Nombre harmonique
En mathématiques, le Modèle:Mvar-ième nombre harmonique est la somme des inverses des Modèle:Mvar premiers entiers naturels non nuls :
- .
Ce nombre rationnel est aussi égal à Modèle:Mvar fois l'inverse de la moyenne harmonique de ces entiers, ainsi qu'à la Modèle:Mvar-ième somme partielle de la série harmonique.
Les nombres harmoniques ont été étudiés pendant l'Antiquité et sont importants dans plusieurs domaines de la théorie des nombres. Ils apparaissent dans de nombreux problèmes d'analyse combinatoire.
Table des premiers nombres harmoniques
| Valeur de Modèle:Mvar | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Valeur de Modèle:Mvar[1] | Modèle:Math[2] | Modèle:Math | |||||||||
| Valeur approchée de Modèle:Mvar | 0 | 1 | 1,5 | 1,8 | 2,1 | 2,3 | 2,5 | 2,6 | 2,7 | 2,8 | 2,9 |
Les numérateurs et dénominateurs de ces rationnels forment, à partir de Modèle:Math, les suites d'entiers Modèle:OEIS2C et Modèle:OEIS2C de l'OEIS.
La sous-suite des numérateurs premiers est 3, 11, 137, 761, Modèle:Nombre, … (Modèle:OEIS2C) et les indices correspondants sont 2, 3, 5, 8, 9, … (Modèle:OEIS2C).
Comportement asymptotique

La suite des nombres harmoniques croît lentement.
La série harmonique diverge ; sa [[Somme infinie|somme est Modèle:Math]]. On a le développement asymptotique suivant :
où est la constante d'Euler-Mascheroni ; plus généralement, la formule d'Euler-Maclaurin donne :
où les sont les nombres de Bernoulli.
Propriétés
Autres expressions
- , où est un nombre de Stirling de première espèce.
- [3].
Euler a donné la représentation intégrale suivante[4] :
- ,
en utilisant l'identité
- ,
ce qui fournit un prolongement méromorphe . En fait,
- ,
où Modèle:Mvar est la fonction digamma.
Propriétés arithmétiques
On a les propriétés suivantes concernant la forme irréductible du rationnel Modèle:Mvar :
- Pour , est un diviseur du PPCM des entiers .
- Pour , est impair et est pair, donc (en omettant Modèle:Math) le seul nombre harmonique entier est Modèle:Math ; d'après le théorème de Kürschák, Modèle:Math est même la seule somme d'inverses d'entiers naturels consécutifs qui soit entière.
- Plus précisément, est divisible par où désigne la partie entière[5]Modèle:,[6]; en particulier est divisible par .
- Pour tout nombre premier , est divisible par Modèle:Math et est divisible par : voir « Théorème de Wolstenholme ».
- Le postulat de Bertrand permet de démontrer que les trois seuls nombres harmoniques décimaux (cas où les seuls premiers divisant sont 2 et 5) sont Modèle:Math, Modèle:Math et Modèle:Math[7].
- Étant donné un nombre premier :
- On conjecture que l'ensemble des indices des numérateurs qui sont divisibles par est fini, et ceci a été démontré pour [8].
- On a (13 éléments). ; voir la Modèle:OEIS.
- On montre que est non multiple de ssi appartient à , ce qui montre que si est fini, alors est multiple de à partir d'un certain rang, égal à ; par exemple, est multiple de 3 à partir de , est multiple de 5 à partir de , et est multiple de 7 à partir de [8].
- Prouver la conjecture ci-dessus montrerait que les nombres harmoniques "décimaux en base " (quotients d'un entier par une puissance de ) seraient toujours en nombre fini, puisqu'à partir d'un certain rang serait multiple d'un nombre premier n'intervenant pas dans la décomposition en produits de facteurs premiers de .
Sommes et séries numériques impliquant les nombres harmoniques
On a[9] :
Plusieurs séries numériques font apparaitre les nombres harmoniques[10]Modèle:,[11]Modèle:,[12]. Parmi les plus connues, on a :
- (Euler)
Donald Knuth établit l'égalité suivante[13]: pour toute fonction admettant un développement en série entière , alors :
On peut en déduire la série génératrice des nombres harmoniques :
Généralisation
On définit le Modèle:Mvar-ième nombre harmonique généralisé Modèle:Mvar d'exposant Modèle:Mvar comme la Modèle:Mvar-ième somme partielle de la série de Riemann d'exposant Modèle:Mvar :
Pour tout réel Modèle:Math, cette suite converge vers la valeur en Modèle:Mvar de la fonction zêta de Riemann :
- .
D'autres notations existent, comme Modèle:Math, prêtant à confusion avec les nombres hyperharmoniques[14].
Les numérateurs des nombres harmoniques généralisés d'exposant 2 sont appelés les nombres de Wolstenholme.
Exemples d'utilisation
Les nombres harmoniques apparaissent naturellement dans plusieurs problèmes de mathématiques récréatives, comme le problème d'empilage de blocs, le problème de la traversée du désert et le problème de la fourmi sur un élastique, ainsi que dans le problème du collectionneur de vignettes en théorie des probabilités.