Intégrale elliptique

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Une intégrale elliptique est une intégrale de la forme f(x)=x0xR(t,P(t))dtR est une fonction rationnelle à deux variables, P est une fonction polynomiale de degré 3 ou 4 avec des racines simples et x0 est une constante ; autrement dit f(x)=x0xA(t)+B(t)P(t)C(t)+D(t)P(t)dtA, B, C et D sont des polynômes quelconques.

Formes canoniques

Adrien-Marie Legendre, qui en a offert la première étude systématique, a montré que des changements de variables adéquats permettent d'exprimer les intégrales elliptiques en fonction de seulement trois formes canoniques[1] appelées intégrale elliptique de première, de deuxième et de troisième espèce0<k<1 et qui s'écrivent souvent ainsiModèle:Note :

espèce k2[0;[φ];[ k2[0;[φ[π2;π2] k2];[φ];[ k2[0;1]φ];[ Forme de Legendre Forme de Jacobi
Modèle:1re
F(φ,k) =F(sinφ;k) =F(φ|k2) =F(φarcsink) =0φdθ1k2sin2θ =t=sinθ0sinφdt(1t2)(1k2t2)
Modèle:2e
E(φ,k) =E(sinφ;k) =E(φ|k2) =E(φarcsink) =0φ1k2sin2θdθ =t=sinθ0sinφ1k2t21t2dt
Modèle:3e
Π(n,φ,k) =Π(n,sinφ;k) =Π(n,φ|k2) =Π(n,φarcsink) =0φ11nsin2θdθ1k2sin2θ =t=sinθ0sinφ11nt2dt(1t2)(1k2t2)

On prendra garde en particulier à ne pas confondre la virgule avec le point-virgule. La notation de l'intégrale elliptique avec un point-virgule ne permet que d'exprimer des intégrales elliptiques où φ[π/2;π/2]. En utilisant m au lieu de k2, l'ensemble de définition est étendu à m<0, mais de toute façon, on peut toujours se ramener à une forme où k]0;1[. n. Il est aussi défini[B 1] :

D(φ,k)=D(sinφ;k)=D(φ|k2)=D(φarcsink)=0φsin2θdθ1k2sin2θ=t=sinθ=0sinφt2dt(1t2)(1k2t2)

Vocabulaire

On appelle :

  • k]0;1[ le module elliptique ou excentricité
  • m=k2 le paramètre
  • k=1k2 le comodule
  • arcsink l'angle modulaire
  • φ l'amplitude
  • n la caractéristique

L'intégrale est dite :

  • incomplète si φ est quelconque
  • complète si φ=π/2

Les intégrales elliptiques complètes de Modèle:1ère, Modèle:2e et Modèle:3e sont respectivement[2] :

K(k)=F(π2,k)E(k)=E(π2,k)Π(n,k)=Π(n,π2,k) Km(m)=F(π2|m)Em(m)=E(π2|m)Π(n|m)=Π(n,π2|m)

On définit aussi[3] :

K(k)=K(k)E(k)=E(k)Π(k)=Π(k)

On définit[A 1] :

Δ=Δ(θ)=Δ(θ,k)=1k2sin2θ

Le "nom elliptique"[traduction souhaitée 1] ou grandeur d'expansion jacobienne est la fonction spéciale :

q(k)=exp[πK(k)K(k)]

Graphiques

Modèle:Multiple image

Intégrales elliptiques, leur dérivées et intégrales complètes
pointillés ligne continue tirets
f(θ,k)=11k2sin2θ F(φ,k)=0φf(θ,k)dθ K(k)=F(π2,k)dθ
e(θ,k)=1k2sin2θ E(φ,k)=0φe(θ,k)dθ E(k)=E(π2,k)dθ
π(n,θ,k)=11nsin2θ11k2sin2θ Π(n,φ,k)=0φπ(n,θ,k)dθ Π(n,k)=0φπ(n,π2,k)dθ

Modèle:Multiple image

Historique

L'intégrale est appelée elliptique car des intégrales de cette forme apparaissent lors du calcul du périmètre des ellipses et de la surface des ellipsoïdes. Il existe également des applications de grande envergure en physique. Par exemple :

Legendre appelait ces intégrales des fonctions elliptiques. Après les travaux de Niels Abel et de Carl Gustav Jakob Jacobi, en 1827, le nom de fonction elliptique est maintenant réservé aux applications réciproques de ces intégrales ou découlant de ces applications réciproques : les fonctions elliptiques de Jacobi, les fonctions elliptiques de Weierstrass et les fonctions elliptiques d'Abel.

Nombres d'espèces

Adrien-Marie Legendre a montré que des changements de variables permettent de ramener les intégrales de la forme[A 2] f(x)=x0xA(t)+B(t)P(t)C(t)+D(t)P(t)dt aux trois formes canoniques sus-mentionnées.

Décomposition en éléments simples

En effet, on peut décomposer l'intégrande ainsi :

f(x)=x0xA(t)C(t)B(t)D(t)P(t)C2(t)D2(t)P(t)dt+x0x[B(t)C(t)A(t)D(t)]P(t)[C2(t)D2(t)P(t)]P(t)dt=x0xE(t)dt+x0xF(t)I(t)dt+x0xG(t)P(t)dt+x0xH(t)I(t)P(t)dt=i=0deg(E)ρix0xtidt+i=1deg(I)κix0x1(tti)pidt+i=0deg(G)λix0xtiP(t)dt+i=1deg(I)μix0x1(tti)piP(t)dt=i=0deg(E)[ρiti+1i+1]x0x+i=1deg(I)[(pi=1)κiln(tti)+(pi1)κi(pi1)(tti)pi1]x0x+i=0deg(G)λix0xtiP(t)dt+i=1deg(I)μix0x1(tti)piP(t)dt

E, F, G, H et I sont des polynômes tels que deg(F)deg(I)1 et deg(H)deg(I)1 et P(t)=α+βt+γt2+δt3+ϵt4. Il reste deux intégrales à calculer.

Réduction du degré des polynômes

Chacune des intégrales du troisième terme peut se ramener à une expression de la forme :

x0xat2+bt+cP(t)dt

Modèle:Démonstration

Chacune des intégrales du quatrième terme peut se ramener à une expression de la forme :

x0xat2+bt+c+dtrP(t)dt

Modèle:Démonstration

Si α, β, γ, δ et ϵ sont réels, et si on veut qu'ils le restent, alors si r est réel, on peut faire disparaître le quatrième terme du numérateur en posant :

z=1trt=1z+r

Élimination des puissances impaires du radical

On peut ensuite faire disparaître les puissances impaires sous le radical. Si on écrit :

P(t)=α+βt+γt2+δt3+ϵt4=(α1+2β1t+γ1t2)(α2+2β2t+γ2t2)=ϵ(tta)(ttb)(ttc)(ttd)
  • Une première méthode est de poser :
y=α2+2β2t+γ2t2α1+2β1t+γ1t2P(t)=(α1+2β1t+γ1t2)y
Ainsi, on a :
t=β1y2β2±(β1y2β2)2(α1y2α2)(γ1y2γ2)γ2γ1y2
dt=y[2γ1(β1y2β2)2β1(γ1y2γ2)(γ1y2γ2)2±(γ1y2γ2)[2(α1γ1β12)y2+2β1β2+α1γ2α2γ1]+2γ1[(β1y2β2)2(α1y2α2)(γ1y2γ2)](γ1y2γ2)2(β1y2β2)2(α1y2α2)(γ1y2γ2)]dy
  • Une deuxième méthode qui permet d'avoir P(t)=(α3+γ3y2)(α4+γ4y2) (ce qui n'est pas immédiatement le cas avec la première méthode) est de poser :
t=p+qy1+y
Si α, β, γ, δ et ϵ sont réels, alors on peut toujours trouver deux réels p et q qui permettent d'écrire P(y) sans puissances impaires de y.

Modèle:Démonstration

Élimination des puissances impaires de la fonction rationnelle

En posant t1=t2, on a dt1=2tdt et x0xbtP(t)dt s'exprime avec des fonctions trigonométriques ou hyperboliques.

Modèle:Démonstration

De même, x0xdtrP(t)dt se transformera en x0xddt(1nt2)P(t).

Modèle:Démonstration

Expression sous une forme trigonométrique

Soit a,b,c et 0<k<1. On peut toujours avoir :

dtP(t)=dtat4+2bt2+c=Ndθ1k2sin2θ

Modèle:Démonstration

Forme canonique

Si les racines t2 de P(t)=at4+2bt2+c=a(t2p2)(t2q2) sont réelles, c.-à-d. si p2 et q2 sont réels, on devra résoudre une expression de la forme x0xat2+c+d1nt2P(t)dt avec t2=ABsin2θCDsin2θ, ce qui donnera :

x0xaAaBsin2θCDsin2θ+c+dCdDsin2θ(CnA)(DnB)sin2θ1k2sin2θdθ=x0xaBD+(ADBC)D1CDsin2θ+c+dDDnB+nd(ADBC)DnB1(CnA)(DnB)sin2θ1k2sin2θdθ=x0xc+aBD+dDDnB+(ADBC)DC11DCsin2θ+nd(ADBC)(DnB)(CnA)11DnBCnAsin2θ1k2sin2θdθ

si D0 et si DnB0, sinon il restera en plus un terme multipliant sin2θ. Ainsi, on sera amené à résoudre : 0φa1+a2(1k2sin2θ)+ia3,i11nisin2θ1k2sin2θdθ=a1F(φ,k)+a2E(φ,k)+iΠ(ni,φ,k)

Si les racines t2 de P(t) ne sont pas réelles, t2 ne peut pas être exprimé sous la forme ABsin2θCDsin2θ[A 1], mais on peut toujours exprimer une intégrale elliptique à l'aide des trois intégrales sus-mentionnées[5]Modèle:Comment.

Autres écritures

Avec des intégrales

Des changements de variable donnent d'autres expressions :

F(φ,k)=u=sinθ=0sinφ1(1u2)(1k2u2)du=v=usinφ=01sinφ(1sin2φv2)(1k2sin2φv2)dv=u=tanθ=0tanφ1(1+u2)[1+(1k2)u2]du=v=utanφ=01tanφ(1+tan2φv2)[1+(1k2)tan2φv2]dv=u=tanθ2=0tanφ22(1+u2)24k2u2du=v=utanφ2=012tanφ2(1+tan2φ2v2)24k2tan2φ2v2dvE(φ,k)=u=sinθ=0sinφ1k2u21u2du=v=usinφ=01sinφ1k2sin2φv21sin2φv2dv=u=tanθ=0tanφ1+(1k2)u2(1+u2)3/2du=v=utanφ=01tanφ1+(1k2)tan2φv2(1+tan2φv2)3/2dv=u=tanθ2=0tanφ22(1+u2)24k2u2(1+u2)2du=v=utanφ2=012tanφ2(1+tan2φ2v2)24k2tan2φ2v2(1+tan2φ2v2)2dvΠ(n,φ,k)=u=sinθ=0sinφ11nu21(1u2)(1k2u2)du=v=usinφ=0111nsin2φv21(1sin2φv2)(1k2sin2φv2)dv=u=tanθ=0tanφ11+(1n)u21+u21+(1k2)u2du=v=utanφ=0111+(1n)tan2φv2tanφ1+tan2φv21+(1k2)tan2φv2dv=u=tanθ2=0tanφ22(1+u2)2(1+u2)24nu21(1+u2)24k2u2du=v=utanφ2=012tanφ2(1+tan2φ2v2)2(1+tan2φ2v2)24ntan2φ2v21(1+tan2φ2v2)24k2tan2φ2v2dv

Avec une série de Taylor-MacLaurin

Modèle:1re espèce

On peut utiliser son développement en série entière, k2];1[ :

K(k)=θ=0π/211k2sin2θdθ=π2n=0[P2n(0)]2k2n=π2n=0[CBC(n)22n]2k2n=π2n=0[C2nn22n]2k2n=π2n=0[(2n1)!!(2n)!!]2k2n=π2n=0[(2n)!22nn!2]2k2n=π2{1+(12)2k2+(1324)2k4++[(2n1)!!(2n)!!]2k2n+}

où :

Modèle:Démonstration

Si k2<0, en utilisant la transformation gaussienne décroissante, on se ramène dès la première itération à une forme où k]0;1[ :

K(ik)=θ=0π/211+k2sin2θdθ=21+1+k2K(1+k211+k2+1)

Pour le calcul, il peut être intéressant de faire le lien avec la moyenne arithmético-géométrique[6] :

1aK(1(ba)2)=2a+bK(aba+b)K(k)=π/2agm(1k,1+k)=π/2agm(1,1k2)

Modèle:Démonstration

Modèle:2e espèce

On a également un développement en série entière, k2];1] :

E(k)=θ=0π/21k2sin2θdθ=π2n=0112n[P2n(0)]2k2n=π2n=0112n[CBC(n)22n]2k2n=π2n=0112n[C2nn22n]2k2n=π2n=0112n[(2n1)!!(2n)!!]2k2n=π2n=0112n[(2n)!22nn!2]2k2n=π2{1(12)2k21(1324)2k43[(2n1)!!(2n)!!]2k2n2n1}

Si k2<0, en utilisant la transformation de Landen décroissante, on se ramène dès la première itération à une forme où k]0;1[ :

E(ik)=θ=0π/21+k2sin2θdθ=(1+1+k2)E(1+k211+k2+1)1+k2K(k)

Avec des fonctions hypergéométriques

On a[B 2] :

K(k)=F(π2,k)=π22F1(12,12;1;k2)E(k)=E(π2,k)=π22F1(12,12;1;k2)Π(n,k)=Π(π2,n,k)=π2F1(12;1,12;1;n,k2)

où :

Avec l'algorithme AGM (Moyenne Arithmético-Géométrique)

Avec l'algorithme AGM quadratique

A chaque étape de cet algorithme, an+1 et bn+1 sont respectivement la moyenne arithmétique et la moyenne géométrique de an et bn et an2=bn2+cn2 comme indiqué ici. Puisque K(1), E(1) ne peut pas être calculé ainsi, mais on sait que E(1)=1.

Algorithme AGM pour calculer les intégrales elliptiques
Valeurs initiales Équations de récursion Intégrales elliptiques
a0=1 an+1=an+bn2 K(k)=π2limnan=π2limnbn
b0=1k2 bn+1=anbn E(k)=(1n=02n1cn2)K(k)
c0=k cn+1=anbn2 Π(n,k)=[1+n2(1n)n=0Qn]K(k)
p0=1n pn+1=pn2+anbn2pn
Q0=1 Qn+1=Qn2pn2anbnpn2+anbn

Avec l'algorithme AGM quartique

Par substitution de αn=a2n,βn=b2n, on a l'algorithme AGM quartique dont la convergence est quartique.

Algorithme AGM quartique pour calculer les intégrales elliptiques
Valeurs initiales Équations de récursion Intégrales elliptiques
α0=1 αn+1=αn+βn2 K(k)=π2limnαn2
β0=1k24 βn+1=αn3βn+βn3αn24 E(k)={1n=04n[αn4(αn2+βn22)2]}K(k)

Modèle:Démonstration

Avec des formes symétriques de Carlson

En mathématiques , les Modèle:Lien des intégrales elliptiques sont un petit ensemble canonique d'intégrales elliptiques auquel toutes les autres peuvent être réduites. Elles constituent une alternative moderne aux formes de Legendre. Les formes de Legendre peuvent être exprimées en formes de Carlson et vice versa.

Les intégrales elliptiques de Carlson sont :

RF(x,y,z)=120dt(t+x)(t+y)(t+z)
RJ(x,y,z,p)=320dt(t+p)(t+x)(t+y)(t+z)
RC(x,y)=RF(x,y,y)=120dt(t+y)(t+x)
RD(x,y,z)=RJ(x,y,z,z)=320dt(t+z)(t+x)(t+y)(t+z)

Intégrales elliptiques incomplètes

On a, pour 0φ2π et 0msin2φ1 :

Intégrales elliptiques incomplètes
Fm(φ,m)=sinφRF(cos2φ,1msin2φ,1)Em(φ,m)=sinφRF(cos2φ,1msin2φ,1)13msin3φRD(cos2φ,1msin2φ,1)Π(n,φ|m)=sinφRF(cos2φ,1msin2φ,1)+13nsin3φRJ(cos2φ,1msin2φ,1,1nsin2φ)

Intégrales elliptiques complètes

Intégrales elliptiques complètes
Km(m)=RF(0,1m,1)Em(m)=RF(0,1m,1)13mRD(0,1m,1)Π(n|m)=RF(0,1m,1)+13nRJ(0,1m,1,1n)

Avec des intégrales de Bulirsch

Intégrales elliptiques incomplètes

Une représentation alternative des intégrales elliptiques incomplètes sont les intégrales de Modèle:Lien[7]Modèle:,[B 3].

el1(x,kc)=0arctanx1cos2θ+kc2sin2θdθel2(x,kc,a,b)=0arctanxacos2θ+bsin2θcos2θ+kc2sin2θdθel3(x,kc,nc)=0arctanx1(cos2θ+ncsin2θ)cos2θ+kc2sin2θdθ

Une version généralisée a été introduite en 1994 avec un algorithme de calcul efficace[8] :

el(x,kc,nc,a,b)=0arctanxacos2θ+bsin2θ(cos2θ+ncsin2θ)cos2θ+kc2sin2θdθ
F(φ|m)=el1(tanφ,1m)=el(tanφ,1m,p,1,p),|φ|π/2,p quelconqueE(φ|m)=el2(tanφ,1m,1,1m)=el(tanφ,1m,1,1,1m),|φ|π/2Π(n,φ|m)=el3(tanφ,1m,1n)=el(tanφ,1m,1n,1,1) ,|φ|π/2

Les intégrales de Bulirsch ont l'avantage que certaines combinaisons des intégrales elliptiques de Legendre qui se produisent dans la pratique peuvent être représentées par une fonction commune, et ainsi les instabilités numériques et les plages de valeurs indéfinies peuvent être évitées[8] :

λF(φ|m)+μE(φ|m)=el2(tanφ,1m,λ+μ,λ+μ(1m))λF(φ|m)+μΠ(n,φ|m)=el(tanφ,1m,1n,λ+μ,λ(1n)+μ)
F(φ|m)E(φ|m)m=el(tanφ,1m,1,0,1)(m1)F(φ|m)+E(φ|m)m=el(tanφ,1m,1,1,0)Π(n,φ|m)F(φ|m)n=el(tanφ,1m,1n,0,1)

Intégrales elliptiques complètes

Les intégrales complètes de Bulirsch sont :

cel1(kc)=0π/21cos2θ+kc2sin2θdθ
cel2(kc,a,b)=0π/2acos2θ+bsin2θcos2θ+kc2sin2θdθ
cel3(kc,nc)=0π/21(cos2θ+ncsin2θ)cos2θ+kc2sin2θdθ

et l'intégrale complète généralisée de Bulirsch[B 3] :

cel(kc,nc,a,b)=0π/2acos2θ+bsin2θ(cos2θ+ncsin2θ)cos2θ+kc2sin2θdθ

On a[9] :

K(m)=cel1(1m)=cel(1m,p,1,p),p quelconqueE(m)=cel2(1m,1,1m)=cel(1m,1,1,1m)Π(n,m)=cel3(1m,1n)=cel(1m,1n,1,1)

Combinaisons linéaires d'intégrales complètes de Legendre :

λK(m)+μE(m)=cel(1m,1,λ+μ,λ+μ(1m))λK(m)+μΠ(n,m)=cel(1m,1n,λ+μ,λ(1n)+μ)
K(m)E(m)m=cel(1m,1,0,1)(m1)K(m)+E(m)m=cel(1m,1,1,0)Π(n,m)K(m)n=cel(1m,1n,0,1)
cel(kc,1,a,b)=ab1kc2E(1kc2)+bakc21kc2K(1kc2)cel(kc,nc,a,b)=ab1ncK(1kc2)+banc1ncΠ(1nc,1kc2)

Fonctions elliptiques de Jacobi

Définitions

On appelle fonction amplitude de Jacobi la fonction réciproque de F, notée am :

u=F(φ,k)φ=am(u,k)

Les trois fonctions jacobiennes de base (1827) sont :

la fonction sinus de Jacobi sn(u,k)=sin[am(u,k)] sn(u,k)=sinφ
la fonction cosinus de Jacobi cn(u,k)=cos[am(u,k)] cn(u,k)=cosφ
la fonction delta de Jacobi dn(u,k)=1k2sn(u,k)2 dn(u,k)=1k2sin2φ

Gudermann (1838), puis Glaisher (1882) introduiront les neuf autres fonctions jacobiennes :

ns(u,k)=1sn(u,k),nc(u,k)=1cn(u,k),nd(u,k)=1dn(u,k),sc(u,k)=sn(u,k)cn(u,k),cs(u,k)=cn(u,k)sn(u,k),sd(u,k)=sn(u,k)dn(u,k),ds(u,k)=dn(u,k)sn(u,k),cd(u,k)=cn(u,k)dn(u,k),dc(u,k)=dn(u,k)cn(u,k).

Jacobi a aussi introduit :

  • la coamplitude : coam(u,k)=am(Ku)(u,k)=π/2am(u,k)[C 1]
  • la fonction epsilon de Jacobi[B 4] : (u,k)=0udn2(t,k)dt
  • la fonction zn de Jacobi : zn(u,k)=0u[dn(t,k)2E(k)K(k)]dt
  • la fonction zeta de Jacobi : Z(φ,k)=zn(F(φ,k),k)=E(φ,k)E(k)K(k)F(φ,k)

On a aussi[C 2] :

  • le gudermannien : gd(u)=am(u,1)=2arctaneuπ/2
  • la fonction correspondant à sn : sg(u)=sin(gd(u))
  • la fonction correspondant à cn : cg(u)=cos(gd(u)).

Lien avec les intégrales elliptiques

L'intégrale elliptique de Modèle:1re espèce permet de définir les fonctions elliptiques de Jacobi. Ainsi :

  • la fonction Modèle:Math est définie comme réciproque de F(φ,k) :
F(φ,k)=uφ=am(u,k)
  • la fonction Modèle:Math est définie comme réciproque de F(x;k) :
F(x;k)=ux=sn(u,k)=sinam(u,k)

Le lien avec les fonctions elliptiques de Jacobi s'écrit dans le cas des intégrales elliptiques de deuxième et troisième espèce :

E(am(u,k),k)=0udn2(w,k)dw=uk20usn2(w,k)dw=(1k2)u+k20ucn2(w,k)dw
Π(n,am(u,k),k)=0udw1nsn2(w,k)

Valeurs, identités et relations

Valeurs intégrales elliptiques singulières

Les valeurs intégrales elliptiques singulières sont ces intégrales elliptiques complètes[10] qui peuvent être représentées comme une combinaison algébrique des valeurs de la fonction gamma de nombres rationnels. Une telle représentation est possible si le module est égal à une valeur d'étoile lambda elliptique d'un nombre rationnel positif.

Identités de la fonction bêta des intégrales K et E
Module k Intégrales elliptiques de Modèle:1re espèce Intégrales elliptiques de Modèle:2e espèce
0 K(0)=π2=K(1) E(0)=π2=E(1)
1 limk1K(k)=+ E(1)=1
λ*(1)=22 K(22)=22ϖ=14β(14) E(122)=142(ϖ+πϖ1)=18β(14)+πβ(14)1
λ*(2)=21 K(21)=1824(2+1)β(38) E(21)=11684(2+1)β(38)+24(21)πβ(38)1
λ*(12)=222 K(222)=1884(2+1)β(38) E(222)=1824β(38)+84(21)πβ(38)1
λ*(3)=sin(π12) K[sin(π12)]=11243274β(13) E[sin(π12)]=1244334(3+1)β(13)+1623274πβ(13)1
λ*(13)=cos(π12) K[cos(π12)]=144334β(13) E[cos(π12)]=12443274(31)β(13)+122334πβ(13)1

où :

λ*(x) répond au critère suivant : K[1λ*(x)2]K[λ*(x)]=x

On a aussi :

q[λ*(p)]=exp(πp)
λ*(p)=q1exp(πp)=ϑ102[exp(πp)]ϑ002[exp(πp)]

q1 est la réciproque de q(k), soit k(q).

On a enfin :

K[λ*(5)]=K{sin[12arcsin(52)]}=237/2055/8(5+1)5/4cos(π20)β(920)
K[λ*(6)]=K[(23)(32)]=237/1233/4(3+2)(3+1)β(1124)
K[λ*(7)]=K[18(3214)]=211/775/4cot(π7)π1β(27)β(47)β(514)
K[λ*(15)]=K[116(106)(35)(23)]=2435/455/4(5+1)2π1β(215)β(815)β(13)

Les valeurs d'étoile lambda elliptique mentionnées peuvent également être obtenues en résolvant ces formules, qui sont valables pour tout n ∈ ℕ :

n=a=1ndn{2anK[λ*(1n)],λ*(1n)}
λ*(n)=1λ*(1n)2

Identités particulières

p[11]Modèle:,[B 5] :

F(pπ2|m)=pKm(m)F(φ+pπ,k)=F(φ,k)+2pK(k)F(φ,k)=F(φ,k)F(φ,0)=φF(φ,1)=argthsinφsi π2<(φ)<π2 E(pπ2|m)=pEm(m)E(φ+pπ,k)=E(φ,k)+2pE(k)E(φ,k)=E(φ,k)E(φ,0)=φE(φ,1)=1 Π(m,pπ2|m)=pEm(m)m1Π(0,φ,k)=F(φ,k)Π(1,φ,k)=1k2sin2φtanφE(φ,k)1k2+F(φ,k)Π(n,φ,0)=argth(n1tanφ)n1si π2(φ)π2Π(n,φ,1)=12n2[nln1+nsinφ1nsinφ2ln1+sinφcosφ] si π2(φ)π2Π(n,φ,n)=11n[E(φ,n)nsin(2φ)21nsin2φ]Π(n,1k,k)=1kΠ(nk2,1k)
Km(0)=π2Km(1)=Km(±)=0Km(±i)=0 Em(0)=π2Em(1)=1Em()=iEm()=Em(i)=(22+i22)Em(i)=(22i22) Π(0|0)=π2Π(0|1)=Π(0|m)=Km(m)Π(1|m)=Π(n|0)=π21nΠ(n|1)=sgnn1Π(m|m)=Em(m)1mΠ(k,k)=π4(1k)+12K(k)Π(n|±)=0Π(±|m)=0

Relations

Intégrales de P3(x)-1/2 et P4(x)-1/2

Ces deux formules servent à intégrer l'inverse des racines carrées des polynômes cubiques et quartiques :

1(ax+b)(cx2+dx+e)dx=1a2ce+b2c2abcd4F[2arctanacx+bca2ce+b2c2abcd4,sin(12arccosad2bc2a2ce+b2c2abcd)]
(1v2)(1w2)vw+12(x2+2vx+1)(x2+2wx+1)dx=F[arcsin1w2(x+v)+1v2(x+w)1w2x2+2vx+1+1v2x2+2wx+1,k]
avec : k=vw(1v2)(1w2)vw+1=thargthvargthw2=sinarcsinvarcsinw2cosarcsinv+arcsinw2

Le polynôme quartique sous le radical peut être factorisé en deux polynômes quadratiques. L'intégrale impropre de moins l'infini à plus l'infini de l'inverse de la racine carrée d'un polynôme quartique sans zéros réels peut toujours être représentée comme une intégrale elliptique complète de Modèle:1re espèce à partir d'un module algébriquement lié aux coefficients du polynôme quartique.

Par exemple :

1x4+x3+1dx=2cos(13arcsin3316)K(12[1+3tan(13arcsin3316)])3,90212557565417

Intégrales de (1 - xn)-1/2

0x11y3dy=134F(2arctan34x1+x+x2+1x,3+122)
0x11y4dy=12F(arcsin2x1+x2,12)
0x11y6dy=1234F(2arctan34x1x2,3122)
0x11y8dy=12F(arctanx1+x21x2,222)+12F(arcsinx1x21+x2,21)

Relation avec la fonction bêta

On a, pour n ∈ ℕ :

22/n2nβ(1n)=0111xndx

Cette formule est expliquée dans une version ancienne de l'article fonction gamma de Wikipedia en allemand.

Par exemple, pour n = 3, 4, 6 et 8, on a :

436β(13)=134F(2arctan134,3+122)=2334K(3+122)=2274K(3122)28β(14)=12K(12)2312β(16)=134K(3122)2416β(18)=12K(222)=12K(21)

En calculant ces intégrales et en appliquant la formule d'Euler du théorème supplémentaire, les valeurs de la fonction gamma peuvent être déterminées. Les Modèle:1re[12] et Modèle:3e[13] égalités représentent des exemples de calcul équi-anharmonique. La dérivation de ces intégrales a été traitée notamment par le mathématicien Mark B. Villarino de l'Université du Costa Rica dans son ouvrage Le Module Singulier de Legendre. La deuxième égalité[14]Modèle:,[15] représente un exemple de calcul lemniscatique (l'Modèle:Lien). Pour ces quatre égalités, le module[16] est une valeur elliptique des étoiles lambda provenant de nombres rationnels.

Dérivées, équations différentielles et primitives

Dérivées des intégrales incomplètes et complètes

Dérivée des intégrales incomplètes
ddkF(φ,k)=E(φ,k)(1k2)F(φ,k)k(1k2)kcosφsinφ(1k2)1k2sin2φ ddmF(φ|m)=E(φ|m)(1m)F(φ|m)2m(1m)cosφsinφ2(1m)1msin2φ
ddkE(φ,k)=E(φ,k)F(φ,k)k ddmE(φ|m)=E(φ|m)F(φ|m)2m
ddkΠ(n,φ,k)=kE(φ,k)+k(1k2)Π(n,φ,k)+k3cosφsinφ1k2sin2φ(nk2)(1k2) ddmΠ(n,φ|m)=E(φ|m)+(1m)Π(n,φ|m)+mcosφsinφ1msin2φ2(nm)(1m)
Dérivée des intégrales complètes
ddkK(k)=E(k)(1k2)K(k)k(1k2) ddmKm(m)=Em(m)(1m)Km(m)2m(1m)
ddkE(k)=E(k)K(k)k ddmEm(m)=Em(m)Km(m)2m
ddkΠ(n,k)=kE(k)+k(1k2)Π(n,k)(nk2)(1k2)

ddnΠ(n,k)=nE(k)+(k2n)K(k)+(n2k2)Π(n,k)2n(k2n)(n1)

ddmΠ(n|m)=Em(m)+(1m)Π(n|m)2(nm)(1m)

ddnΠ(n|m)=nEm(m)+(mn)Km(m)+(n2m)Π(n|m)2n(mn)(n1)

ddxF[f(x),g(x)]=g(x)g(x)[1g2(x)]{E[f(x),g(x)][1g2(x)]F[f(x),g(x)]}+2f(x)[1g(x)2]g(x)g(x)sin[2f(x)]2[1g2(x)]1g2(x)sin2f(x)
ddxE[f(x),g(x)]=g(x)g(x){E[f(x),g(x)]F[f(x),g(x)]}+f(x)1g2(x)sin2f(x)

Modèle:Démonstration

Équations différentielles

Équations différentielles du Modèle:1er ordre

Équations différentielles du Modèle:1er ordre des intégrales incomplètes
ddkF(φ,k)+1kF(φ,k)=E(φ,k)k(1k2)kcosφsinφ(1k2)1k2sin2φ ddmF(φ|m)+12mF(φ|m)=E(φ|m)2m(1m)cosφsinφ2(1m)1msin2φ
ddkE(φ,k)1kE(φ,k)=F(φ,k)k ddmE(φ|m)=E(φ|m)F(φ|m)2m
ddkΠ(n,φ,k)knk2Π(n,φ,k)=kE(φ,k)+k3cosφsinφ1k2sin2φ(nk2)(1k2) ddmΠ(n,φ|m)12(nm)Π(n,φ|m)=E(φ|m)+mcosφsinφ1msin2φ2(nm)(1m)
Équations différentielles du Modèle:1er ordre des intégrales complètes
ddkK(k)+1kK(k)=E(k)k(1k2) ddmKm(m)+12mKm(m)=Em(m)2m(1m)
ddkE(k)1kE(k)=K(k)k ddmEm(m)12mEm(m)=Km(m)2m
ddkΠ(n,k)knk2Π(n,k)=kE(k)(nk2)(1k2) ddmΠ(n|m)12(nm)Π(n|m)=Em(m)2(nm)(1m)

Équations différentielles du Modèle:2e ordre

Équations différentielles du Modèle:2e ordre des intégrales incomplètes
k(1k2)d2dk2F(φ,k)+(13k2)ddkF(φ,k)kF(φ,k)=kcosφsinφ(1k2sin2φ)3/2 4m(1m)d2dm2F(φ|m)+2(13m)ddmF(φ|m)F(φ|m)=cosφsinφ(1msin2φ)3/2
k(1k2)d2dk2E(φ,k)+(1k2)ddkE(φ,k)+kE(φ,k)=kcosφsinφ1k2sin2φ 4m(1m)d2dm2E(φ|m)+2(1m)ddmE(φ|m)+E(φ|m)=cosφsinφ1msin2φ
Équations différentielles du Modèle:2e ordre des intégrales complètes
k(1k2)d2dk2K(k)+(13k2)ddkK(k)kK(k)=0 4m(1m)d2dm2Km(m)+2(13m)ddmKm(m)Km(m)=0
k(1k2)d2dk2E(k)+(1k2)ddkE(k)+kE(k)=0 4m(1m)d2dm2Em(m)+2(1m)ddmEm(m)+Em(m)=0

Primitives des intégrales complètes

Primitives de E, K et Π par rapport à k ou m
0xK(k)dk=01arcsin(xz)z1z2dz 0mKm(m)dm=2(m1)Km(m)+2Em(m)
0xE(k)dk=01[arcsin(xz)2z1z2+x1x2z221z2]dz 0mEm(m)dm=23(m1)Km(m)+23(m+1)Em(m)
0xΠ(n,k)dk 0mΠ(n|m)dm=2Km(m)+2Em(m)+2(mn)Π(n|m)+nπ1n

Par exemple :

01K(k)dk=01arcsinzz1z2dz=[2Ti2(z1+1z2)]z=0z=1=2Ti2(1)=2G
01E(k)dk=01[arcsinz2z1z2+12]dz=[Ti2(z1+1z2)+12z]z=0z=1=Ti2(1)+12=G+12

où :

Puisque dm=2kdk, on a ces formules alternatives :

0xkK(k)dk=E(x)(1x2)K(x)
0xkE(k)dk=13[(1+x2)E(x)(1x2)K(x)]

On a aussi :

0xK(k)π2k2dk=π2E(x)2x
0xπ2E(k)k2dk=4E(x)2(1x2)K(x)π2x

On a :

0xK(k2)dk=012arcsl(xz)1z4dz

01K(k2)dk=012arcsl(z)1z4dz=[arcsl(z)2]01=ϖ24

0xE(k2)dk=01[4arcsl(xz)+2xz1x4z431z4]dz

01E(k2)dk=01[4arcsl(z)31z4+23z]dz=[23arcsl(z)2+13z2]01=ϖ26+13

où :

arcsl(x) est l'Modèle:Lien : arcsl(x)=0xdt1t4

Modèle:Démonstration

Théorèmes d'addition

Soit :

φt=arctan(tanφ2Δ1)+arctan(tanφ1Δ2)

On a alors :

sinφt=cosφ1sinφ2Δ1+cosφ2sinφ1Δ21k2sin2φ1sin2φ2cosφt=cosφ1cosφ2sinφ1sinφ2Δ1Δ21k2sin2φ1sin2φ2tanφt=tanφ2Δ1+tanφ1Δ21tanφ1tanφ2Δ1Δ2tanφt2=sinφ2Δ1+sinφ1Δ2cosφ1+cosφ2

Modèle:Démonstration

Modèle:1re espèce

φ1,φ2]π2;π2[,F(φ1,k)+F(φ2,k)=F(φt,k)

Modèle:2e espèce

φ1,φ2]π2;π2[,E(φ1,k)+E(φ2,k)=E(φt,k)+k2sinφ1sinφ2sinφt

Modèle:3e espèce

φ1,φ2]π2;π2[,Π(n,φ1,k)+Π(n,φ2,k)=Π(n,φt,k)nRc(γδ,γ)avec : {γ=(1nsin2φ1)(1nsin2φ2)(1nsin2φt)sinφ1sinφ2sinφtδ=n(1n)(nk2)

Il faut donc faire attention aux fonctions à valeurs multiplesModèle:Pourquoi[B 6]. Si φ1,φ2[0;π2] et 0k2n<min(1;11cosφ1cosφ2cosφt), on peut utiliser :

Π(n,φ1,k)+Π(n,φ2,k)=Π(n,φt,k)+nδarctanδsinφ1sinφ2sinφtn1ncosφ1cosφ2cosφt

Modèle:Démonstration

La moyenne arithmétique peut être calculée ainsi :

F(φ1,k)+F(φ2,k)=2F[arcsin(1+sinφ1)(1+sinφ2)(1sinφ1)(1sinφ2)(1+ksinφ1)(1+ksinφ2)+(1ksinφ1)(1ksinφ2),k]=2F[sinφ1+φ22cosarcsin(ksinφ1)arcsin(ksinφ2)2,k]

Transformations

Modèle:Article détaillé Les transformations de Landen (transformations de Landen, de Gauss et quartique AGM) facilitent les calculs numériques.

On a aussi les transformations réflexives :

Km(m)=11mKm(mm1)Em(m)=1mEm(mm1)Π(n|m)=1(1n)1mΠ(nn1|mm1)

Modèle:Démonstration

Cette transformation change le signe du paramètre, c.-à-d. change un module réel en un module imaginaire et vice-versa. Si cette transformation est appliquée deux fois de suite, le module d'origine est à nouveau créé. Cette transformation a donc un caractère réflexif.

Identité de Legendre

On a l'identité de Legendre : KE+EKKK=π2, c.-à-d. :

  • pour deux modules qui sont des homologues pythagoriciens :
K(k)E(1k2)+E(k)K(1k2)K(k)K(1k2)=π2
  • pour deux modules qui sont des homologues tangentiels :
(1+k)K(k)E(1k1+k)+21+kE(k)K(1k1+k)2K(k)K(1k1+k)=π2

Ces modules sont homologues car[17] :

{k=1k2k=1k'2k=1k1+kk=1k1+k

Nom elliptique

Nombres de Kotěšovec Kt(n)

Le nom elliptique peut être exprimée à partir des nombres de Kotěšovec Kt(n) ∈ ℕ (Modèle:OEIS) :

q(k)=exp[πK(k)K(k)]=n=1Kt(n)16nk2n

Cette suite n'est pas élémentaire mais de structure elliptique. Le rayon de convergence de cette série de Maclaurin[18] est 1.

Kt(1) Kt(2) Kt(3) Kt(4) Kt(5) Kt(6) Kt(7) Kt(8)
1 8 84 992 12 514 164 688 2 232 200 30 920 128

Nombres de Kneser Kn(n)

À partir de l'identité de Legendre, on a :

ddkq(k)=q(k)ddkπK(k)K(k)=π[K(k)E(k)+E(k)K(k)K(k)K(k)]kk'2K(k)2q(k)=π22kk'2K(k)2q(k)

et donc :

ddklnq(k)=π22kk'2K(k)2=πK(k)K(k)

Au final, nous avons, pour 1<x<1, la fonction suivante que Adolf Kneser et Robert Fricke ont analysée :

0x[π28kk'2K(k)212k]dk=14ln16x2πK(x)4K(x)=n=1Kn(n)24n1nx2n

La dérivation de cette équation par rapport à x conduit à cette équation montrant la fonction génératrice de la suite de nombres de Kneser (Modèle:OEIS) :

π28x(1x2)K(x)212x=n=1Kn(n)24n2x2n1
{Kn(2n)=24n3(4n2n)+m=1n42n2m(4n2n2m)Kn(m)Kn(2n+1)=24n1(4n+22n+1)+m=1n42n2m+1(4n+22n2m+1)Kn(m)

Par exemple :

01[π28kk'2K(k)212k]dk=ln2
01/2[π28kk'2K(k)212k]dk=54ln2π4

Robert Fricke a traité cette fonction avec le carré de l'intégrale K au dénominateur dans son célèbre ouvrage Les fonctions elliptiques et leurs applications et a dérivé cette formule en utilisant l'identité de Legendre. Adolf Kneser a également étudié cette fonction et a présenté, dans son ouvrage Nouvelle étude d’une série à partir de la théorie des fonctions elliptiques, le développement de la série MacLaurin associé, qui contient les coefficients de la Modèle:OEIS.

La suite de Kneser peut être générée alternativement à l'aide d'une suite de nombres d'Apery :

Ap(n)=a=0n1CBC(a)2CBC(n1a)2
Kn(n+1)=24n+118Ap(n+2)m=1nKn(m)Ap(n+2m)
Kn(1) Kn(2) Kn(3) Kn(4) Kn(5) Kn(6) Kn(7) Kn(8)
1 13 184 2 701 40 456 613 720 9 391 936 144 644 749

Nombres de Schellbach et Schwarz Sc(n)

Le nom elliptique a une définition identique aux définitions déjà évoquées via la suite numérique[19]Modèle:,[20] selon Hermann Schwarz :

q(x)=n=1Sc(n)24n3(11x241+1x24)4n3
q(x)=x2{12+[n=1Sc(n+1)24n+1x2n]}4

Les nombres de Schellbach et Schwarz Sc(n) forme la Modèle:OEIS[21]Modèle:,[22]Modèle:,[23]Modèle:,[24]Modèle:,[25] :

Sc(1) Sc(2) Sc(3) Sc(4) Sc(5) Sc(6) Sc(7) Sc(8)
1 2 15 150 1 707 20 910 268 616 3 567 400

Le mathématicien Modèle:Lien a découvert la suite de nombres entiers qui apparaît dans la série de MacLaurin à partir de la racine quatrième du quotient du Modèle:Lien divisé par la fonction carrée. Ce scientifique[26]Modèle:,[27] a construit cette suite en détail dans son ouvrage La doctrine des intégrales elliptiques et des fonctions thêta. Concrètement, à la page 60 de cet ouvrage, une synthèse de cette suite y est inscrite. Le mathématicien silésien-allemand Hermann Amandus Schwarzh a également écrit cette suite de nombres entiers dans son ouvrage Formules et théorèmes pour l'utilisation des fonctions elliptiques dans le chapitre Calcul de la quantité k aux pages 54 à 56. Cette suite de nombres de Schellbach-Schwarz Sc(n) a également été analysée au Modèle:S- par les mathématiciens Karl Theodor Wilhelm Weierstrass et Louis Melville Milne-Thomson. La méthode de génération des nombres de Schellbach suit ce modèle :

Sc(n+1)=2nm=1nSc(m)Kn(n+1m)

Relation avec la fonction thêta jacobienne

Le nom elliptique établit la relation entre la fonction thêta jacobienne et l'intégrale elliptique complète de première espèce :

ϑ00[q(k)]=n=1[1q(k)2n][1+q(k)2n1]2=2πK(k)
ϑ01[q(k)]=n=1[1q(k)2n][1q(k)2n1]2=1k242πK(k)

Calcul de π (par Ramanujan)

Le mathématicien Srinivasa Ramanujan a noté, en 1914, des formules de séries convergeant très rapidement pour le calcul de π.

La fonction hypergéométrique généralisée définie par la série hypergéométrique :

3F2[14,12,34;1,1;x2]=n=0(4n)!256nn!4x2n

vérifie l'équation différentielle :

K(tanarcsinx4)8K(tanarcsinx4)[2(1+1+x)(1+1x)3F2(14,12,34;1,1;x2)+x1x2ddx3F2(14,12,34;1,1;x2)]4E(tanarcsinx4)K(tanarcsinx4)π16K(tanarcsinx4)2(2+1+x+1x)3F2(14,12,34;1,1;x2)=1π

Pour quelques valeurs de x, on a :

Module Formule de π Équation différentielle
x=13 n=0(4n)!(1+8n)23n!4482n=1π
x=19 n=022(4n)!(1+10n)9n!4124n=1π 2293F2(14,12,34;1,1;192)+10281ddx3F2(14,12,34;1,1;x2)(x=19)=1π
x=149 n=033(4n)!(3+40n)49n!4284n=1π
x=199 n=0(4n)!(19+280n)1811n!415842n=1π
x=19801 n=022(4n)!(1103+26390n)9801n!43964n=1π 2206298013F2(14,12,34;1,1;198012)+26390296059601ddx3F2(14,12,34;1,1;x2)(x=19801)=1π

Les équations obtenues avec x=19 et x=19801 conduisent à des formules de π découvertes par Srinivasa Ramanujan, notamment la formule de π (informations supplémentaires) la plus connue Modèle:Refnec.

Les mathématiciens Borwein, Bailey et Beeler ont successivement écrit les formules les plus importantes de Ramanujan dans leurs travaux et ont également expliqué les recherches de Ramanujan sur les intégrales elliptiques des Modèle:1re et Modèle:2e espèce ainsi que sur les fonctions hypergéométriques et leurs équations différentielles associées.

Cette procédure a également servi de base à l'algorithme de Chudnovski des mathématiciens David et Gregory Chudnovsky.

Exemples d'application

Périmètre d'une ellipse

Illustration géométrique d'une intégrale elliptique de deuxième espèce (E(x;k) est en fait E(x,k))

Pour une ellipse de demi-grand axe a et de demi-petit axe b, donc d'excentricité e=1b2/a2 et décrite par r(θ)=|acosθbsinθ, la longueur d'un arc de l'ellipse de l'équateur à une latitude φ est :

L(φ)=0φddθr(θ)dθ=0φddθ|acosθbsinθdθ=0φa2sin2θ+b2cos2θdθ=0φa2cos2θ+b2sin2θdθ=a0φ1a2b2a2sin2θdθ=aE(φ,e)L(2π)=4aE(e)=4(a+b)E(aba+b)8aba+bK(aba+b)

où la transformation de Landen a été utilisée pour produire la dernière égalité.

Série Gauss-Kummer

En combinant linéairement ces trois formules :

E(k)=π2[1n=1CBC(n)216n(2n1)k2n]
K(k)=π2[1+n=1CBC(n)216nk2n]
k2K(k)=π2n=14n2CBC(n)216n(2n1)2k2n

on obtient la formule suivante :

2E(k)(1k2)K(k)=π2[1+n=1CBC(n)216n(2n1)2k2n]

Soit k=aba+b=11e21+1e2=e1e1 est le module enfant obtenu par la transformation de Landen, on a :

L(2π)=4(a+b)E(aba+b)8aba+bK(aba+b)=2(a+b)[2E(k)(1k2)K(k)]=2(a+b)π2[1+n=1CBC(n)216n(2n1)2k2n]=π(a+b)[1+n=1CBC(n)216n(2n1)2(aba+b)2n]

On obtient la série de Gauss-Kummer[28]Modèle:,[29] :

L(2π)=π(a+b)[1+n=1CBC(n)216n(2n1)2(aba+b)2n]

Pendule oscillant

Une application classique des intégrales elliptiques est le mouvement exact d’un pendule dans le cas où les frottements sont ignorés. Soit l la longueur du pendule, θ l'angle orienté par rapport à la verticale et g9,81 m/s2 l'accélération de la pesanteur. On a :

lθ¨=gsinθ

En intégrant en fonction du temps à partir de la dernière formule mentionnée, on obtient l'expression suivante :

θ˙2=tmaxt2θ¨θ˙dt=tmaxt2θ˙glsinθdt=2gl(cosθcosθmax)=4gl(sin2θmax2sin2θ2)

La période d'oscillation pour un angle initial maximal et une longueur de tige donnés peut être calculée ainsi :

T(θmax)=40maxdθθ˙=0θmax2lg(sin2θmax2sin2θ2)dθ=θ=arcsinsinθ2sinθmax22lg0π2d[2arcsin(sinθmax2sinθ)]sinθmax21sin2θ=2lg0π21sinθmax2cosθ2sinθmax2cosθ1sin2θmax2sin2θdθ=4lgK(sinθmax2)

Périmètre et aire d'une courbe cassinienne

Pour le cas a < c, les ovale de Cassini obéissent à la relation suivante pour les coordonnées cartésiennes :

(x2+y2)22a2(x2y2)=c4a4

où a est la distance entre un point focal et l'origine et c est la distance entre un point focal et l'intersection de la courbe avec l'axe des ordonnées.

La longueur de cette courbe est :

L=4cK[sin(12arcsina2c2)]

La surface déterminée par cette courbe est :

A=2c2E(a2c2)

Potentiel scalaire électrique d'une distribution de charge homogène, continue et en forme d'anneau

Un problème classique de l'électrostatique est le calcul du potentiel scalaire électrique étant donné une distribution de charge spatiale donnée. Avec une distribution de charge homogène et continue en forme d'anneau, le potentiel scalaire électrique peut être décrit à l'aide de l'intégrale elliptique complète de Modèle:1re espèce. Dans la solution donnée, Q représente la charge électrique totale, R le rayon de l'anneau et ε0 la permittivité du vide. De plus, le potentiel scalaire est exprimé en coordonnées cylindriques (ρ,φ,z). Puisque le résultat ne dépend pas de l'azimut φ, le problème est à symétrie cylindrique.

φe(ρ,z)=Q4π2ε00πdφρ2+z2+R22Rρcosφ=Q4π2ε00πdφ(ρ+R)2+z24Rρcos2(φ/2)={Q2π2ε01(ρ+R)2+z2F[π2φ2,2Rρ(ρ+R)2+z2]}φ=0φ=π=Q2π2ε01(ρ+R)2+z2K[2Rρ(ρ+R)2+z2]

Potentiel scalaire électrique d'une distribution dipolaire homogène, continue et en forme d'anneau

En plus de la simple répartition des charges, il est également possible d'envisager une répartition annulaire de dipôles alignés axialement. La solution du potentiel scalaire électrique est donnée ci-dessous. pz est la composante du moment dipolaire électrique, R représente le rayon de l'anneau et ε0 la permittivité du vide. Le potentiel scalaire électrique peut être décrit en utilisant l'intégrale elliptique complète de Modèle:2e espèce.

φe(ρ,z)=pzz4π2ε00πdφ(ρ2+z2+R22Rρcosφ)3=pzz4π2ε00πdφ[(ρ+R)2+z24Rρcos2(φ/2)]3=[pzz2π2ε01[(ρR)2+z2][(ρ+R)2+z2]{2Rρsinφρ2+z2+R22Rρcosφ(ρ+R)2+z2E[π2φ2;2Rρ(ρ+R)2+z2]}]φ=0φ=π=pzz2π2ε01[(ρR)2+z2](ρ+R)2+z2E[2Rρ(ρ+R)2+z2]

Potentiel vectoriel magnétique d'un conducteur porteur de courant en forme d'anneau

Un exemple en magnétostatique des courants stationnaires est le calcul du champ magnétique d'un conducteur annulaire à travers lequel circule le courant. Il est conseillé de calculer le Potentiel vecteur du champ magnétique A, à partir duquel la densité de flux magnétique peut être déterminée ultérieurement à l'aide du rotationnel. I représente ici l'intensité du courant électrique, R le rayon du conducteur annulaire et μ0 la perméabilité au vide. De plus, le potentiel vectoriel magnétique est exprimé en coordonnées cylindriques (ρ,φ,z) et avec le vecteur de base unitaire dans la direction azimutale. La solution est représentée par une combinaison d'intégrales elliptiques complètes de Modèle:1re et Modèle:2e espèce. Le résultat est donné ici en utilisant la convention de Legendre. L'intégrale de Bulirsch cel() donnée ci-dessous est particulièrement adaptée à l'évaluation numérique de la fonction spécifiée. L'avantage est une plus grande stabilité numérique au voisinage de ρ=0[30].

A(ρ,z)=μ0IR2π0πcosφdφρ2+z2+R22Rρcosφeφ=μ0I2πρ{ρ2+R2+z2(ρ+R)2+z2K[2Rρ(ρ+R)2+z2](ρ+R)2+z2E[2Rρ(ρ+R)2+z2]}eφ

Références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Traduction/Référence Modèle:Traduction/Référence

Note :

  1. Traduction sourcée souhaitée.

A : Traité des fonctions elliptiques et des intégrales eulériennes - Adrien-Marie Legendre (1825)

B : Modèle:DLMF

  1. Modèle:DLMF
  2. Modèle:DLMF
  3. 3,0 et 3,1 Modèle:DLMF
  4. Modèle:DLMF
  5. Certaines relations proviennent de l'article homonyme en chinois, lequel présente parfois des erreurs. On se référera à Modèle:DLMF.
  6. Modèle:DLMF

C : Elliptic Integrals - Harris Hancock, John Wiley & Sons, New York (1917)

Autres références : Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail

  1. E. T. Whittaker et Watson, A Course of Modern Analysis, New York, Mac Millan, 1943, Modèle:P..
  2. La notation avec un indice m est une notation pour cet article de Wikipedia, ce n'est pas une notation officielle : l'indice est omis dans les ouvrages. Dans les ouvrages, le contexte permettra de savoir si la convention avec module k ou paramètre m est utilisée.
  3. Π désigne aussi Π(n,φ,k)
  4. 4,0 et 4,1 Modèle:Ouvrage
  5. Un exemple où p2 et q2 sont imaginaires, mais l'intégrale est réelle.
  6. Modèle:Lien web.
  7. Modèle:Literatur
  8. 8,0 et 8,1 Modèle:Literatur
  9. Modèle:Literatur
  10. Modèle:Lien web
  11. Modèle:Literatur
  12. Modèle:Lien web
  13. Modèle:Lien web
  14. Modèle:Lien web
  15. Modèle:Lien web
  16. Modèle:Lien web
  17. k a été définit pour l'occasion ; ce n'est pas une définition officielle.
  18. Formeln und Lehrsätze zum Gebrauche der elliptischen Functionen
  19. Modèle:Lien web
  20. Modèle:Literatur
  21. Modèle:Literatur
  22. Modèle:Lien web
  23. Modèle:Literatur
  24. Modèle:Literatur
  25. Modèle:Literatur
  26. Modèle:Literatur
  27. Modèle:Literatur
  28. Une autre formule avec une fonction hypergéométrique pour la série de Gauss-Kummer (qui produit bien sûr les mêmes valeurs) est répertoriée sur math.wolfram.com.
  29. Gérard P. Michon : Périmètre d'une ellipse Section Calculs rapides très précis. Sur : numericana.com Récupéré le 26 juillet 2015.
  30. Modèle:Literatur