Fraction continue généralisée

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En mathématiques, une fraction continue généralisée est une expression de la forme :

b0+a1b1+a2b2+a3b3+

comportant un nombre fini ou infini d'étages. C'est donc une généralisation des fractions continues simples puisque dans ces dernières, tous les Modèle:Math sont égaux à 1[1].

Notations

Une fraction continue généralisée est une généralisation des fractions continues où les numérateurs et dénominateurs partiels peuvent être des complexes quelconques :

x=b0+a1b1+a2b2+a3b3+a4

an (n > 0) sont les numérateurs partiels et les bn les dénominateurs partiels.

Des notations plus compactes sont employées :

x=b0+a1b1+a2b2+a3b3+[2].

Carl Friedrich Gauss utilisa une notation rappelant la notation Σ des séries ou Π du produit infini :

x=b0+𝐊i=1aibi

où la lettre Modèle:Math est l'initiale de Modèle:Lang, signifiant « fraction continue » en allemand.

Dans la suite, on adopte l'écriture d'Alfred Pringsheim :

x=b0+a1b1+a2b2+a3b3+.

L'observation suivante va rendre naturel le calcul des réduites. Les fonctions Modèle:Math définies par

ρ0(z)=b0+zetn*ρn(z)=b0+a1b1+a2b2++anbn+z

sont des composées de fonctions homographiques :

n*ρn=ρn1τnavecτn(z)=anbn+z.

Les matrices associées vérifient alors

R0=(1b001)etn*Rn=Rn1TnavecTn=(0an1bn),

si bien que[3]

nRn=(hn1hnkn1kn)etρn(z)=hn1z+hnkn1z+kn,

où les Modèle:Math et Modèle:Math sont définis par

h1=1,h0=b0,hn=bnhn1+anhn2etk1=0,k0=1,kn=bnkn1+ankn2.

Réduites

Des formules précédentes découlent celles sur les numérateurs et dénominateurs des réduites, généralisant celles des réduites d'une fraction continue simple :

nb0+a1b1+a2b2++anbn=hnkn(1)n*bnan=hnkn2hn2knhnkn1hn1kn(2)nhn1knhnkn1=Πi=1n(ai)(3)

Modèle:Démonstration/début

Modèle:Démonstration/fin

Conversions

Si (cModèle:Ind)Modèle:Ind est une suite de complexes non nuls alors Modèle:Retrait c'est-à-dire que ces deux fractions continues ont mêmes réduites.

En particulier :

Ces deux conversions sont extrêmement utiles dans l'analyse du problème de convergence.

Une autre, également découverte par Euler[4], permet de compacter une fraction continue simple ayant une « quasipériode » de longueur paire 2r en une fraction continue généralisée « presque » simple — ou inversement, de développer certaines fractions généralisées en fractions simples — en appliquant r fois la formule suivante :

Modèle:Retrait l'égalité signifiant ici que pour tout entier naturel k, la réduite d'indice k de la fraction généralisée de droite est égale à celle d'indice 3k de la fraction simple de gauche.

Modèle:Démonstration/début En notant Modèle:Retrait on a

UbP=PVb pour P=(mn+10m1)

donc

Ub1Ub2UbkP=PVb1Vb2Vbk.

On conclut en appliquant à 0 les transformations de Möbius correspondantes et en remarquant que celle qui correspond à P fixe 0.

(La contrainte de parité sur la quasipériode s'explique par : Modèle:Math.) Modèle:Démonstration/fin

Équation du second degré

Modèle:Voir

L'Algebra de Raphaël Bombelli contient la première fraction continue connue en Europe, elle correspond à celle donnée en exemple dans ce paragraphe.

Un exemple d'illustration de l'arrivée naturelle d'une fraction continue généralisée est l'équation du second degré. Étudions le cas particulier, correspondant à celle de Bombelli[5], la première connue en Europe :

x26x4=0oux=6+4x.

En remplaçant x par sa valeur, on obtient, comme valeur de x :

(1)6+4x,(2)6+46+4x,(3)6+46+46+4x

En notation de Pringsheim, la fraction ƒ prend la forme suivante :

f=6+46+46+46+

Un calcul manuel montre que ses premières réduites sont 6, 20/3, 33/5, 218/33, 720/109. On démontre que cette suite tend vers une des deux racines : celle égale à 3 + Modèle:Racine. À l'époque de Bombelli, l'intérêt principal de cette fraction continue était d'offrir une méthode d'extraction de racine : le calcul de la fraction permet d'approcher Modèle:Racine avec toute la précision souhaitée.

Pour une solution d'une équation du second degré arbitraire, Euler écrit le même développement[6]. On peut montrer (Modèle:Cf. article détaillé) que si l'équation a une racine double non nulle ou deux racines de modules distincts, cette fraction continue généralisée tend vers la racine de plus grand module mais que sinon, la fraction continue n'est pas convergente.

Leonhard Euler calcule le premier développement en fraction continue généralisée d'une fonction.

Développements en fractions continues généralisées de Modèle:Math et de Modèle:Math

La fraction continue de Modèle:Math n'offre aucune régularité donc son calcul est inextricable. Ce nombre admet en revanche de multiples développements en fractions continues généralisées. La première apparition d'une telle fraction est la formule de Brouncker :

4π=1+122+322+522 + ....

Une démonstration de cette égalité figure dans l'article « Formule de fraction continue d'Euler », par évaluation au point 1 d'une fraction continue généralisée de la fonction Arctangente. Ainsi, une fraction continue ne s'applique pas uniquement aux nombres, mais aussi à certaines fonctions. De même, Euler a développé la fonction exponentielle en une fraction continue généralisée d'une forme appropriée :

Modèle:Centrer

dont on obtient :

e=2+22+33+44 +55 + ...=2+22+22+23+34 + ...,

Voir la Modèle:OEIS.

Il obtient également la fraction continue simple  :

Modèle:Centrer

donnant :

e=2+12+11+11+14 + ....

Critère d'irrationalité

Modèle:Théorème

[[Fraction continue et approximation diophantienne#Nombres à tangente rationnelle, dont π|On en déduit par exemple l'irrationalité de Modèle:Math]], démonstration due à Lambert en 1761.

Notes et références

Modèle:Crédit d'auteurs Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Modèle:Portail

  1. Les dénominateurs d'une fraction continue simple sont usuellement notés Modèle:Math, contrairement à ceux d'une fraction continue généralisée où ils sont le plus souvent notés Modèle:Math, les Modèle:Math désignant alors les numérateurs.
  2. Modèle:Article.
  3. Ces calculs, purement algébriques, restent valables génériquement, dans le corps de fractions rationnelles (à coefficients rationnels) d'indéterminées Modèle:Math, Modèle:Math, Modèle:Math, Modèle:Math, Modèle:MathModèle:Etc.
  4. Modèle:La L. Euler, De fractionibus continuis dissertatio, 1744, § 25.
  5. R. Bombelli, L'Algebra, 1572, Modèle:Cf. Modèle:MacTutor.
  6. Modèle:La L. Euler, Introductio in analysin infinitorum, 1748, vol. I, chap. 18.