Fraction continue de Rogers-Ramanujan

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La fraction continue de Rogers-Ramanujan est une fraction continue généralisée découverte par Modèle:Lien en 1894 et indépendamment par Srinivasa Ramanujan vers 1910, qui est étroitement reliée aux identités de Rogers-Ramanujan ; il est possible d'en donner une forme explicite pour de nombreuses valeurs de son argument.

Représentation par coloration de régions des réduites A400(q)/B400(q) de la fonction q1/5R(q), où R(q) est la fraction continue de Rogers-Ramanujan.

Définition

Étant données les fonctions G(q) et H(q) apparaissant dans les identités de Rogers-Ramanujan,

G(q)=n=0qn2(1q)(1q2)(1qn)=n=0qn2(q;q)n=1(q;q5)(q4;q5)=n=11(1q5n1)(1q5n4)=qj602F1(160,1960;45;1728j)=q(j1728)602F1(160,2960;45;1728j1728)=1+q+q2+q3+2q4+2q5+3q6+

et

H(q)=n=0qn2+n(1q)(1q2)(1qn)=n=0qn2+n(q;q)n=1(q2;q5)(q3;q5)=n=11(1q5n2)(1q5n3)=1q11j11602F1(1160,3160;65;1728j)=1q11(j1728)11602F1(1160,4160;65;1728j1728)=1+q2+q3+q4+q5+2q6+2q7+

(a;q) représente le q-symbole de Pochhammer infini, j est le j-invariant, et 2F1 est la fonction hypergéométrique (les coefficients des développements en séries entières forment les suites de l'OEIS Modèle:OEIS2C et Modèle:OEIS2C, respectivement), la fraction continue de Rogers-Ramanujan est

R(q)=q1160H(q)q160G(q)=q15n=1(1q5n1)(1q5n4)(1q5n2)(1q5n3)=q1/51+q1+q21+q31+

Fonctions modulaires

Si q=e2πiτ, alors q160G(q) et q1160H(q), ainsi que leur quotient R(q), sont des fonctions modulaires de τ. Comme elles ont des coefficients entiers, la théorie de la multiplication complexe implique que leurs valeurs, lorsque τ est de la forme ip/q, sont des nombres algébriques qui peuvent être calculés explicitement.

Exemples

R(e2π)=e2π51+e2π1+e4π1+=5+52ϕ=ϕ+2ϕ
R(e25π)=e2π51+e2π51+e4π51+=51+(53/4(ϕ1)5/21)1/5ϕ

ϕ=1+52 est le nombre d'or (ces formules figuraient dans la première lettre que Ramanujan avait envoyée à Hardy, et faisaient partie de celles qui avaient stupéfié ce dernier[1]).

Liens avec les formes modulaires

R(q) peut s'exprimer à l'aide de la fonction êta de Dedekind, une forme modulaire de poids 1/2, car on a (en posant q=e2iπτ)[2] :

1R(q)R(q)=η(τ5)η(5τ)+1
1R5(q)R5(q)=[η(τ)η(5τ)]6+11{{|}}

Liens avec le j-invariant

Parmi les nombreuses relations vérifiées par le j-invariant, on a

j(τ)=(x2+10x+5)3x

x=[5η(5τ)η(τ)]6

Éliminant le quotient, on peut exprimer j(τ) en termes de r=R(q) :

j(τ)=(r20228r15+494r10+228r5+1)3r5(r10+11r51)5j(τ)1728=(r30+522r2510005r2010005r10522r5+1)2r5(r10+11r51)5

où le numérateur et le dénominateur sont des invariants polynomiaux de l'icosaèdre. La relation modulaire entre R(q) et R(q5) a pour conséquence

j(5τ)=(r20+12r15+14r1012r5+1)3r25(r10+11r51)

Soit z=r51r5 ; alors

j(5τ)=(z2+12z+16)3z+11

z=[5η(25τ)η(5τ)]611, z0=[η(τ)η(5τ)]611, z1=[η(5τ+25)η(5τ)]611,z2=[η(5τ+45)η(5τ)]611, z3=[η(5τ+65)η(5τ)]611, z4=[η(5τ+85)η(5τ)]611

ce qui est le j-invariant de la courbe elliptique y2+(1+r5)xy+r5y=x3+r5x2, paramétrée par les points réguliers de la courbe modulaire X1(5).

Équation fonctionnelle

On pose désormais systématiquement r(τ)=R(q), avec q = e2πiτ. Là où d'autres fonctions modulaires, par exemple le j-invariant, vérifient :

j(1τ)=j(τ)

et qu'on a pour la fonction êta de Dedekind :

η(1τ)=iτη(τ)

l'équation fonctionnelle de la fraction continue de Rogers–Ramanujan met en jeu[3] le nombre d'or ϕ=1+52 :

r(1τ)=1ϕr(τ)ϕ+r(τ).

On a d'autre part r(7+i10)=i.

Équations modulaires

Il y a des relations modulaires entre R(q) et R(qn), particulièrement élégantes pour certaines petites valeurs premières de n[4] :

Soit u=R(q) et v=R(qn) ; alors :

Pour n=2, vu2=(v+u2)uv2.


Pour n=3, (vu3)(1+uv3)=3u2v2.


Pour n=5, (v43v3+4v22v+1)v=(v4+2v3+4v2+3v+1)u5.


Pour n=11, uv(u10+11u51)(v10+11v51)=(uv)12.


De plus, on peut remarquer que les facteurs apparaissant pour n=5 se retrouvent dans le cas n=11, puisque :

v10+11v51=(v2+v1)(v43v3+4v22v+1)(v4+2v3+4v2+3v+1).

Autres résultats

Ramanujan a découvert beaucoup d'autres propriétés intéressantes de R(q)[5]. Posant u=R(qa), v=R(qb), et ϕ le nombre d'or,

si ab=4π2, alors (u+ϕ)(v+ϕ)=5ϕ.
si 5ab=4π2, alors (u5+ϕ5)(v5+ϕ5)=55ϕ5.

Les puissances de R(q) vérifient également des relations inattendues. Ainsi,

R3(q)=αβ

α=n=0q2n1q5n+2n=0q3n+11q5n+3
β=n=0qn1q5n+1n=0q4n+31q5n+4

Posant w=R(q)R2(q2), on a

R5(q)=w(1w1+w)2,R5(q2)=w2(1+w1w)

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Portail

  1. Modèle:Article
  2. Modèle:En Duke, W. "Continued Fractions and Modular Functions", http://www.math.ucla.edu/~wdduke/preprints/bams4.pdf
  3. Modèle:En Duke, W. "Continued Fractions and Modular Functions" (p.9)
  4. Modèle:En Berndt, B. et al. "The Rogers–Ramanujan Continued Fraction" Modèle:Lire en ligne.
  5. Modèle:En Berndt, B. et al. "The Rogers–Ramanujan Continued Fraction"