type de polarisabilité correspond un mécanisme de solide diffèrent.

Relation entre la polarisabilité et la constante diélectrique relative

(εr1)Mρ*=NAα

Cette relation est connue sous le nom de formule de Langevin-Debye.

  • Dans l'autre cas, c'est-à-dire le cas d'un gaz dense et liquide, la relation entre α et εr[5]Modèle:,[6]:
εr1εr+2Mρ*=NAα3

relation connue sous le nom d'équation Clausius-Mossotti.

où :

M est la masse molaire en kilogramme par mole (Modèle:Nb),
NA est le nombre d'Avogadro en par mole (Modèle:Nb),
ρ* est la masse volumique en kilogramme par mètre cube (Modèle:Nb).

Ferroélectriques

Modèle:...

Cristaux piézoélectriques

Modèle:...

Références

Voir aussi

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

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