Polynôme d'Hermite

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Modèle:Ébauche

En mathématiques, les polynômes d'Hermite sont une suite de polynômes qui a été nommée ainsi en l'honneur de Charles Hermite[1] (bien qu'ils aient été définis, sous une autre forme, en premier par Pierre-Simon Laplace en 1810[2]Modèle:,[3], et par Joseph-Louis Lagrange lors de ses travaux sur les probabilités, et apparaissent aussi en 1859 dans un article de Pafnouti Tchebychev[4], cinq ans avant Hermite). Ils sont parfois décrits comme des polynômes osculateurs.

Ces polynômes apparaissent dans de nombreux champs d'application :

Définition

Les polynômes d'Hermite sont définis comme suit :

Hn(x)=(1)nex2/2dndxnex2/2 (forme dite probabiliste)
H^n(x)=(1)nex2dndxnex2 (forme dite physique)

Les deux définitions sont liées par la propriété d'échelle suivante : H^n(x)=2n/2Hn(x2).

Ils peuvent également s'écrire sous forme de développement polynomial[5] :

Hn(x)=k=0n/2(1)kn!2kk!(n2k)!xn2k
H^n(x)=k=0n/2(1)kn!k!(n2k)!(2x)n2k

n/2 désigne la partie entière de Modèle:Math.

Polynômes d'Hermite
Polynômes d'Hermite

Les premiers polynômes d'Hermite sont les suivants :

H0=1
H1=X
H2=X21
H3=X33X
H4=X46X2+3
H5=X510X3+15X
H6=X615X4+45X215
H^0=1
H^1=2X
H^2=4X22
H^3=8X312X
H^4=16X448X2+12
H^5=32X5160X3+120X
H^6=64X6480X4+720X2120

On peut démontrer que dans Modèle:Math les coefficients d'ordre ayant la même parité que Modèle:Math sont nuls et que les coefficients d'ordre Modèle:Math et Modèle:Math valent respectivement 1 et Modèle:Frac.

Propriétés

Orthogonalité

Le polynôme Modèle:Math est de degré Modèle:Math. Ces polynômes sont orthogonaux pour la mesure Modèle:Math de densité

dμ(x)dx=ex2/22π,

c'est-à-dire qu'ils vérifient :

+Hn(x)Hm(x)ex2/2dx=n!2πδn,m

δn,m est le symbole de Kronecker. On a de même pour la forme physique :

+H^n(x)H^m(x)ex2dx=2nn!πδn,m.

Modèle:Démonstration Ces fonctions forment donc une base orthogonale de l'espace de Hilbert L2(,μ) des fonctions boréliennes telles que

+|f(x)|2ex2/22πdx<+

dans lequel le produit scalaire est donné par l'intégrale

f,g=+f(x)g(x)ex2/22πdx.

Des propriétés analogues sont vérifiables pour les polynômes d'Hermite sous leur forme physique.

Propriétés de récurrence

Le Modèle:Math-ième polynôme d'Hermite satisfait l'équation différentielle suivante (dans ses deux versions probabiliste ou physique) :

Hn(x)xHn(x)+nHn(x)=0,
H^n(x)2xH^n(x)+2nH^n(x)=0.

Les polynômes d'Hermite vérifient également la relation de récurrence suivante :

Hn+1(x)=xHn(x)nHn1(x),
H^n+1(x)=2xH^n(x)2nH^n1(x).

En outre, ils satisfont la propriété :

Hn(x)=nHn1(x),
H^n(x)=2nH^n1(x).

Modèle:Démonstration

Un développement de Taylor à l'ordre n de Hn autour de x donne les formules suivantes :

Hn(x+y)=k=0n(nk)xkHnk(y)
H^n(x+y)=k=0n(nk)(2x)kH^nk(y)

Fonctions d'Hermite-Gauss

Les polynômes d'Hermite interviennent dans la définition des fonctions d'Hermite-Gauss, utiles en physique quantique ou en optique :

ψn(x)=cnH^n(x)ex2/2

et la formule d'orthogonalité des polynômes d'Hermite pour la mesure μ (démontrée plus haut) assure que, en prenant cn=(2nn!π)1/2, les fonctions d'Hermite-Gauss forment bien une famille orthonormale dans L2(,dx) :

+ψn(x)ψm(x)dx=δnm

La famille des fonctions ψn est utilisée en physique quantique comme étant la famille des fonctions d'onde des états propres de l'oscillateur harmonique quantique.

Les fonctions d'Hermite vérifient l'équation différentielle ψn(x)+(2n+1x2)ψn(x)=0, et elles héritent des polynômes d'Hermite les propriétés de récurrence :

ψn(x)=n/2ψn1(x)(n+1)/2ψn+1(x)
xψn(x)=n/2ψn1(x)+(n+1)/2ψn+1(x).

Enfin, cette famille de fonctions présente un autre intérêt majeur dans le cadre de l'analyse de Fourier : en notant la transformation de Fourier (avec la convention [g](ω)=1/2πg(t)eiωtdt), elle forme une base hilbertienne de L2() formée de vecteurs propres de  :

[ψn]=inψn

On notera que cette formule n'est exacte qu'en prenant le polynôme d'Hermite sous sa forme physique, et avec la convention de transformation de Fourier explicitée ci-dessus. En utilisant une autre convention, les valeurs propres changent : par exemple avec bis[g](ω)=g(t)eiωtdt on obtiendra bis[ψn]=2π(i)nψn. La forme fréquentielle de la transformée de Fourier freq[g](f)=g(t)e2iπftdt sera plus volontiers diagonalisable avec des fonctions légèrement modifiées, ϕn(x)=21/4(n!)1/2eπx2Hn(2xπ)=(2π)1/4ψ(2πx), pour lesquelles on aura freq[ϕn]=(i)nϕn.

Notes et références

Modèle:Références

Liens externes

Modèle:Portail

  1. Modèle:Article, reproduit in Œuvres II, 293–308.
  2. Modèle:Harvnb (online).
  3. Modèle:Ouvrage
  4. Modèle:Article, reproduit in Œuvres I, 501–508.
  5. Modèle:Article