Q-dérivée

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En mathématiques, notamment en combinatoire et en calcul quantique, la q-dérivée (aussi appelée dérivée de Jackson) est un q-analogue de la dérivée ordinaire, introduite par Frank Hilton Jackson. C'est l'inverse de la q-intégration de Jackson.

Définition

La q-dérivée (dérivée de Jackson) d'une fonction f est définie commeModèle:SfnModèle:,Modèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn :(ddx)qf(x)=f(qx)f(x)qxx.

Elle est souvent notée Dqf(x).

Formellement, en termes d'opérateur de décalage de Lagrange en variable logarithmique, on peut écrire :

Dq=1xqddlnx1q1.

Ceci montre que Dq tend vers la dérivée ordinaire ddx lorsque q tend vers 1.

La q-dérivée a des propriétés analogues à la dérivée usuelle. C'est un opérateur linéaire :

Dq(f(x)+g(x))=Dqf(x)+Dqg(x).

Il existe une règle de produit analogue à la règle du produit pour la dérivée ordinaire :

Dq(f(x)g(x))=g(x)Dqf(x)+f(qx)Dqg(x)=g(qx)Dqf(x)+f(x)Dqg(x).

On a aussi l'identité suivante pour les quotients :

Dqf(x)g(x)=g(x)Dqf(x)f(x)Dqg(x)g(qx)g(x),g(x)g(qx)0.

Pour la composition, on obtient, avec g(x)=cxk :

Dqf(g(x))=Dqk(f)(g(x))Dq(g)(x).

La fonction propre de la q-dérivée est la q-exponentielle eq(x).

Relation avec les dérivées ordinaires

La q-dérivation ressemble à une dérivation ordinaire, avec quelques différences notables. Par exemple, la q-dérivée du monôme estModèle:Sfn :

(ddz)qzn=1qn1qzn1=[n]qzn1

[n]q est le q-symbole de Pochhammer de n. On peut noter que limq1[n]q=n, et on retrouve alors la dérivée ordinaire.

La q-dérivée n-ième d'une fonction vérifieModèle:Sfn :

(Dqnf)(0)=f(n)(0)n!(q;q)n(1q)n=f(n)(0)n![n]!q

si la dérivée n-ième ordinaire de f existe en x=0. Ici, (q;q)n est le q-symbole de Pochhammer et [n]!q est la q-factorielle. Si f(x) est analytique, on peut appliquer la formule de Taylor à la définition de Dq(f(x)) et ainsi obtenir :

Dq(f(x))=k=0(q1)k(k+1)!xkf(k+1)(x).

Le q-analogue du développement de Taylor d'une fonction autour de 0 devientModèle:Sfn :

f(z)=n=0f(n)(0)znn!=n=0(Dqnf)(0)zn[n]!q.

q-dérivées d'ordre supérieur

Pour les q-dérivées d'ordre supérieur, on a l'identité suivanteModèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn :

Dqnf(x)=1(1q)nxnk=0n(1)k(nk)qq(k2)(n1)kf(qkx),

(nk)q est le coefficient q-binomial. En changeant l'ordre de sommation avec r=nk, on obtient la formule suivanteModèle:SfnModèle:,Modèle:Sfn :

Dqnf(x)=(1)nq(n2)(1q)nxnr=0n(1)r(nr)qq(r2)f(qnrx).

Les dérivées d'ordre supérieur sont utilisées pour la formule de q-Taylor et la formule de q-Rodrigues (une formule utilisée pour construire les q-polynômes orthogonauxModèle:Sfn).

Exemples

On a :

a,Dq(a)=0
Dq(x)=1
n2, Dq(xn)=qn1q1xn1=[n]qxn1.
n1, Dq(xn)=[n]qxn1.
Dq(x)=1(1+q)x.

Les q-dérivées des autres fonctions usuelles (exponentielle, trigonométriques) ne sont pas définies de façon unique (voir q-exponentielle.

q-intégration

De façon analogue, pour une fonction Modèle:Mvar donnée, une q-primitive Modèle:Mvar sera une fonction telle que sa q-dérivée soit Modèle:Mvar. En partant de la définition de la q-dérivée, on a :

x,F(qx)=F(x)+(q1)xf(x)F(x)=F(xq)+(q1)xqf(xq)F(x)=[F(xq2)+(q1)xq2f(xq2)]+(q1)xqf(xq)F(x)=F(xqn)+(q1)xn=1N1qnf(xqn)F(x)=C+(q1)xn=1+1qnf(xqn)

La dernière équivalence est vraie qui Modèle:Mvar est continue en 0 et si la série converge.

Cette définition n'induit pas qu'une q-primitive de la fonction Modèle:Mvar est nécessairement une q-analogue d'une primitive de Modèle:Mvar.

Généralisations

Calcul post-quantique

Le calcul post-quantique est une généralisation de la théorie du calcul quantique ; elle utilise l'opérateur suivant[1]Modèle:,Modèle:Sfn :

Dp,qf(x):=f(px)f(qx)(pq)x,x0.

Différence de Hahn

Wolfgang Hahn a introduit l'opérateur suivant (parfois appelé différence de Hahn)[2]Modèle:,[3] :

Dq,ωf(x):=f(qx+ω)f(x)(q1)x+ω,0<q<1,ω>0.

Lorsque ω0, cet opérateur se réduit à une q-dérivée, et lorsque q1 cela devient une différence amont. Il s'agit d'un outil efficace pour construire des familles de polynômes orthogonaux et pour étudier certains problèmes d'approximationModèle:SfnModèle:,[4]Modèle:,[5].

β-dérivée

La β-dérivée est un opérateur défini comme suit[6]Modèle:,Modèle:Sfn :

Dβf(t):=f(β(t))f(t)β(t)t,βt,β:II.

Dans cette définition, I est un intervalle donné et β(t) est toute fonction continue strictement croissante (c'est-à-dire t>sβ(t)>β(s)). Quand β(t)=qt alors cet opérateur est une q-dérivée, et quand β(t)=qt+ω cet opérateur est la différence de Hahn.

Applications

Le q-calcul a été utilisé en apprentissage automatique pour concevoir des fonctions d'activation stochastiqueModèle:Sfn.

Pour d'autres formes de q-dérivée, voir Modèle:Harvsp.

Références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références 

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

Modèle:Portail

  1. Modèle:Ouvrage.
  2. Hahn, W. (1949). Math. Nachr. 2: 4-34.
  3. Hahn, W. (1983) Monatshefte Math. 95: 19-24.
  4. Kwon, K.; Lee, D.; Park, S.; Yoo, B.: Kyungpook Math. J. 38, 259-281 (1998).
  5. Alvarez-Nodarse, R.: J. Comput. Appl. Math. 196, 320-337 (2006).
  6. Auch, T. (2013): Development and Application of Difference and Fractional Calculus on Discrete Time Scales. PhD thesis, University of Nebraska-Lincoln.