Oscillation (mathématiques)
L'oscillation quantifie la tendance d'une fonction ou d'une suite à varier entre des valeurs extrémales. Il existe plusieurs notions d'oscillation : oscillation d'une suite de réels, oscillation d'une fonction à valeurs dans un espace métrique (comme ℝ), en un point ou sur une partie de son domaine de définition.

Définitions
Oscillation d'une suite réelle
L'oscillation Modèle:Math d'une suite réelle Modèle:Math est la différence entre ses limites supérieure et inférieure :
Elle est définie sauf si cette différence est de la [[Indétermination de la forme ∞ - ∞|forme Modèle:Math ou Modèle:Math]], c'est-à-dire si la suite [[Limite d'une suite#Limite infinie|tend vers Modèle:Math ou vers Modèle:Math]]. Elle vaut Modèle:Math lorsque la suite n'est pas bornée. Elle est nulle lorsque la suite converge.
Oscillation d'une fonction sur une partie
Si Modèle:Math est une fonction à valeurs réelles définie sur un ensemble X, l'oscillation Modèle:Math de Modèle:Math sur une partie non vide Modèle:Math de X est la différence entre les bornes supérieure et inférieure de Modèle:Math sur Modèle:Math :
Plus généralement, si Modèle:Math est à valeurs dans un ensemble E muni d'une distance Modèle:Math, Modèle:Math est le diamètre de l'image de Modèle:Math par Modèle:Math :
Elle est toujours définie, et vaut Modèle:Math lorsque la fonction n'est pas bornée sur Modèle:Math.
Oscillation d'une fonction en un point
Lorsque le domaine Modèle:Math de Modèle:Math est muni d'une topologie, on définit l'oscillation Modèle:Math de Modèle:Math en un point quelconque Modèle:Math de Modèle:Math comme la borne inférieure de ses oscillations Modèle:Math quand Modèle:Math parcourt le filtre Modèle:Math des voisinages de Modèle:Math, ou même seulement une [[Base de filtre|base Modèle:Math de Modèle:Math]] :
Si de plus Modèle:Math est à valeurs réelles, cette oscillation est la différence entre [[Limites inférieure et supérieure#Suites généralisées|limites supérieure et inférieure de Modèle:Math en Modèle:Math]] :
On peut toujours choisir pour Modèle:Math l'ensemble des ouverts qui contiennent Modèle:Math. Si l'espace topologique Modèle:Math est métrisable, on peut aussi choisir comme base la famille des boules (ouvertes par exemple) Modèle:Math de centre Modèle:Math et de rayon Modèle:Math et vérifier que
ce qui, si l'espace métrisable Modèle:Math est un ensemble de réels (muni de la distance usuelle), se réécrit :
L'oscillation de Modèle:Math en un point Modèle:Math de son domaine est nulle si et seulement si Modèle:Math est continue en Modèle:Math[1].
De plus, toutes les égalités ci-dessus s'étendent au cas où Modèle:Math n'est définie que sur une partie Modèle:Math de Modèle:Math à laquelle Modèle:Math est seulement adhérent, en remplaçant le filtre Modèle:Math des voisinages de Modèle:Math par celui, Modèle:Math, de leurs intersections avec Modèle:Math. L'oscillation de Modèle:Math en Modèle:Math est nulle si et seulement si le filtre image, Modèle:Math, est de Cauchy. Lorsque l'espace métrique d'arrivée Modèle:Math est complet, cela équivaut, à nouveau, à l'existence d'une limite en Modèle:Math pour Modèle:Math.
Lorsque Modèle:Math est métrisable et Modèle:Math complet, si Modèle:Math est continue sur le sous-espace Modèle:Math, elle s'étend continûment au [[Hiérarchie de Borel|GModèle:Ind]] des points adhérents à Modèle:Math en lesquels l'oscillation de Modèle:Math est nulle[2].
La notion d'oscillation en un point adhérent généralise aussi celle d'oscillation d'une suite dans ℝ à toute suite dans E, vue comme fonction sur l'espace discret Modèle:Nobr, en considérant Modèle:Math, adhérent à ℕ dans son compactifié d'Alexandrov Modèle:Nobr
Exemples
- Les seules suites périodiques d'oscillation nulle sont les suites constantes.
- L'oscillation de la suite aModèle:Ind = (–1)Modèle:Exp vaut 2.
- L'oscillation de la fonction x ↦ 1/x est infinie en 0 et nulle en tout autre élément de [[Droite réelle achevée|Modèle:Surligner]].
- Celle de la fonction sinus vaut 2 en Modèle:Math, et 0 ailleurs.
- Celle de x ↦ sin(1/x) vaut 2 en 0, et 0 ailleurs.
Discontinuités
L'application a ↦ [[#Oscillation d'une fonction en un point|Modèle:Math]] permet de quantifier les discontinuités de Modèle:Math et de les classer.
Elle est en outre semi-continue supérieurement, donc l'ensemble Modèle:Math des points de discontinuité de Modèle:Math est un [[Ensemble Fσ|FModèle:Ind]], comme réunion des fermés Modèle:Math = {a ∈ X | Modèle:Math ≥ 1/n}. Par passage au complémentaire, l'ensemble des points de continuité de Modèle:Math est un Gδ, intersection dénombrable des ouverts {a ∈ X | Modèle:Math , 1/n}.
Cela fournit aussi une preuve très rapide de l'une des deux directions du critère de Lebesgue pour l'intégrabilité de Riemann[3], à savoir : si Modèle:Math n'est pas Lebesgue-négligeable, alors Modèle:Math n'est pas Riemann-intégrable, puisque Modèle:Math.
Notes et références
Articles connexes
- Continuité de Cauchy
- Fonction à variation bornée
- Module de continuité
- Fonction à oscillation moyenne bornée
- Série de Grandi
- Théorème de Froda
- ↑ Modèle:Ouvrage, Theorem 3.5.2.
- ↑ Modèle:Ouvrage.
- ↑ Modèle:Harvsp, § 3.5 : « Modèle:Lang ».