Symbole de Hilbert

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Modèle:Homon En mathématiques, le symbole de Hilbert est une application algébrique permettant de tester les solutions de certaines équations algébriques, particulièrement dans les corps de nombres p-adiques, mais aussi un objet permettant de formuler certaines Modèle:Lien, et intéressant pour la théorie des corps de classes ; enfin, c'est un cas particulier de la notion de symbole sur un corps, qui est un concept important en K-théorie algébrique.

Le symbole de Hilbert Modèle:Math de deux éléments non nuls Modèle:Math et Modèle:Math d'un corps K est 1 ou –1, suivant que l'équation Modèle:Math = 1 admet ou non une solution Modèle:Math dans K. Une telle équation revient en fait à se demander si Modèle:Math est une norme dans l'extension a priori quadratique K(Modèle:Sqrt).

Cette définition se généralise, pour un corps local K, en une fonction (–, –) de K* × K* dans le groupe des racines de l'unité de K. Avec ce point de vue, en considérant tous les symboles de Hilbert définis sur le corps des réels et les différents corps ℚModèle:Ind de nombres p-adiques, on parvient à une formulation de la loi de réciprocité quadratique, et plus généralement à la loi de réciprocité pour les puissances n-ièmes.

Ce symbole a été introduit par Hilbert dans son Zahlbericht[1], à la différence près que sa définition concernait les corps globaux. Il a été généralisé aux Modèle:Lien.

Symbole de Hilbert quadratique

Sur un corps local K, dont le groupe multiplicatif des éléments non nuls est noté K*, le symbole de Hilbert quadratique est la fonction (–, –) de K* × K* dans {–1, 1} définie par

(a,b)={1 si z2=ax2+by2 a une solution non nulle (x,y,z)K3,1 sinon.

Propriétés

Les trois propriétés suivantes résultent directement de la définition, en choisissant des solutions appropriées de l'équation diophantienne ci-dessus :

  1. si a est un carré, alors (a, b) = 1 pour tout b ;
  2. pour tous a, b dans K*, (a, b) = (b, a) ;
  3. pour tout a dans K* tel que a – 1 soit aussi dans K*, on a (a, 1 – a) = 1.

La (bi)multiplicativité, i.e. pour tous a, bModèle:Ind et bModèle:Ind dans K* Modèle:Retrait est, quant à elle, plus difficile à démontrer et nécessite le développement de la théorie du corps de classe local.

La propriété 3 montre que le symbole de Hilbert est un exemple de symbole de Steinberg et donc se factorise par le deuxième groupe de K-théorie de Milnor Modèle:Retrait D'après la propriété 1, il se factorise même par KModèle:IndModèle:Exp(K)/2. C'est le premier pas vers la conjecture de Milnor.

Interprétation comme algèbre

Si K est de caractéristique différente de 2, le symbole de Hilbert classifie l'algèbre de quaternions sur K de base Modèle:Math dont la multiplication est définie par Modèle:MathModèle:2 = a, Modèle:MathModèle:2 = b, Modèle:Math : cette algèbre est isomorphe à M2(K) si (a, b) = 1 et sinon, c'est un corps de quaternions H, dont la classe dans le groupe de Brauer de K est d'ordre 2 car HH Modèle:≃ MModèle:Ind(K).

Symboles de Hilbert sur les rationnels

Soient Modèle:Math une place sur le corps ℚ des rationnels et ℚModèle:Ind le complété correspondant de ℚ (c'est-à-dire le corps des nombres p-adiques si Modèle:Math est la valuation associée à un nombre premier p, et le corps des réels si Modèle:Math est la « place infinie »).

Pour deux entiers Modèle:Math vus comme éléments de ℚModèle:Ind, soit Modèle:Math la valeur du symbole de Hilbert.

Sur les réels, Modèle:Math vaut +1 si Modèle:Math ou Modèle:Math est positif et –1 s'ils sont tous deux négatifs.

Sur les p-adiques, en écrivant Modèle:RetraitModèle:Math et Modèle:Math sont des entiers non divisibles par p, on a :

La loi de réciprocité quadratique équivaut à la formule

v(a,b)v=1,

qui a un sens car Modèle:Math = 1 pour toutes les places Modèle:Math sauf un nombre fini.

Radical de Kaplansky

Le symbole de Hilbert sur un corps K définit une application à valeurs dans son groupe de Brauer : Modèle:Retrait Le noyau de cette application, constitué des éléments a tels que (a, b) = 1 pour tout b, est le radical de Kaplansky[2] de K. Ce sous-groupe de K*/K*Modèle:2 est égal au groupe tout entier si et seulement si[2] K n'est pas formellement réel et si son Modèle:Lien est au plus égal à 2 (c'est-à-dire si en dimension supérieure ou égale à 3, aucune forme quadratique n'est définie). Les corps K dont le radical, à l'opposé, est réduit à K*Modèle:2, sont appelés les corps de Hilbert[3]Modèle:,[4].

Symbole de Hilbert général

Si un corps local K contient le groupe μModèle:Ind des racines nModèle:E de l'unité pour un certain entier naturel n premier avec la caractéristique de K, alors le symbole de Hilbert général est une fonction (–, –) de Modèle:Nobr dans μModèle:Ind, définie en termes du symbole d'Artin de la théorie des corps de classes locaux, par :

(a,b)=(a,K(bn)/K)(bn)bn.

Sa définition originelle par Hilbert (quand le symbole d'Artin n'existait pas encore), pour n premier, utilisait le symbole de puissance résiduelle quand la caractéristique de K est première à n, et était assez compliquée quand cette caractéristique divise n.

Propriétés

Le symbole de Hilbert est

  • (multiplicativement) bilinéaire : (ab, c) = (a, c)(b, c) et (a, bc) = (a, b)(a, c),
  • antisymétrique : (a, b) = (b, a)Modèle:-1,
  • non dégénéré : (a, b) = 1 pour tout b si et seulement si a est une puissance n-ième dans K*.

Il détecte les normes (d'où son nom de symbole de norme résiduelle[5]) : (a, b) = 1 si et seulement si a est une norme dans K(Modèle:Sqrt).

Il a les « propriétés de symbole » : (a, 1 – a) = 1 et (a, –a) = 1.

Loi de réciprocité de Hilbert

La loi de réciprocité de Hilbert établit que si Modèle:Math et Modèle:Math appartiennent à un corps de nombres K contenant les racines n-ièmes de l'unité, alors

v(a,b)v=1,

où, comme plus haut, le produit est pris sur toutes les places finies et infinies Modèle:Math de K et (–, –)Modèle:Ind désigne le symbole de Hilbert du complété KModèle:Ind.

La preuve moderne de cette loi de réciprocité est un corollaire de celle d'Artin.

Symbole de puissance résiduelle

Si, à nouveau, K est un corps de nombres contenant les racines n-ièmes de l'unité, et si de plus p est un idéal premier ne divisant pas n, Modèle:Math un élément premier du localisé en p et Modèle:Math est premier à p, alors le Modèle:Lien (ap) est relié au symbole de Hilbert par

(ap)=(π,a)p.

Il s'étend aux idéaux fractionnaires par multiplicativité, et aux éléments de K en posant

(ab)=(a(b)),

où (b) est l'idéal principal engendré par b. La loi de réciprocité de Hilbert entraîne alors la loi de réciprocité suivante pour le symbole de puissance résiduelle, pour Modèle:Math et Modèle:Math premiers entre eux et avec n :

(ab)=(ba)p|n,(a,b)p.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Bibliographie

Modèle:Portail

  1. Modèle:Article, sections 64, 131 de la traduction en anglais de 1998
  2. 2,0 et 2,1 Modèle:Ouvrage
  3. Modèle:Harvsp
  4. Ne pas confondre avec les corps de classes de Hilbert.
  5. Modèle:EncycloMath