Polynôme symétrique

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Modèle:Ébauche Modèle:Confusion En mathématiques, un polynôme symétrique est un polynôme en plusieurs indéterminées, invariant par permutation de ses indéterminées. Ils jouent notamment un rôle dans les relations entre coefficients et racines.

Définition

Soit A un anneau commutatif unitaire. Un polynôme Q(TModèle:Ind, …, TModèle:Ind) en n indéterminées à coefficients dans A est dit symétrique si pour toute permutation s de l'ensemble d'indices {1, …, n}, l'égalité suivante est vérifiée :

Q(T1,,Tn)=Q(Ts(1),,Ts(n)).
Exemples

Polynômes symétriques élémentaires

Les polynômes symétriques forment une sous-A-algèbre associative unitaire de A[T1, …, Tn]. Une famille génératrice est donnée par les polynômes symétriques élémentaires comme on verra ci-après.

Définition

Pour 0 ≤ kn, le k-ième polynôme symétrique élémentaire en n variables, σModèle:Ind(TModèle:Ind, …, TModèle:Ind), que nous noterons plus simplement σModèle:Ind(TModèle:Ind, …, TModèle:Ind) est la somme de tous les produits de k d'entre ces variables, c'est-à-dire, en notant 𝒫k({1,,n}) l'ensemble des combinaisons de k nombres pris dans l'ensemble {1, 2, …, n} :

σk(T1,,Tn)=I𝒫k({1,,n})iITi=1i1<i2<<iknTi1Ti2Tik.

Ce polynôme est bien symétrique, puisqu'une permutation du groupe symétrique SModèle:Ind envoie bijectivement une telle combinaison sur une autre.

Exemples
  • σ0(T1,,Tn)=1 ;
  • σn(T1,,Tn)=T1Tn ;
  • σk(T1,,Tn)=0 si k>n ;
  • σ1(T1,,Tn)=T1++Tn=1inTi ;
  • σ2(T1,,Tn)=1i<jnTiTj,
    • Cas n = 3 : σ2(T1,T2,T3)=T1T2+T1T3+T2T3,
    • Cas n = 4 : σ2(T1,T2,T3,T4)=T1T2+T1T3+T1T4+T2T3+T2T4+T3T4 ;
  • σ3(T1,,Tn)=1i<j<lnTiTjTl,
    • Cas n = 4 : σ3(T1,T2,T3,T4)=T1T2T3+T1T2T4+T1T3T4+T2T3T4.

Une définition équivalente des polynômes symétriques élémentaires est :

i=1n(X+Ti)=k=0nσk(T1,,Tn)Xnk.
Exemples
  • n = 1 : X+T=X+Tσ1(T) ;
  • n = 2 : (X+T1)(X+T2)=X2+(T1+T2)σ1(T1,T2)X+T1T2σ2(T1,T2) ;
  • n = 3 : (X+T1)(X+T2)(X+T3)=X3+(T1+T2+T3)σ1(T1,T2,T3)X2+(T1T2+T1T3+T2T3)σ2(T1,T2,T3)X+T1T2T3σ3(T1,T2,T3).

D'après cette définition, si un polynôme unitaire R(X) de degré n en une indéterminée admet une factorisation

R(X)=Xn+k=1nakXnk=i=1n(Xzi)

en facteurs de degré 1, alors les coefficients du polynôme R sont donnés comme fonctions symétriques des racines zi, c'est-à-dire :

ak=(1)kσk(z1,,zn).

Théorème

Pour tout polynôme symétrique Q(T1, …, Tn) à coefficients dans A, il existe un unique polynôme P en n indéterminées à coefficients dans A tel que

Q(T1,,Tn)=P(σ1(T1,,Tn),,σn(T1,,Tn)).

Plus formellement : le morphisme d'algèbres

A[X1,,Xn]A[T1,,Tn]
P(X1,,Xn)P(σ1(T1,,Tn),,σn(T1,,Tn))

est injectif, et a pour image la sous-algèbre des polynômes symétriques.

Ou encore : les polynômes symétriques élémentaires d'indices > 0 engendrent la sous-algèbre unifère des polynômes symétriques, et sont algébriquement indépendants sur A. Ce résultat est parfois appelé le théorème fondamental des polynômes symétriques.

Un autre système de générateurs célèbre, lié au précédent, est constitué des sommes de Newton si A contient le corps des nombres rationnels.

Référence

Modèle:Lang1, chapitre V, § 9

Article connexe

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