Ensemble polaire

De testwiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Modèle:Voir homonymes En analyse fonctionnelle et en analyse convexe, le[1] polaire d'une partie P d'un espace localement convexe est un convexe fermé de son dual topologique, contenant l'origine et ayant une « relation de dualité » avec P. Bien qu'il soit usuellement défini dans le cadre bien plus général de deux espaces en dualité[2], nous nous limiterons dans cet article au cas d'un espace euclidien, qui s'identifie à son dual.

Énonçons quelques propriétés de cette relation de dualité, de manière à donner une idée de sa nature :

  • le polaire du polaire, appelé le bipolaire, d'un convexe fermé P contenant l'origine est égal à P ;
  • le polaire d'un polyèdre convexe contenant l'origine est un autre polyèdre convexe contenant l'origine et les sommets (resp. les faces) du premier sont en bijection avec les faces (resp. les sommets) du second ;
  • le polaire de la boule unité fermée de la [[Norme (mathématiques)#En dimension finie|norme ℓModèle:Exp de ℝModèle:Exp]] est la boule unité fermée de la norme ℓModèle:Exp, avec 1/p + 1/q = 1.

En géométrie, lorsque P est un polyèdre convexe contenant l'origine, on appelle parfois P le dual de P, mais en analyse convexe cette appellation entre en conflit avec celle du cône dual P+, dont la signification est tout autre (sauf si P est un cône, auquel cas P=P+).

Définitions

Le polaire P[3] d'une partie P d'un espace euclidien E est défini par[4] Modèle:Centrer, désigne le produit scalaire de E.

Exemples
  • Le polaire d'un cône est égal à son cône dual négatif ; en particulier, {0}=E.
  • Les boules unité fermées des [[Norme (mathématiques)#En dimension finie|normes ℓModèle:Exp et ℓModèle:Exp]], avec 1/p + 1/q = 1, sont polaires l'une de l'autre ; en particulier (cas p = q = 2), la boule unité fermée de E est son propre polaire.
  • Dans le plan euclidien, le polaire de la bande ×]0,1] est la demi-droite {0}×],1].

Modèle:Ancre Le bipolaire d'une partie P de E est le polaire de son polaire. On le note P:=(P).

Propriétés

On désigne ci-dessous l'enveloppe convexe de P par co(P) et son enveloppe convexe fermée par co(P).

Propriétés du polaire

On peut voir P comme une intersection de demi-espaces fermés de E, contenant l'origine : Modèle:Centrer Ceci conduit à la première propriété ci-dessous.

Modèle:Théorème

On peut aussi écrire P comme suit : Modèle:CentrerP* désigne la conjuguée de la fonction indicatrice P de l'ensemble P.

Propriétés du bipolaire

Soit P une partie d'un espace euclidien. Alors, P=co(P{0}).

Par conséquent, P=P si, et seulement si, P est un convexe fermé contenant l'origine.

Bornitude

Il n'y a pas d'équivalence entre la bornitude de P et celle de P. Par exemple, si P=conv{0,e1+e2,e1e2}, qui est borné dans 2, P={y2y1+y21, y1y21} n'est pas borné. En réalité, comme le montre le résultat suivant, la bornitude de P est équivalente au fait que P contient une petite boule centrée en zéro.

Modèle:Théorème

La réciproque de la dernière implication n'est pas nécessairement vérifiée si P n'est pas convexe. Par exemple, si P=([1,1]×{0})({0}×[1,1]), P=[1,1]2 est borné, alors que P ne contient pas de boule.

Exemple

Modèle:Théorème

En effet, puisque P a même polaire que co(P{0}), on peut toujours se ramener au cas où ce polyèdre P est convexe et contient 0.

Puisque P est alors un polyèdre convexe, son indicatrice P est une fonction convexe polyédrique, donc la fonction conjuguée P* également, si bien que P est polyédrique, comme ensemble de sous-niveau 1 de P*.

Plus explicitement : P (polyèdre convexe contenant 0) peut s'écrire sous la forme Modèle:CentrerI et J sont des ensembles d'indices disjoints et finis, les points ciE pour iI, les directions djE pour jJ, et cone désigne l'enveloppe conique (convexe pointée). Le polaire P de P est le polyèdre convexe Modèle:Centrer

Annexes

Notes

Modèle:Références

Article connexe

Modèle:Lien

Bibliographie

Modèle:Portail

  1. On utilise le masculin pour polaire parce que l'on fait référence à un ensemble. Pour la définition de la (droite) polaire, voir « Pôle et polaire ».
  2. Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp.
  3. Dans ce contexte, pour éviter l'éventuelle confusion entre polaire P (cercle en exposant) et intérieur P  (cercle suscrit), l'intérieur d'une partie P est noté intP.
  4. C'est la définition donnée par Modèle:Harvsp et par Modèle:Harvsp. Dans le cadre plus général de deux espaces en dualité, ≤ 1 est remplacé par ≥ –1 dans Modèle:Harvsp, tandis que Modèle:Harvsp utilisait une définition de Bourbaki antérieure Modèle:Harv et différente, qui dans notre cas euclidien s'écrit :Modèle:CentrerModèle:Harvsp notent eux aussi P cet ensemble (Modèle:Citation étrangère), et notent P (Modèle:Citation étrangère) l'ensemble que nous notons P. Avec leurs notations, on a donc P=(P(P))P.