Moyennes spectrales

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Coefficient d'absorption de l'air à haute température.

Un problème majeur du transfert radiatif est le nombre extrêmement élevé de raies spectrales d'un gaz, pouvant atteindre ou dépasser plusieurs centaines de milliers, en sus du fond continu. Si l'on ne s'intéresse qu'au seul transfert d'énergie les moyennes spectrales sont utilisées pour réduire notablement le calcul. Il existe diverses moyennes adaptées au cas étudié.

Définitions

On s'intéresse à un milieu sans diffusion, décrit par l'équation de transfert radiatif stationnaire portant sur la luminance spectrale (ou spectrique[N 1]) Lν(𝐱,Ω) dans la direction donnée par la variable Ω[1]Modèle:,[2]

ΩLν=κν(Lν0Lν)

κν est le coefficient d'absorption à la fréquence ν et Lν0 la distribution de Planck écrite en fonction de l'énergie réduite u=hνkT

Lν0=αu3eu1,α=2k3T3h2c2

La luminance peut être réduite à la connaissance de Lν(s) dans le cas du problème unidimensionnel de la propagation dans une direction choisie, s étant la coordonnée mesurant cette direction

dLνds=κν(Lν0Lν)

Dans le cas d'un milieu homogène (T constant) la solution avec le terme source Lν(0)=L0 est

Lν(s)=L0eκνs+Lν0(1eκνs)
𝒯ν(s)=eκνs
Si le milieu est constitué de n composants les coefficients d'absorption s'additionnent et les transmittances se multiplient
𝒯ν=ei=1nκνis=Πi=1neκνis=Πi=1n𝒯νi
  • le second terme correspond à l'émission du milieu. Lorsque s ce terme tend vers zéro et la solution du problème vers Lν0. Il fait apparaître l'absorbance spectrale
𝒜ν(s)=1eκνs
On a
𝒯ν+𝒜ν=1

Moyenne de Rosseland

f=u3eu1 et sa dérivée.

On suppose ici que le milieu est proche de l'équilibre thermodynamique, condition réalisée pour un milieu optiquement épais tel que le libre parcours moyen soit petit devant toute longueur caractéristique des gradients présents dans le milieu

κν1<<TT,ν

On écrit la solution de l'équation de transfert comme le développement au premier ordre

Lν(𝒙)=Lν0(𝒙)1κνΩLν0+...=Lν01κνLν0TΩT+...

avec

Lν0T=3αu2eu1αu3eu(eu1)2

Cette expression s'annule au maximum de la distribution de Planck donnée par

u=LambertW(3e3)+3=2.821439372...

où LambertW est la fonction W de Lambert.

Si on intègre cette expression sur tout le spectre il vient

L=0Lνdν=acT44πΩT01κνLν0Tdν

On réécrit le dernier terme en faisant apparaître la moyenne de Rosseland κR(T)

01κνLν0Tdν=1κR0Lν0Tdν=1κRacT3π

On notera que Lν0T est négatif au-delà du maximum de la fonction de Planck, ce qui privilégie les fortes fréquences dans la moyenne de Rosseland. Corrélativement, augmenter l'absorption aux faibles fréquences diminue cette moyenne.

Un exemple pour lequel le calcul est analytique est le rayonnement continu de freinage (bremẞtrahlung) dans un plasma pour lequel on a, en négligeant l'émission induite

κν=αT12ν3

où T est ici la température de translation des électrons. Ceci donne par intégration

κR=βT72

appelée opacité de Kramers[N 2].

Moyennes pour l'absorption et l'émission

En intégrant l'équation de transfert sur tout le spectre on obtient

ΩL=0κνLν0dν0κνLνdν

où L est la luminance totale

L=0Lνdν

Le premier terme correspondant à l'émission ne pose pas de problème : il suffit d'introduire la moyenne de Planck

κP(T)=0κνLν0dν0Lν0dν=4πaT40κνLν0dν

où a est la constante radiative.

Le second terme n'est pas connu a priori puisqu'il contient la solution cherchée. On va donc chercher des approximations possibles sous la forme 0κνLνdν=κm0Lνdν, ce qui constitue une opération délicate puisque luminance et coefficient d'absorption sont fortement corrélés. En fait on utilise un découpage en bandes de largeur variable suivant la méthode adoptée.

Moyenne par bande

On définit un coefficient d'absorption moyen pris sur un intervalle spectral νi,νi+δνi[3]. Généralement il s'agit de la moyenne de Planck

κi=νiνi+δνiκνLν0dννiνi+δνiLν0dν

On suppose ensuite que la luminance moyenne Li solution du problème dans l'intervalle obéit à une équation analogue à la précédente

ΩLi=κi(Li0Li)

Li0=νiνi+δνiLν0dν

On voit que la solution tend vers la solution exacte lorsque le nombre d'intervalles tend vers l'infini. En pratique il en faut un grand nombre pour obtenir une bonne précision[4].

Modèles de « bandes étroites »

Ce type de modèle a été développé pour traiter de manière aussi précise que possible les raies spectrales[5]Modèle:,[6].

Définissons l'absorbance totale sur un intervalle de fréquence

𝒯i(s)=δνi𝒯ν(s)dν

Connaissant le profil d'une raie il est possible de calculer l'absorbance de cette raie. On peut également connaître les caractéristiques d'un ensemble de raies si on choisit bien son intervalle, lequel est forcément « étroit ». Le choix, pour un gaz donné, du type de raie, de leur espacement, de leur répartition en hauteur, de leur recouvrement (ou non) est le choix du physicien, les options étant nombreuses[2]Modèle:,[5].

Pour le cas où plusieurs composants coexistent on montre aisément que 𝒯=Π𝒯i

Cette méthode est limitée par la connaissance précise des caractéristiques a priori du spectre dans chaque intervalle de fréquence et conduit donc à un nombre élevé de bandes.

Méthode de la fonction de distribution

Cette méthode, connue en anglais sous le nom de opacity distribution function (ODF) ou cumulative k-distribution (CK method) consiste à rassembler toutes les contributions dans une bande au centre de celle-ci. Dès lors le spectre est caractérisé par la seule distribution statistique des coefficients d'absorption compris entre κ et κ + dκ, ceci pour chaque bande.

La résolution de l'équation de transfert radiatif étant effectué par une méthode quelconque pour chaque échantillon de coefficient (issu de la discrétisation de la fonction de distribution) dans chaque bande il ne reste plus qu'à pondérer le résultat par la densité de probabilité associée.

Une telle méthode permet une précision raisonnable avec un nombre de bandes faible et une discrétisation raisonnable de la fonction de distribution (typiquement 10 x 10)[4].

Notes

Modèle:Références

Références

Voir aussi

Modèle:Portail
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