Limaçon de Pascal

La courbe a pour équation complexe où est le rayon des deux cercles et la distance séparant le point mobile du centre du second cercle.
Le limaçon de Pascal est une courbe plane fermée présentant éventuellement un point double, obtenue en traçant le mouvement décrit par un point d'un disque roulant (sans glisser) sur un cercle. La cardioïde en est un cas particulier : le point double dégénère alors un rebroussement de première espèce. Le limaçon trisecteur est un second cas particulier (à ne pas confondre avec la trisectrice de Maclaurin)
Les limaçons de Pascal sont aussi les podaires d'un cercle par rapport à un point quelconque.
Équations
Le limaçon a pour équation en coordonnées polaires :
Pour cette équation, le cercle porteur a pour rayon Modèle:Mvar et pour centre le point de coordonnées polaires (Modèle:Mvar;0). Le point mobile est à une distance Modèle:Mvar du centre du cercle mobile.
Elle a pour équation complexe[1]:
Le point est le foyer singulier du limaçon, intersection des asymptotes complexesModèle:Sfn.
En coordonnées cartésiennes, l'équation devient[1]Modèle:,Modèle:Sfn :
C'est donc une quartique rationnelle, c'est-à-dire une courbe algébrique de degré 4[n 1] .
En tant que quartique unicursale, elle possède une paramétrisation rationnelleModèle:Sfn:
Histoire

La courbe est étudiée par Gilles Personne de Roberval vers 1640-1650Modèle:SfnModèle:,[1] dans son Observations sur la composition des mouvements et le moyen de trouver les touchantes des lignes courbes[n 2] où il en construit les tangentes, puis dans son Traité des indivisibles quand il en calcule l'aire inscriteModèle:Sfn. Il la mentionne sous le nom de «Limaçon de M. Paschal», en référence à Étienne Pascal, père de Blaise Pascal.
L'intérêt des Pascal pour les roulettes est bien documenté. Le limaçon, qui en est une généralisation, a été proposé vers 1630[1] comme sujet d'étude par Étienne Pascal, père de Blaise Pascal, Modèle:Refnec. Étienne Pascal l'utilise dans le cas de la trisection de l'angle et il est probable que ce soit la motivation de sa construction[2].
Cependant l'étude de cette courbe est probablement antérieure puisqu'on la trouve déjà chez Dürer dans son Underweysung der Messung (Instructions pour la mesure à la règle et au compas) dont la première publication date de 1525. Dürer en indique le tracé avec des outils de dessin et lui donne le nom de ligne araignée (en allemand, Spinnen Lini [3]Modèle:,[n 3] et en latin aranei linea[n 4]).
Allure générale
Selon les valeurs de Modèle:Mvar, l'allure de la courbe change[1] :
- si Modèle:Mvar < 1, le limaçon est dit elliptique, c'est l'inverse d'une ellipse par rapport à un de ses foyers. La forme ressemble à un cercle déformé pour Modèle:Mvar<1/2, pour Modèle:Mvar=1/2, la courbe possède un méplat et pour Modèle:Formule, la courbe ressemble à un haricot;
- si Modèle:Mvar = 1 la courbe est une cardioïde;
- si Modèle:Mvar > 1, le limaçon est dit hyperbolique, c'est l'inverse d'une hyperbole par rapport à un de ses foyers. La courbe possède une boucle. Le cas Modèle:Mvar = 2 conduit à une courbe trisectrice.
Propriétés différentielles
L'équation de la tangente au point de coordonnées polaires estModèle:SfnModèle:,[n 5]
Le rayon de courbure estModèle:Sfn:
Pour la courbe possède deux points d'inflexionModèle:SfnModèle:,[4] pour et .
Ces points deviennent des points d'ondulation si
Si , la longueur d'un arc de limaçon entre et nécessite l'utilisation d'une intégrale elliptique de deuxième espèceModèle:Sfn:
L'aire balayée par le vecteur pour variant de 0 à est Modèle:Sfn:
En particulier, l'aire d'un limaçon sans boucle (cas où est Modèle:SfnModèle:,[1]:
Autres systèmes de construction
Podaire
Le limaçon d'équation est la podaire du cercle de centre et de rayon par rapport à l'origine du repèreModèle:Sfn.
En effet dans l'image ci-dessous on considère le projeté de O sur la tangente au cercle en T. Les coordonnées polaires de sont et celles de sont . Celles de M sont donc pour variant de 0 à . Ce qui correspond à l'équation polaire du limaçon. Modèle:Multiple image
Conchoïde
Ce même limaçon est la conchoïde du cercle de diamètre OB où B a pour coordonnées polaires , de pôle O et de module Modèle:Sfn.
En effet par un raisonnement analogue au précédent, pour , on a et . Or le point est confondu avec . Le point parcourt une première partie du limaçon, tandis que en parcourt l'autre partie.
Inverse de conique
L'équation polaire d'un conique par rapport à un de ses foyers et suivant l'axe focal est .
Le limaçon d'équation polaire est donc la courbe inverse de la conique de foyer O, de même axe principal, de paramètre et d’excentricité par rapport au cercle unitéModèle:Sfn.
Enveloppe de cercles
Le limaçon est l'enveloppe de tous les cercles passant par un point fixe (O) et dont le centre est sur un cercle donnéModèle:Sfn.
Le limaçon d'équation polaire est l'enveloppe des cercles passant par O et dont les centres sont sur le cercle de centre Modèle:Formule et de rayon Modèle:Mvar.
Ovale de Descartes
Pour , un limaçon de Pascal d'équation est un ovale de Descartes completModèle:Sfn de foyers O et - foyer double - d'équation
Notes et références
Note
References
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- traduit de l’original en espagnol de 1899, revu et très augmenté. Réédition: dans les Obras sobre Matemática, volume V, 1908–1915; Chelsea Publishing Co, New York, 1971; Éditions Jacques Gabay, Paris, 1995 Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Voir aussi
- Limaçon de Pascal sur MathCurve.
- Modèle:MacTutor
Modèle:Palette Courbes Modèle:Portail
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Modèle:Mathcurve
- ↑ Modèle:Wikisource, Modèle:Page, note c
- ↑ Underweysung der Messung, planche 40)
- ↑ Modèle:Ouvrage, p.71
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