Formule de Legendre

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En mathématiques et plus précisément en théorie des nombres, la formule de Legendre donne une expression, pour tout nombre premier Modèle:Mvar et tout entier naturel Modèle:Mvar, de la valuation p-adique de la factorielle de Modèle:Mvar (l'exposant de Modèle:Mvar dans la décomposition en facteurs premiers de Modèle:Mvarǃ, ou encore, le plus grand entier v tel que pv divise Modèle:Mvar!) :

Modèle:Retraitx désigne la partie entière de x, également notée E(x).

Cette formule peut se mettre sous la deuxième forme Modèle:Retraitsp(n) désigne la somme des chiffres de n en base p[1].

Historique

Adrien-Marie Legendre a publié et démontré cette formule dans son livre de théorie des nombres en 1830[2]. Elle porte aussi parfois le nom d'Alphonse de Polignac[3].

Version récursive

On a également la relation de récurrence[3] : Modèle:Retrait permettant un calcul récursif très simple de vp(n!).

Par exemple, par combien de Modèle:Lien le nombre 1000! ?

v10(1000!)=min(v2(1000!),v5(1000!))=v5(1000!),

or v5(1000!)=1000/5+v5(1000/5!)=200+v5(200!)=240+8+1=249.

Le nombre 1000! se termine donc par 249 zéros.

Exemples d'applications

  • En rouge, courbe de v5(n!), nombre de zéros terminant n! en fonction de n. En vert le majorant (n1)/4, en bleu le minorant n/4N5(n). Rouge=vert pour n=5,25,125,... , rouge = bleu pour n=4,24,124,....
    Pour n fixé, cette formule montre que l'application pvp(n!) est décroissante, c'est-à-dire que toute factorielle est un produit de primorielles.
  • Comme sp(n)=o(n), vp(n!)np1 ; par exemple, n! se termine par environ n/4 zéros.
  • Plus précisément, comme 1sp(n)(p1)Np(n)Np(n)=logp(n)+1 est le nombre de chiffres de n en base p, on a l'encadrement : np1Np(n)vp(n!)n1p1, avec égalité à droite si et seulement si n est une puissance de p et égalité à gauche si et seulement si n est une puissance de p moins un.
  • Un entier n>0 vérifie 2n1n! si et seulement si n est une puissance de 2. En effet, 2n1n!v2(n!)n1ns2(n)n1s2(n)1n est une puissance de 2.
  • Les coefficients binomiaux sont entiers par définition. Redémontrons-le à partir de l'expression (nm)=n!m!(nm)! (pour 0mn). Pour cela, il suffit de vérifier que pour tout nombre premier p, vp(m!)+vp((nm)!)vp(n!). D'après la formule de Legendre et la propriété x+yx+y, on a bien :
vp(m!)+vp((nm)!)=k=1(m/pk+(nm)/pk)k=1m/pk+(nm)/pk=k=1n/pk=vp(n!).

Cette propriété équivaut au fait que le produit de Modèle:Mvar entiers consécutifs est divisible par Modèle:Mvar!.

  • Pour n1 l’exposant de 2 dans la décomposition en facteurs premiers du coefficient binomial central (2nn) est donné par le nombre de 1 dans l’écriture binaire de n.

En effet, d'après la deuxième forme de la formule, v2((2nn))=v2((2n)!)2v2(n!)=2ns2(2n)2(ns2(n))=2s2(n)s2(2n)=s2(n).

Pour le cas général d'un coefficient binomial quelconque, voir le théorème de Kummer sur les coefficients binomiaux.

Démonstration de la formule de Legendre

Remarquons d'abord que pour Modèle:Math, n/pk=0.

Parmi les entiers de 1 à n (dont n! est le produit), les multiples de pk sont au nombre de n/pk, donc ceux dont la valuation p-adique est exactement k sont au nombre de n/pkn/pk+1. Par conséquent,

vp(n!)=(n/pn/p2)+2(n/p2n/p3)+3(n/p3n/p4)+,

ce qui, après simplification, donne la première forme de la formule.

Pour obtenir la seconde forme, considérons la décomposition de n en base p : n=j=0njpj (avec nj=0 pour Modèle:Math). Alors,

k1n/pk=k1jknjpjk=j1nj1kjpjk=j1njpj1p1=1p1(j1njpjj1nj)=(nn0)(sp(n)n0)p1=nsp(n)p1.

La version récursive peut se démontrer directement ou se déduire de la première égalité en utilisant le fait que xp=xp[3]Modèle:,[1].

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

Notes et références

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